Mode L‘atelier textile est spécialisé dans la production en série de vêtements et accessoires. Aussi pour créateurs romands
Nichée au fin fond de la rue du Nant, l’arcade du Label Bobine ne paie pas de mine. Quelques sacs, des pochettes, quatre ou cinq robes suspendues à des cintres. Un grand bureau. Mais dans l’arrière-boutique, c’est tout un univers qui se dévoile. Bobines de fil, tissus, huit machines à coudre, trois surfileuses et une flopée de couturières y sont à l’œuvre. Un véritable nid-d’abeilles perché dans les Eaux-Vives. A Genève, Label Bobine est le seul atelier de couture spécialisé dans la production en série de vêtements et accessoires pour créateurs. Fondée par SOS femmes en 2011, la structure accompagne également les femmes dans un processus de réinsertion socioprofessionnel. «Sur la quinzaine d’employées, une dizaine est en insertion, dit Yen-Nhi Nguyen, directrice. Souvent elles trouvent un emploi après être passées ici.» L’atelier de couture travaille également dans la revalorisation des textiles publicitaires en objets promotionnels tels que sacs, pochettes ou étuis pour tablettes. Mais désormais, c’est vers la mode que Label Bobine veut se consacrer: «J’aimerais bien développer notre production propre, et la dynamiser dès l’année prochaine», dit la directrice.
De nombreux créateurs genevois ont recours au savoir-faire du label pour produire leurs collections, que ce soit pour la gradation ou pour la production en série. C’est le cas de Sophia el Alaoui qui a créé sa marque Bolobolo en 2004. Certaines robes, jupes, t-shirts et accessoires sont confectionnés par elle-même, à la main, d’autres sont cousus par le Label Bobine. La créatrice de mode qui travaille également dans la production audio compte bien se consacrer prochainement à 100% à sa passion, la création textile. On pourra d’ailleurs voir ses œuvres de tissu au Marché des créateurs à l’Usine, le 14 décembre. Ou encore Sarah Bru de Else Création qui va commencer un stage de trois semaines chez Label Bobine. Son atelier de couture, à côté de la mairie du Grand Lancy, lancé il y a un an, croule déjà sous les commandes. Une quinzaine de vêtements sur-mesure y ont déjà été créés. Du manteau à la veste en passant par les tailleurs ou les robes. «J’ai réalisé une robe de mariée sur mesure pour une femme enceinte, c’était un vrai bonheur. La pièce comportait de nombreuses particularités», dit-elle. Sarah Bru a décidé à 30 ans de se réorienter professionnellement. Elle a obtenu un CFC de créatrice de vêtements pour dame en 2013. Depuis, elle offre des pièces très personnalisées: «J’essaie de travailler à l’ancienne, du sur-mesure. Le client choisit son tissu et sa finition. Ensuite, je me mets à l’ouvrage, ce qui peut prendre un peu de temps. Mais les clients ne s’en réjouissent que davantage.»
Fabien Kuhn
