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L’hiver d’un maître-nageur de Genève-Plage

L’hiver d’un maître-nageur de Genève-Plage

Difficile de trouver un moment pour interviewer Lucian, beau jeune homme de 25 ans et des poussières, les cheveux foncés – coupés en brosse – et le regard malicieux, un sourire en coin, dévoilant une dentition parfaite. Lucian? C’est l’un des maîtres-nageurs phare de Genève-Plage et c’est de lui dont il va être question. Il y travaille d’ailleurs depuis trois saisons maintenant, pour le plus grand bonheur de ces dames à dire vrai. Lucian, c’est la garantie d’un accueil chaleureux et d’un mot amical et encourageant, par tous les temps.

Lucian officie depuis sa chaise haute ou bien arpente les alentours du bassin principal dans le but de garantir la quiétude des sportifs avertis, des enfants émerveillés par les beautés de l’été ou encore de cette foule s’époumonant à faire des gestes alambiqués au rythme d’une musique non moins colorée et entraînante. Mais, disons-le d’emblée, Lucian n’est pas le seul à garder un œil sur vous lorsque vous sautez, plongez, nagez ou rêvassez, couché sur la pierre chaude. En effet, il fait partie d’un staff important, comprenant plusieurs corps de métier qui s’activent de la mi-mai à la mi-septembre afin de faire de cette piscine nichée au bord du lac une oasis où il fait bon vivre et où le temps se trouve suspendu pour le plaisir des petits et des grands.

Fraîchement rentré du Canada

C’est donc par mail que j’ai finalement attrapé Lucian afin de lui poser quelques questions sur ce qu’il devient depuis la fin de cette magnifique saison 2013. A peine rentré du Canada anglophone où il a achevé une formation en coaching sportif, Lucian a commencé à travailler dans un fitness huppé situé dans le quartier des Eaux-Vives. Né en 1987, Lucian a grandi non loin de la frontière franco-suisse avec ses deux parents et sa petite sœur, aujourd’hui étudiante en biologie.

Polyglotte – il parle également l’anglais, le roumain et l’espagnol – et pouvant se targuer de mettre l’autre à l’aise rapidement, sans condescendance, Lucian a toujours eu le goût de l’exercice physique, aussi loin qu’il s’en souvienne. «Mon papa m’apprenait à faire des saltos par-dessus son bras quand j’avais six ans», me confie-t-il, un brin nostalgique. Il en a fait du chemin depuis, passant une année en Angleterre dans le cadre de sa formation avant de se lancer de l’autre côté de l’Atlantique pour poursuivre ses aventures et connaître d’autres façons de faire et de penser la pratique sportive au niveau professionnel, au-delà des clichés des gros bras dénués de cervelle. Quand on l’interroge sur son parcours, Lucian affirme – avec une certaine candeur teintée d’authenticité – qu’il ne regrette rien mais surtout qu’il croit au destin. Et c’est vrai, sa destinée était loin d’être toute tracée, mais ça, c’est une autre histoire.

Une ambiance bonne enfant

Alors, quel regard porte Lucian sur sa saison 2013? Il est manifestement très content d’avoir pu travailler trois mois autour des bassins: «C’est la piscine avec le meilleur cadre de travail à Genève», malgré quelques moments plus difficiles quand la température grimpe de manière exponentielle ou bien lorsque la concentration n’est pas au rendez-vous. Cette dernière n’est effectivement pas une mince affaire, mélange de vigilance et d’attention, elle requiert un entraînement quotidien et une sécurité interne suffisante permettant de faire face aux imprévus mineurs comme aux accidents plus graves. Lucian évoque ainsi le fait qu’il sait garder son sang-froid et me dira fièrement qu’il a même pu sauver une personne ayant eu un malaise dans la piscine: «Ce monsieur est venu me remercier quelques jours après, ça fait vraiment plaisir».

Lucian exprime également sa satisfaction de travailler avec des collègues agréables et non dénués d’humour – «ça aide à tenir les grosses journées qui sont quand même fatigantes » – avec lesquels il partage les chaises de sauveteur, entre autres. Différentes soirées festives ont d’ailleurs été organisées à la piscine autour d’un barbecue, une fois les derniers clients partis, pour tisser des liens et apporter un peu de détente bien méritée.

Lucian ne sait pas encore s’il sera de la partie en 2014, préférant ne pas faire de plans sur la comète alors que l’automne vient de commencer. Alors Lucian en définitive? Un gars bien dans ses baskettes, qui croit en sa bonne étoile et qui recèle une force mentale bâtie au fil des aléas de sa jeune existence et qu’il ne faudrait pas manquer de souligner à sa juste valeur.

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Parallèlement à des études en anthropologie clinique, j'ai toujours apprécié écrire et décrire mes expériences à l'aide des mots. Lectrice assidue d'un peu près tout ce qui me tombe sous la main, j'aime aussi rencontrer les gens et apprendre à travers ce qu'ils me racontent de leur vie. Actuellement psychologue à l'hôpital, je prends le temps de voyager et de me faire une culture cinématographique éclectique!

2 commentaires

  1. On ne sait pas ce qu’il va faire l’hiver prochain, ni même l’été prochain …

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  2. On ne sait toujours pas ce qu’il va faire de son hiver….

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