Accueil | Quartiers | Centre | Le nouveau moyen pour skier sur le bitume

Partager l'article

Centre

Le nouveau moyen pour skier sur le bitume

Le nouveau moyen pour skier sur le bitume

Débuts poussifs pour la roue électrique à Genève. Mais l’envol ne saurait tarder. En tout cas, c’est très ludique. Explications

On le voit régulièrement slalomer dans les rues de Carouge et d’ailleurs. Perché sur son monocycle électrique qu’il appelle un «Wheel» (une roue en anglais), Mathias Mesterman a l’air de s’amuser comme un petit fou. Il passe d’une surface goudronnée à une autre avec une maîtrise qui n’a d’égale que la vitesse de progression de son engin. Mode de transport tout à fait innovant, le Wheel peine toutefois à rencontrer le succès à Genève. Seulement une dizaine d’adeptes ont pour l’instant été séduits. Peut-être à cause du prix de l’engin, peut-être à cause du flou juridique qui entoure ce moyen de transport. On y reviendra. Mathias Mesterman en a pourtant fait son nouveau business. Dès la fin de février, ce jeune Carougeois de 29 ans compte bien vendre ces monocycles et expliquer à qui le veut comment s’en servir.

Mais de quoi s’agit-il, en fait? «Le Wheel consiste en une roue, deux cale-pieds et un moteur électrique doté d’un mécanisme gyroscopique qui facilite l’équilibre. Debout sur les cale-pieds, qui encadrent la roue et le moteur, on se penche en avant sur les orteils et l’appareil avance. Il recule lorsque l’on s’appuie dans l’autre sens, sur les talons, dit Mathias Mesterman. Cela permet de se déplacer sans trop d’effort, de gagner du temps et surtout de trouver de nouvelles sensations. On a vraiment l’impression de skier sur du goudron. La sensation est proche de celle du ski en poudreuse. Souple. Douce. Et c’est très pratique. En fait, c’est comme un Segway, mais avec une seule roue et sans guidon. On peut se faufiler dans les moindres recoins, l’engin est hyperdirectionnel et intuitif. Il est propre et silencieux.» Il faut également noter que le moteur du Wheel se recharge à la prise électrique mais aussi dans les descentes et que, selon le modèle, on peut le mettre dans un sac à dos. Pratique quand on s’est fait voler trois fois son vélo.

Airwheel, Solowheel, e-wheel ou Wheelz, les dénominations du véhicule foisonnent. Les modèles commencent également à être de plus en plus nombreux et variés. On peut en trouver chez Solowheel, à la rue des Bains, où Nicolas Saramon en vend. Ce dernier se targue d’ailleurs d’être le premier importateur de ce type de véhicules qu’il vend environ 2000 francs. Mais il met en garde: «Ce moyen de transport est de plus en plus interdit à Genève. Les agents municipaux arrêtent tout le monde. On va devoir cesser la vente en lieux publics, dit-il. Comme il n’y a pas de législation en Suisse, les agents ne peuvent pas nous amender, mais ils nous dénoncent au Service des automobiles et de la navigation.» Mathias Mesterman, de son côté, affirme n’avoir jamais eu de souci avec les autorités. «Ils m’ont arrêté une fois et m’ont simplement mis en garde. Mais c’est clair que les Wheel que nous vendons sont destinés aux loisirs en Suisse. C’est la raison pour laquelle nous en vendons surtout à l’étranger, notamment en France, où ils sont considérés comme des vélos électriques. En Suisse, je pense que c’est toléré.» Le jeune Carougeois va donc sous peu se lancer dans un nouveau business. Voilà un an et demi qu’il teste des appareils et il a finalement fait son choix sur une marque particulière: le GotWay. Les prix varient entre 900 et 1800 francs. Mathias Mesterman compte bientôt ouvrir un magasin à Genève; en attendant, il vend déjà des Wheel sur son site Internet wheelzworld.com et donne des cours de pratique. «Les caractéristiques des Wheel ont beaucoup évolué ces derniers temps. Les premiers engins avaient une autonomie de 12 km; maintenant, les modèles les plus performants peuvent faire 85 km et gravir des pentes de 30%. Je viens d’ailleurs d’en tester un à Lausanne, j’ai pu sans peine gravir la ville plusieurs fois. Le poids aussi a bien évolué, de plus de 10 kg, il est passé pour les engins les plus légers à 3,5 kg. C’est vraiment un appareil génial pour se déplacer», conclut-il.

Fabien Kuhn

Partager l'article

J'écris un article
Photo du profil de Fabien Kuhn
Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription