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Marjorie la pionnière

Marjorie, la pionnière. ©Maryelle Budry

Le premier mai, je ne me sentais plus de fierté : c’est une jeune Carougeoise amie qui faisait le discours d’inauguration de la fête des travailleurs et travailleuses! Devant la Pierre de Plainpalais qui commémore le tir de l’armée contre la foule le 9 novembre 1932. C’est un honneur de parler en ce lieu, à cette date,  riches de symboles. D’ailleurs notre conseiller administratif Nicolas Walder y a également pris la parole.

Marjorie Blanchet, aux yeux noirs et vifs d’écureuil, petite, mince, toujours en mouvement du corps et du pouce qui SMSse sans arrêt avec dextérité. Une jeune femme moderne et engagée, qui travaille chez Firmenich dans le marketing et qui vient d’être nommée déléguée dans le syndicat UNIA pour le secteur pharma-chimie.

– Quand à la réunion des délégués syndicaux, la question a été posée : « Qui fera le discours du 1er mai ? », j’ai tout de suite remarqué que nous n’étions que deux femmes et j’ai immédiatement levé la main, femme et dernière arrivée dans l’équipe. On m’a accordé la place.

C’est que Marjorie est pleine d’enthousiasme à l’idée de commencer en juillet (même à temps partiel) un nouveau job  pionnier : inspectrice
paritaire dans les entreprises. L’inspection paritaire des entreprises, l’IPE, est une récente victoire des syndicats. Composée de 12 inspecteurs-trices syndicaux et de 12 inspecteurs-trices patronaux, cette entité aura carte blanche pour agir dans n’importe quel secteur économique, avec ou sans convention collective, pour détecter les cas d’infraction aux conditions de travail et les dénoncer à l’Office cantonal de l’inspection des relations du travail.

Et elle a exprimé d’une voix vibrante sa volonté de s’engager « pour un travail décent, pour une vie digne, où chacun-e puisse se construire, s’émanciper et se réaliser ». Ce poste va lui demander beaucoup de courage et de détermination. Elle n‘en manque pas, militante des droits LGBT (vous ne connaissez pas ce sigle ? lesbiennes-gays-bisexuels et transsexuels tous unis).  Elle s’est installée à Carouge, dès qu’elle s’est émancipée de chez ses parents à Lancy : « Carouge était le seul endroit où je voulais vivre ! En tant qu’élève du Collège de Staël, je venais « faire la fête » à Carouge et mon premier appartement était idéalement situé Place du Temple ». Très tôt elle a gagné sa vie, tout en étudiant, jusqu’à obtenir un master en gestion d’entreprise de l’Ecole supérieure de Management. Ce qui la passionne est de construire l’unité des luttes entre opprimé-e-s, et elle s’est engagée aussi auprès des migrant-e-s, sans oublier la cause animale ! Elle envisage même d’affronter les prochaines élections municipales à Carouge. Rien ne lui fait peur !

Cela dit, je quitte mon ordinateur pour  aller me plonger dans une toute autre ambiance : la très mâle fête de la lutte suisse, sur la Place de la Sardaigne.  Un curieux univers où les femmes ne luttent pas…

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