
C’est dans les locaux occupés par la section locale du Club alpin suisse que se dansent les plus beaux tangos genevois.
Il y a un petit air d’Argentine , au numéro 1 de la rue du vieux-Billard, les dimanches et mardis soir. La rue est calme, pas de fan zone sur la plaine de Plainpalais en ces temps de coupe du monde. Seule une petite mélodie enjouée s’échappe du premier étage. Cette adresse bien connue de tous les montagnards genevois depuis des décennies est aussi depuis 2002, le quartier général de certains adeptes du tango du crû.
Investi et loué par la section genevoise du club alpin suisse, le lieu ne manque pas de charme. On y accède par un large escalier ornementé d’anciens tableaux de montagne accrochés aux murs. La salle au plafond très haut, où se trémoussent les tangueros, avec son parquet boisé, sa bibliothèque dotée de livres aussi antiques que les tableaux et ses larges fenêtres semble venue d’un autre temps. « C’est un miracle que j’aie pu organiser des cours et des soirées dans un lieu aussi félinnien, c’est plein de fantômes ici », se réjouit Claudio Blanc directeur de l’association Tango Genève.
Le soir venu, la salle se remplit peu à peu. Après quelques échauffements musicaux, les adeptes du tango prennent place sur le plancher en bois et débutent leurs langoureux mouvements. Le son du claquement des talons sur ce sol, un bruit sourd et ténébreux, fait douter un instant au visiteur qu’il n’y ait un orage à l’extérieur. L’effet est saisissant. De 20h30 à minuit, la salle est bondée et accueille au bas mot une centaine de participants. Pour Claudio Blanc, « le tango est la seule danse qui récupère une communication en couple ou non, la valse en est proche, mais sans le contact. Ce qui importe dans le tango, c’est la rencontre, la contiguïté et l’étreinte (« l’abrazo »). Cela s’est perdu mais revient en force ces dernières années. Nos soirées permettent une entrée en communications entre gens inconnus les uns des autres ». Un propos confirmé par Isabelle, une passionnée et participante régulière aux Milongas (soirée où l’on danse le tango) de la rue du Vieux-Billard : « Avec le tango, on est obligé de rester dans son axe et dans celui de son partenaire, on est en contact dans un environnement musical et surtout il se pratique à n’importe quel âge ou origine. Une fille de 20 ans peut tout à fait danser avec un homme de 70 ans. » Et Claudio de reprendre : «Environ 400 personnes font partie de la communauté du Tango à Genève, de mon côté, je donne des cours et j’organise des événements en tout genre en relation avec le tango. Le dernier en date sera un stage pour débutants, du 4 au 6 juillet, puis un stage intensif du 8 au 13 juillet. » C’est noté.
Plus d’information sur www.tango-geneve.ch
- Tango au 1, rue du Vieux-Billard. © FK
- Tango au 1, rue du Vieux-Billard. © FK
- Tableau accroché au mur de la salle.© FK
- Claudio Blanc, professeur de Tango. © FK