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Rencontre avec Mischa Aznavour

Mischa Aznavour et son père. © DR
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Mischa Aznavour et son père. © DR

« Je n’aurais jamais cru que l’on se rencontrerait /le hasard est curieux, il provoque les choses/et le destin pressé,un instant prends la pose/non je n’ai rien oublié » tels étaient les mots d’un des titres mythiques du grand Charles Aznavour, chanteur-auteur-compositeur.. Nous non plus on ne l’a pas oublié. Il chantait si bien le temps qui passe,notamment dans sa chanson « Hier encore » dans laquelle il disait « Hier encore j’avais 20 ans / je caressais le temps et jouais de la vie comme on joue de l’amour et vivait de la nuit sans compter sur mes jours qui fuyaient dans le temps ». Belles paroles qui resteront gravées à jamais dans le patrimoine  des grands artistes. Charles Aznavour avait le talent , à travers ses innombrables chansons, de toucher le cÅ“ur et l’âme des gens, simplement, avec les mots justes. Connu internationalement, il a reçu son étoile sur le Walk of Fame de Hollywood en 2017. Un de ses derniers moments de gloire partagé en famille.

Il se trouve que j’ai eu plaisir de croiser le chemin de Mischa, un des fils du grand Charles, et j’ai eu envie de savoir comment se passait la vie de tous les jours  auprès d’un papa si talentueux et célèbre.

Mischa, vous êtes né à Paris, vivez à Genève, êtes le fils de Ulla Thorsell, troisième et dernière épouse de votre papa. Ils sont restés ensemble des années 60 jusqu’au dernier jour de Charles Aznavour,  le 1er octobre 2018. Comment s’est déroulé votre enfance ? 

Mon enfance a été assez normale, certes on a été scolarisé dans des écoles privées et avons eu une jeunesse un peu privilégiée mais comparé a des enfants de la bourgeoisie en général c’était rien d’extraordinaire. C’était un papa qui ne pouvait pas être extrêmement présent pour ses enfants vu son métier mais finalement on le voyait pas moins que ceux qui ont pour père de grands chefs d’entreprise qui voyagent tout le temps. Par contre, il a tout fait pour nous offrir une belle enfance . Nous n’avons  pas grandi avec des limousines, chauffeur  et nounous . Ma mère, très présente, s’occupait de tout et  faisait en sorte de nous protéger de la célébrité, c’est elle qui s’occupait du cocon familial et nous apportait la stabilité, par contre quand  mon père était à la maison il était très affectueux et tactile avec nous. Petit, je ne réalisais pas vraiment  la célébrité de papa. Avec mon frère et ma soeur on a partagé comme tout le monde des moments agréables en famille tout simplement.

Le fait d’être « le fils de » vous a mis la pression ?

Non mon père ne m’a jamais dit « fais attention,tu es « le fils de » on a pas été élevé  dans ce sens, mon père ne nous a  jamais fais sentir que nous étions différents des autres. Mes parents étaient simples. Mon père, à l’époque de mon enfance ne faisaient plus partie de ces ambiances « stars système » comme on pourrait les vivre aujourd’hui.

Vous n’êtes pas le seul enfant de Ulla,  il y a aussi Katia votre sÅ“ur ainée et votre frère cadet Nicolas. Etes-vous proche d’eux ? Que font-ils actuellement ? 

Oui on est très proche, mon frère s’occupe de la « Fondation Aznavour »,  ma sÅ“ur a accompagné pendant plus de vingt ans  mon papa musicalement dans ses choeurs. Ensuite , suite au décès de mon père on lui a proposé de faire partie d’autre choeurs mais elle n’avait plus trop envie de s’investir à ce niveau., Elle avait fait le tour du monde avec papa et c’était juste ce qu’elle appréciait, de pouvoir être proche de lui.

Quelles sont les principales valeurs que vous a transmise votre père ?

Il m’a transmis le respect des autres et surtout l’amour des gens, de la vie, la je suis en train de m’occuper du « Prix littéraire  Charles Aznavour » et du coup j’ai monté une association qui s’intitule « Aznavour pour l’amour » parce que je pense que le message de mon père c’était surtout ça en fait, il a écrit des chansons d’amour. Il a écrit presque toutes ces chansons.

Il y a une chanson particulière qui vous a particulièrement marqué ?

Il y a tellement de chansons, actuellement j’aime beaucoup un titre intitulé « Au nom de la jeunesse » c’est un titre qui lui ressemble beaucoup. Il faut savoir qu’il a commencé à créer ces textes en 1948. Son premier cachet il l’a eu a 9 ans  et son dernier à 94 ans.  Oui parce qu’ au départ il était comédien de théâtre .Au début il composait des chansons pour beaucoup d’artistes , de nombreux artistes comme Juliette Gréco , Edith Piaf

Comment expliquez vous sa longévité ? Parce qu’il était sur scène jusqu’à 94 ans ?

Il était simple dans sa tête.   En général, il vivait de manière très saine. A un moment de sa vie, il a décidé par exemple  d’arrêter de fumer, ne s’est jamais drogué, ni de s’alcooliser avant ses 30 ans. Il aimait trop la vie.

Il avait peur de la mort ?

Je me souviens d’une anecdote, quand je lui disais par exemple, alors qu’il avait environ 60 ans,  « bonne nuit » il me répondait « oui si je suis encore vivant ». mais finalement il voulait me transmettre , ce qui est paradoxal finalement  «  je n’ai pas peur de la mort parce que j’aimerais  être toujours être  la ». il me disait Sois sage…au départ je n’ai pas compris ce qu’il voulait me transmettre  mais ensuite j’ai  compris qu’il me disait que je sois sage en général , de manière spirituelle, dans la vie. Il croyait en la nature humaine.

Votre père et Johnny Hallyday se connaissaient bien, votre père était-il un peu son mentor paraît-il, l’avez-vous connu ?

J’étais encore bébé ,  ils se sont connus et avaient vingt ans de différence.Il l’a accueilli par de vrais de conseils d’amitié et contrôlait ses contrats.  Mon père, je pense lui a toujours donné de bons conseils, c’est lui qui lui a composé son premier succès intitulé Retiens la nuit ». Mais mon père avait 40 ans à l’époque et lui tout jeune, il avait 18 ans, ! Il a essayé de lui transmettre pendant trois ans la manière de faire une carrière d’artiste.

Votre père a dans sa carrière été en relation avec beaucoup d’artistes,  notamment Charles Trenet, à l’époque, et vous me disiez qu’ils fêtaient leurs anniversaires ensemble, quel souvenir ?

Oui mon père avait presque son anniversaire en même temps que le sien et le mien aussi, donc on fêtait tous ensemble .Des gens avec qui on rigolait, on s’amusait, simplement.. Charles Trenet avait 80 ans , brillant au niveau intellectuel.

Quel sont vos projets actuellement ?

Après le documentaire « Le  regard de Charles » , mon beau frère  prévoit de produire  avec ma soeur un biopic sur  mon père. On partage chacun à notre niveau un hommage à notre père.

Et vous Mischa ? Que faites-vous actuellement ? A part vous occuper des affaires de votre papa ?

j’ai fait un peu de tout, théâtre, producteur, mais actuellement  j’ai aussi ouvert deux entreprises de restauration à Genève, une qui s’appelle « Coco Mango » qui propose des milk -shakes originaux  et aussi « Raconte moi des salades » qui se situent au 6, rue de la Terrassière.

Quelle serait votre conclusion sur votre papa ? 

Je pense que j’ai compris l’essence de ce qu’il était, C’était quelqu’un qui était à la fois sincère, honnête,  bon vivant, qui aimait les gens,  de toutes origines , avec qui il s’amusait et respectait la vraie vie.

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Journaliste, productrice et animatrice d'émissions durant quelques années auprès d'une radio locale genevoise, Dominique est actuellement rédactrice free-lance auprès de divers magasines. Elle a décidé de l'investir également pour Signé Genève.

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