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Le Léopard et autres cités « ouvrières »

© Maryelle Budry © Maryelle Budry
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© Maryelle Budry

Une très belle calligraphie orne un immeuble muré, en attendant sa démolition, de la rue des Maraîchers à la Jonction : « « Sam’ suffit » aurait pu être le nom de ces logements »… Dans les années 50 et 60, on a beaucoup bâti à Genève des cités ouvrières, soit des logements bon marché, mais très bien conçus. J’ai passé mon enfance dans une « Cité Familia », qui existe toujours avenue de la Concorde. Un ensemble de 8 maisons comprenant chacune 6 appartements de deux étages encerclant un grand terrain de jeux pour les enfants. Tous le monde se connaissait et chaque famille se sentait responsables de tous les enfants. Ces logements nous suffisaient, nous avions l’eau courante chaude ou froide, une salle de bains-WC, des petits balcons ornés de plantes, les chambres papa-maman et les chambres d’enfants, une cuisine où l’on pouvait manger en famille, un salon. « Sam suffit ». Le contrôle social était très présent et je conçois bien que ce ne soit pas toujours l’idéal, mais je garde un souvenir attendri de cette vie communautaire. Chaque fois que j’avais l’occasion de rendre visite à des locataires de la Cité Emma Kammacher ou de la Cité du Léopard à Carouge, je me réjouissais de retrouver l’atmosphère de mon enfance. La Cité Emma Kammacher a été démolie, les habitants relogés dans les immeubles de la Cité Aurea et cela ne s’est pas fait sans douleur… Les maisons ont leur âme. Les exigences se sont élevées, soit-disant, et surtout les loyers. Ce qu’on veut reconstruire ne remplace pas avantageusement le mode de vie organisé depuis des décennies et surtout coûte beaucoup plus cher. A l’Aurea, les locataires ont dû se battre pour obtenir un bien essentiel : les balcons, qui en principe se mettront en place cet automne.
Dans la Cité du Léopard à Carouge, les habitant-e-s ont bien compris qu’il fallait se battre pour sauver leur vie dans le même quartier, avec le même loyer. La Tribune et d’autres journaux ont relaté leur assemblée générale du 27 juillet, présidée par Henriette Stebler, de l’Association Carouge-Est, en présence de la maire socialiste Stéphanie Lammar et d’avocats de l’ASLOCA tâchant d’expliquer la situation extrêmement embrouillée entre la commune, l’Etat, les régies et les propriétaires, de responsables ne prenant pas leurs responsabilités, de rivalités politiques, d’intérêts financiers, de paperasseries administratives. A leurs côtés, des Carougeois-e-s scandalisé-e-s, des associations humanitaires, des politiques engagés pour le droit au logement et d’anciens squatters, toujours solidaires des luttes d’habitant-e-s. « Rien n’y fait, le logement est une denrée toujours plus rare à Genève », titrait la Tribune du 31 juillet. Peut-être parce que les spéculateurs et des architectes imposent leurs exigences, qui ne sont pas celles des familles…L’ASLOCA et la commune vont les aider individuellement, mais celles-ci s’organisent pour gagner ensemble, pour plus encore que des logements, un mode de vie simple et accessible, plus convivial, plus juste.

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