Paulo, un stratège des échecs aux Bastions

Un après-midi aux Bastions avec Paulo: Les échecs racontés par un joueur passionné.

Nous l’avons rencontré aux Bastions lors d’un après-midi nuageux. Néophytes et pros des échecs se retrouvent là-bas, comme à leurs habitudes. Après le premier cri de victoire, nous avons voulu découvrir de plus près ce qui amène un joueur d’échecs à être aussi heureux lorsqu’il parvient à réaliser le fameux déplacement qui amène la reine dans la bonne case.

Nous nous sommes approchés de Paulo Costa, portugais de 63 ans, résident à Genève depuis 1985 et passionné d’échecs depuis l’adolescence. Paulo considère les échecs comme un divertissement, mais aussi une manière de connaître la façon dont raisonnent ses adversaires. Interview.

Paulo, nous vous avons vu très souvent aux Bastions jouer aux échecs : quelles sont les raisons qui vous amènent à venir ici pour pratiquer votre jeu préféré?

Je connais les Bastions depuis longtemps et j’ai remarqué ces gros échiquiers dès le premier jour où je suis venu me promener ici. Je viens jouer presque tous les weekends et, si j’ai le temps, quelques soirées après le boulot pour décompresser. Ensuite je rentre chez moi.

Qu’est-ce que vous regardez dans la façon de jouer de vos adversaires?

Tout d’abord le coup d’ouverture. Par exemple, si les gens ouvrent à la sicilienne (ndlr: une des ouvertures les plus fréquentes qui augmente les chances de gain aux noirs), je peux prévoir à peu près ce qu’ils feront après. Du coup je pourrai imposer mon jeu. Après il y a des gens qui ne sont pas doués et se perdent pendant la partie.

Avez-vous déjà rencontré des joueurs beaucoup plus forts que vous?

Oui, cela m’est arrivé. Il y a quelques années j’ai rencontré une fille, elle devait avoir entre 20 et 25 ans. Elle m’a proposé le défi. Elle m’a battu au troisième coup.

Quels sont les joueurs les plus durs à battre?

D’habitude les personnes comme moi, un peu plus âgées, parce qu’elles ont plus d’expérience. Toutefois, cette fille-là m’a pas mal surpris, je l’avoue.

Quel est votre plus bel exploit?

J’ai déjà défié et battu quatre personnes en une demi-heure, une performance rare dans ma vie de joueur.

Quels sont les types de joueurs que vous préférez ?

Tous les joueurs sont les bienvenus.

Les personnes présentes aujourd’hui, comment jouent-elles ?

Vous voyez le monsieur là-bas ? Il a réalisé une défense « hollandaise » (ndlr: ouverture très risqué pour les noirs), alors que l’autre a déplacé le cheval comme premier coup… Il a raté sa partie dès le départ.

Quelles sont les pièces qu’il ne faudrait bouger qu’en fin de partie ?

D’habitude la dernière pièce qu’il faudrait déplacer c’est le roi, puisque c’est lui qu’il s’agit de protéger. Par contre, j’ai vu beaucoup de joueurs qui connaissent pas mal de coups avec la reine, même s’ils prennent des risques. Moi, je fais ça rarement.

 

En partenariat avec le Medialab de l’Université de Genève