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On guinche à la guinguette de Carouge

Florence et Zouzou à la guinguette de Carouge. © Georges Cabrera

Situé entre le chantier du CEVA et l’Arve, l’ancien boulodrome désaffecté accueille depuis une année une petite guinguette fort sympathique. Visite

Début avril, 21 h 30 à la guinguette de Carouge: «On va vous laisser sécher un moment puis on reprendra avec un morceau un peu plus rapide.» La voix flegmatique du chanteur des Jazzin Navigators annonce de furieux déhanchements pour le reste de la soirée. Le groupe navigue déjà depuis un bon moment entre country et blues, un peu de rock un peu de jazz, là-bas, entre le chantier du CEVA et l’Arve. Là-bas, c’est à La guinguette au bord de l’Arve: un lieu où se tortillent et se dandinent jeunes et moins jeunes dans une ambiance chaleureuse, sympathique et souvent enflammée. Une population composite de tous âges, qui ici déguste tranquillement le flot de notes assis à une table et là guinche à n’en plus pouvoir tout au long de la soirée. La particularité de l’endroit, c’est positivement son côté intergénérationnel. Au point d’y voir même certains seniors se boucher les oreilles lors de riffs un peu appuyés. Ou des cadets twister avec des aînés. Et cela est rare à Genève. Pardon, à Carouge. Ce qui n’est pas la même chose. «Je n’ose même pas imaginer ce genre de fêtes où tous les âges sont confondus de l’autre côté de l’Arve. Jamais vu en tout cas», indique Tamara, une quadragénaire essoufflée.

Voilà un an, bientôt jour pour jour que le lieu, dédié à la musique ni baroque ni classique, a ouvert ses portes. Elles le resteront encore deux ans: «Tant qu’il y a le chantier du CEVA. Après, j’arrête, j’ai bientôt l’âge de la retraite», explique Marianne Barras, la patronne. «La retraite», c’est elle qui le dit, mais avec la vitalité qui la caractérise, on peine un peu à la croire. Il faut la voir derrière le bar et dans la cuisine, jonglant entre les verres de rosé et les plats de ravioles («faites maison par Paola», rappelle-t-elle)!

L’aventure de cette petite guinguette avait commencé le 1er février 2012, au son de l’accordéon, lorsqu’une bande de joyeux drilles avait déposé une pétition à la Mairie de Carouge. Elle était intitulée: «Ce qui manque à Carouge, c’est une guinguette, pour danser, tout simplement.» 1600 signatures remises en grande pompe au Conseil administratif de la ville sarde. Maryelle Budry, reporter pour Signé Genève , s’en était fait un écho enthousiaste. Les autorités carougeoises n’avaient pas tardé à répondre à cette joyeuse demande, en assignant à la guinguette le boulodrome de la route de Veyrier, abandonné à cause du chantier du CEVA. Les boules de pétanques n’y roulaient plus très bien. Mais des notes de musique, pourquoi pas? Affaire entendue. Dès lors Marianne Barras, ancienne tenancière de l’Auberge sarde, du café de l’Aigle et grande animatrice de la buvette de la patinoire de Carouge, s’est empressée de prendre les rênes de cette guinguette qui depuis le printemps 2015 ne désemplit pas. «Cela dépend quand même de qui vient jouer, précise Marianne Barras, parfois il n’y a pas tant de monde que ça. En hiver aussi, les gens viennent plus tard, à l’heure du concert. Car on ne peut pas profiter de la terrasse.» Pourtant, avec son immense réseau d’amis et de connaissances, la tenancière qui a toujours rêvé d’une «guinguette au bord de l’eau» anime avec énergie ce lieu qui commence à être connu au-delà des frontières carougeoises. «Pour moitié, les gens viennent d’ici, mais la guinguette inaugure de nouveaux horizons et attire désormais une clientèle qui vient d’ailleurs. Ça commence à être connu, au-delà de l’Arve», dit-elle.

Et pour cause, quand on voit la liste des groupes et des musiciens qui y ont donné un concert, on est rapidement saisi d’un sentiment de vertige. Les rudes rockers de Chuchichäschtli et leur inénarrable Jean Desbaillet y ont joué le 1er avril (si, si), Sophie Solo, sa guitare et sa douce voix, le 25 mars ou encore les AJT et leur rock des années 80 et le 15 avril  Florence et Zouzou. Et la liste est longue comme le bras. «Ici, j’aime qu’il y ait tous les types de musique, indique la patronne, du jazz, du rock, du folk. Mais il y a des gens qui ne veulent que du rock! Mais bon. En tout cas, il n’y a que de la musique live.» La guinguette au bord de l’Arve est ouverte tous les vendredi et samedi soirs au boulodrome, 57, route de Veyrier, de 18 h à une heure. Musique, danse, bar et petite restauration. Arrêt des bus 11 et 21 «Val d’Arve», parking au Service des automobiles.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

1 commentaire

  1. Bravo Marianne,
    Tu l’as tant et si longtemps désirée cette « Guinguette » que c’est un grand plaisir de voir qu’elle te procure ce p’tit bout de bonheur que tu mérites amplement !!!

    Les Michel’s

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