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Les potagers urbains du parc Voltaire à nouveau d’actualité

Les potagers urbains du parc Voltaire à nouveau d’actualité

En 2010, les habitants du quartier des Délices sont interrogés sur la question d’un potager urbain communautaire dans le parc Voltaire. L’opportunité de faire pousser ses propres légumes en ville, ainsi que l’idée d’un projet permettant de tisser du lien social suscite l’adhésion des habitants. Finalement, le Département de l’urbanisme (DU) décide que le projet ne se conforme pas suffisamment au cadre historique du site et le refuse. Dès lors, le Service des espaces verts (SEVE) retravaille ce projet qui reste en suspens, jusqu’à aujourd’hui.

Des habitants surpris de ne pas être informés

Le 20 mars dernier, des habitants du quartier apprennent par hasard, en interrogeant un bûcheron venu en repérage sur la parcelle concernée, que le projet de potagers urbains du SEVE a été approuvé par le DU. La portion de terrain concernée, située entre le Clos Voltaire et l’immeuble du 27 rue des Délices, était au temps de Voltaire un verger. Une des volontés du SEVE est de revaloriser les parcs en se basant sur leur contexte historique. La proposition est cette fois-ci autorisée, et inclut la création de 40 parcelles individuelles de 6m2 chacune, louées pour des durée de deux ans. Elle requiert néanmoins la coupe quasi-totale des arbres du terrain.

Les habitants du quartier, surpris de ne pas avoir été informés de cette décision pour la création d’un lieu dit « communautaire » (i.e. participant d’un processus de solidarité de proximité), réagissent immédiatement en écrivant une lettre à Daniel Oertli, chef du SEVE et Guillaume Barazzone, conseiller administratif en charge du département de l’environnement urbain et de la sécurité. Le 26 mars dernier, les étudiants du Clos Voltaire organisent une soirée de discussion entre des membres des Unités d’action communautaire (UAC), qui collaborent avec le SEVE, et les riverains. Il en ressort que cette précipitation et le manque de communication entre les services de la Ville et ses habitants résulteraient d’une décision extrêmement soudaine de la part du DU, ainsi que d’un financement mis à disposition pour encore quelques semaines seulement. Et sans moyens de financement, les potagers ne pourraient voir le jour.

« Préservons nos arbres! »

Durant la discussion, la plupart des habitants ont fait part de leurs craintes et mécontentement : l’abattage des arbres est à proscrire, ou du moins à réduire au maximum pour la grande majorité. De plus, l’aspect social et collectif sera la raison d’être du lieu, un outil de rapprochement pour les habitants du quartier, et nombreux sont ceux craignant que la création de parcelles individuelles n’aille à l’encontre du communautaire. Pierre Chappuis, adjoint de direction des UAC, explique cependant que d’autres potagers urbains déjà réalisés prouvent le contraire : « Les jardins du parc Beaulieu, aux Grottes, abondent en histoires de culture collective et d’entraide. Les usagers ne cultivent pas nécessairement le dos tourné à leurs voisins, le savoir se transmet à ceux qui le recherchent.» La culture de légumes bio pourrait également poser problème dans une parcelle où des engrais auront été utilisés. D’autres résidents des Délices sont encore simplement inquiets des nuisances sonores que les potagers pourraient occasionner au pied de leur immeuble et préconisent la construction d’une barrière.

Guillaume Barazzone et Esther Alder décideront

A l’issu du débat, Pierre Chappuis s’est engagé à faire remonter les propos des intéressés auprès de Guillaume Barazzone et Esther Alder, conseillère administrative en charge du département de la cohésion sociale et de la solidarité, à qui le pouvoir de décision appartient maintenant.

Il n’en reste pas moins qu’un espace de discussion entre les citoyens et leurs élus existe et qu’il appartient également aux habitants de se faire entendre, de s’accorder en proposant des alternatives viables afin de faire vivre un projet qu’il serait dommage de voir abandonné, faute de financement.

 

Contacts: Celles et ceux intéressés à suivre l’évolution du projet de potagers urbains aux Délices peuvent prendre contact avec le collectif du Clos Voltaire qui suit l’affaire de près: closvoltaire@cigue.ch

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Photo du profil de Camille Martignoli
Passionné de terres lointaines, Camille Martignoli ne cache pas son envie de partir à la rencontre de ses voisins. Après avoir étudié la culture asiatique au Canada, ce résidant du quartier des Délices, à St-Jean, voyagera au coin de sa rue. Très attentif à l’image et à l’écriture, Camille désire découvrir « le lien » qui se tisse entre les habitants grâce à l’information locale.

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