Le grand boom des fitness de rue

Le succès des fitness urbains installés çà et là en ville et ailleurs prend une ampleur insoupçonnée.

Comment se remettre en forme après les frimas de l’hiver et les excès culinaires des fêtes de fin d’année? Si les fitness en salle et les cours de sport se taillent la part du lion, d’autres solutions moins onéreuses sont disponibles dans le canton de Genève.

Prenant exemple sur de nombreuses agglomérations, les communes genevoises se sont mises depuis quelques années à investir dans la santé de leurs administrés. Parcours vita, encouragement à la marche, les initiatives se multiplient. La dernière en date, c’est les fitness urbains. Depuis environ deux ans, une série de machines à exercice ont été installées à Genève. Vernier, Thônex et la ville de Genève, pour ne citer qu’elles, ont d’ores et déjà franchi le pas en mettant à disposition des citoyens ces sortes de fitness en plein air. Sur la Rive droite, six lieux proposent ces machines tout au long de l’année et gratuitement. Au printemps, ce sera au tour de la Rive gauche. Et le succès est au rendez-vous.

Dans le parc Geisendorf, un jeudi après-midi, la place de sport urbain est bien occupée. Trois sportifs, avec des physiques taillés comme des nageurs professionnels, multiplient les tractions sur l’échelle horizontale posée sur un sol en granulés de plastique mou. Un Ghetto Blaster diffuse du hip-hop pendant que Laurent Steve Nnomo s’entraîne. «A partir de quatre heures, c’est blindé, ici, explique le jeune homme. Ce sont surtout des jeunes, les personnes âgées viennent aussi, mais moins souvent et moins longtemps. Ce qui est bien avec ces appareils, c’est qu’on ne tracte que son poids, c’est idéal pour renforcer les muscles. Moi, je fais ces exercices pour garder la forme et me sentir mieux dans mon corps.» Le sportif qui habite les Eaux-Vives et vient cinq fois par semaine à Geisendorf ajoute: «J’ai été voir à la place Chateaubriand, mais à Geisendorf se trouvent vraiment les meilleures installations pour s’entraîner. Et j’adore ça, c’est à chaque fois un plaisir, en plus on est dehors et il y a des gens cool.» Car tout le monde a l’air de se connaître à l’entraînement dans ce fitness urbain.

Eti, son collègue, tout aussi ravi de s’exercer sous le soleil explique: «On n’est pas ici à fumer ou à boire, ces exercices c’est notre drogue: endorphines et adrénaline, du tout naturel! En plus, ce qui est bien, c’est qu’on donne l’exemple aux jeunes et que de se retrouver tous ensemble ici permet de décloisonner un peu les bandes du quartier. C’est vraiment une réussite, en plus il y a un véritable esprit de rue ici. La présence de ces engins motive les jeunes et même les gens qui n’ont pas vraiment envie de s’entraîner.»

Autre lieu autre ambiance, même type d’installations. La Commune de Thônex a installé l’année dernière un fitness en plein air au Centre sportif de Sous-Moulin. On y court. Sur place, nul Ghetto Blaster ni de forcené des pompes, mais Irène, une retraitée de la commune qui fait paisiblement pivoter son bassin sur un des appareils idoines. «C’est vrai, je viens régulièrement, mais jamais très longtemps. Vingt minutes me suffisent, après, ça me fatigue, je n’ai plus 20 ans non plus», dit-elle. S’il y a du monde dans ce fitness en plein air? «Oui, quand il fait chaud et qu’il n’y a pas trop de vent, il peut y avoir du monde.» Alors si la motivation vous manque et que quelques séances de mise en forme s’imposent, les fitness urbains semblent tout indiqués. Chacun à son rythme. En plus, pas d’excuses, tout est expliqué sur place.