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Le président de l’association des boulangers a rendu son tablier

Le président de l’association des boulangers a rendu son tablier

Après 15 ans à la tête de l’Association des Artisans Boulanger-Confiseurs du Canton de Genève (ABCCG) Jean-Charles Ruckstuhl passe la main. Portrait d’un artisan pas comme les autres.

Jean-Charles Ruckstuhl, plus qu’un président d’association, c’est surtout toute une histoire. Celle d’une dynastie de boulangers de la place genevoise. «Tout a commencé le jour de la déclaration de guerre, en 1939, dit-il. Ce jour là, mon père a ouvert son premier magasin aux Acacias. Un mois après il était mobilisé. Alors c’est  ma mère qui a lancé le commerce en se levant le matin pour faire cuire le pain à l’aide d’un ouvrier.»  Début commercial sur les chapeaux de roue donc. M. Ruckstuhl père dans les boulangeries mobiles de l’armée sera fréquemment libéré de ses devoirs militaires durant la guerre pour pouvoir exploiter son commerce.

Dix ans plus tard, celui qui deviendra quinze ans durant le président cantonal des boulangers genevois voyait le jour. Certificat fédéral de capacité (CFC) en poche après un apprentissage chez son papa, il reprend l’affaire familiale en 1974. Mais le négoce familial a failli tomber à l’eau. « J’ai deux sœurs aînées qui ne sont pas dans le métier. Et moi, à la base, je voulais être mécano, mais le stage m’a fait passer cette envie » explique l’ex-président des boulangers. « Ex », car le 22 mai dernier, il passait les commandes à son successeur, Eric Emery, non content de laisser la place à du sang neuf. « C’est un peu par hasard que j’ai pris la tête de l’association des Artisans Boulangers Confiseurs du canton de Genève. En fait, alors que j’en étais membre, nous étions un jour assis autour d’une table et on devait changer de président. C’Était  en 1999. Personne ne voulait alors prendre cette responsabilité. J’ai alors dit, un peu en l’air,  que ce poste devait être intéressant. Une semaine après je devenais président sans le vouloir. C’est mon épouse qui m’en a averti… » s’amuse le boulanger.

Mais avant cette place de présidence, « qui m’ a valu quelques succès », dit-il, l’homme a fait fleurir son commerce de fabrication de pain : 1975, ouverture aux Halles de Rive, 1985, déménagement du laboratoire de production des Acacias à la Cité Vieusseux, 1989, ouverture d’un magasin à Montbrillant, 1991 rebelote à Saint-Jean, puis en 1998 à la Jonction.  En tout cinq lieux de vente et un laboratoire, ou fournil où se trouve également l’administration du groupe. Et la relève est là, les deux fils du patron boulanger ont décidé de suivre la fibre paternelle. C’est la troisième génération de Ruckstuhl à participer à l’aventure.

La plus grande satisfaction de M. Ruckstuhl en tant que président de l’ABCCG est d’avoir obtenu l’autorisation d’ouverture des boulangeries sept jours sur sept : « On était en train de perdre le marché du pain. Actuellement, les stations services et bureaux de tabac peuvent vendre du pain, notamment le dimanche. A tel point que nous devons fermer  certains points de vente en été l’après-midi, car cela ne vaut plus la peine. »  Dorénavant, il pourra vendre son pain et ses friandises le dimanche aussi. Les boulangers sont sortis du pétrin.

S’il a craint cette retraite au sein de l’ABCCG ? « Oui, j’ai eu peu d’un grand vide. Mais en fait, je suis toujours aussi occupé. La crainte n’était pas fondée. Maintenant je suis un peu partout ou sein des boulangeries, je suis une sorte de roue de secours. Ce matin, je suis allé livrer du pain à la caserne d’Epeisse, j’ai ensuite fait des sandwiches puis une tournée de magasins. Ma journée débute à 3h et finit à 11h » Comme quoi la boucle est tournée.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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