Si vous n’êtes pas passé par la place des Eaux-Vives depuis un moment, vous serez sans doute surpris par sa transformation. Un bâtiment flambant neuf remplace l’ancien immeuble de la Maison du vin. C’est un peu la grande nouveauté du quartier depuis décembre dernier.
Un bout de modernité qui ne déplaît pas forcément
Personnellement j’ai un peu de mal à m’habituer à ce « morceau de modernité ». Car c’est bien cela qui surprend, c’est le seul édifice moderne de la place. En faisant le tour à 360° on trouve une église, de magnifiques anciennes façades, et d’autres bâtiments presque délabrés. Les avis des passants sur la question sont partagés. Certains trouvent cela plutôt choquant. « Ça ne rentre pas du tout dans le cadre » dit une jeune fille. D’autres au contraire, sont ravis qu’enfin il y ait un édifice moderne dans le quartier. « En Suisse Romande les autorisations prennent tellement de temps que rien ne change jamais ». Une autre dame fait remarquer que « le problème ce n’est pas la nouvelle construction mais les autres autour ! Il faudrait les refaire aussi. » D’autres passants encore se posent des questions sur le chiffre 4, inscrit en gros en haut du bâtiment. Il s’agit évidemment de l’adresse, 4 avenue de Frontenex.
En tout cas cela attire l’œil, car il n’y en a pas beaucoup des immeubles comme celui-ci à Genève. Cette curiosité va très certainement profiter à la boutique Bignens. Aux étages on devrait retrouver quelques bureaux et des appartements de luxe. Les travaux ont duré plus d’un an et demi et on attend encore l’aplanissement du trottoir pour pouvoir faire l’inauguration.
Un petit peu d’histoire Â
C’est en 1949 qu’André Bignens, venu de Vaulion dans le Jura, fonde la Maison du Vin. A l’époque on n’y trouvait pas seulement du vin mais aussi du fromage et du lait. Son fils Maurice reprend le magasin en 1965. C’est lui qui développe l’entreprise et fonde le pilier de ce qu’on connaît aujourd’hui : des vins de grande qualité et l’importance du conseil au client.
En 1995 M. Liechti rachète l’entreprise et presque toutes les boutiques ; la seule qui manque est celle de la place des Eaux-Vives, pour des raisons de transaction immobilière.
Finalement en avril 2012 l’entreprise Bignens Vins peut enfin acquérir la Maison du Vin. Peu après la démolition de l’ancien bâtiment commence.
L’entreprise elle fait le choix de garder une présence dans le quartier, dans un container sur la place du Pré l’Evêque. Pas idéal évidemment mais « l’idée était de conserver la relation avec le client », explique Yvan Spiazzi, le directeur commercial. « Dans ce milieu avec la concurrence des supermarchés, si on disparaît 18 mois, c’est fini. » Le container bien situé a plutôt bien fonctionné pendant toute la période des travaux ; cela a permis à la boutique de maintenir sa visibilité et de ne pas perdre trop de clients.
Le magasin est maintenant sur deux étages avec un aspect intérieur aussi très moderne, à l’image du nouvel édifice.
Alors et vous, comment vous le trouvez ce bâtiment ?
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Sonia
En tant qu’habitante des Eaux-Vives depuis ma naissance, je trouve que cet immeuble fait partie des plus belles réussites architecturales de ces dernières années et je suis vraiment heureuse qu’il embellisse notre quartier.
Marie-Alice
adieu, joli vieux bâtiment d’autrefois, encore un qui s’en va… quelle tristesse!!!!!!!!
Caraille
Oui, mais souvent, on remplace du vieux par des mochetés dignes d’Annemasse. En plus, quand on a l’occasion de construire quelque chose de grandiose, on bâcle (ex. le Stade de la Praille).
Dereck
C’est vrai, les immeubles qui suivent dans l’avenue de Frontenex sont décrépits. Mais primo, qui nous dit que dans 20 ou 30 ans, ce nouvel immeuble « moderne » ne deviendra pas à son tour une nouvelle carie dans l’horizon urbain? Deusio, a-t-on vraiment encore besoin de nouveau bureaux et d’appartement de luxe au centre-ville de Genève? Si les autres immeubles n’ont pas fière allure (oui, malheureusement, le « moderne » vieillit vite), ils ont le mérite de loger de nombreux foyers à revenus modérés, des Genevoises et des Genevois qui vont vivre le petit commerce de proximité et donnent à notre cité une ambiance autrement plus authentique que celle d’un centre commercial à l’anglo-saxonne.
Alexandre
Entièrement d’accord avec JDJ, il faudrait détruire maintenant tous les immeubles aux alentours pour les refaire sur le même look, moderne, épuré et agréable, que cette nouvelle construction. Ras-le-bol des vieilleries qu’on ose plus toucher et qui empêche de construire quelque chose d’audacieux!
Olivier
D’accord, mais attention … Pas n’importe où ! On a de beaux exemples à Genève où le moderne ne se marie pas du tout avec l’environnement. Pensez à la verrue qui remplace l’ancien hôtel de Russie (angle rue et quai du Mt-Blanc) ou encore l’immeuble de l’UBS en face de Cornavin, sans parler du bas de la Corraterie avec l’ancien immeuble de la Caisse d’Epargne repris et transformé par la Parisbas, mais toujours aussi laid !