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Petites histoires autour du mariage

Petites histoires autour du mariage

A l’office de l’état civil de la maison Delafontaine, à Carouge,  on en voit de toutes les couleurs

Certains s’y précipitent, d’autres s’y réfugient. Parfois on le redoute. Ou on l’évite. Mais un mariage, reste un mariage. Pour Vanessa Brunerie, marieuse professionnelle à Carouge, ou dans le jargon «officière de l’état civil» (elle a obtenu un brevet fédéral après passage d’un examen), «On célèbre un mariage, on enregistre un partenariat». Des mariages, la Commune de Carouge en célèbre plus d’une centaine par an, des partenariats, entre quatre et dix. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici.

On a rencontré la semaine dernière à Carouge cette cheffe de l’office de l’état civil. Elle nous a raconté comment ces cérémonies se déroulaient. L’émotion souvent très forte qu’elle et les futurs époux ressentaient. Et parfois aussi, des situations animées. Voilà déjà plusieurs années qu’elle officie à la maison Delafontaine à Carouge. Sa première célébration, elle s’en rappelle comme si c’était hier: «Je m’en souviendrai toute ma vie. Il y avait juste un couple et deux de leurs amis. C’était un lundi et j’avais révisé durant tout le week-end afin de paraître naturelle et de ne commettre aucun impair. Cela s’est finalement très bien passé mais l’émotion était très forte. Depuis, j’ai marié plus de mille couples. Le plus émouvant pour moi était le mariage d’un monsieur âgé qui avait recueilli et soigné une colombe. Il l’avait prise avec lui lors de la cérémonie et l’avait relâchée dans la salle. L’oiseau volait dans tous les sens. C’était magnifique.»

La Commune de Carouge a ses rituels concernant le mariage. L’huissière accueille d’abord les futurs époux et les emmène au troisième étage de la maison Delafontaine, à la rue Jacques Dalphin. Les invités s’installent puis elle les prend en photo. Parfois la mariée ne veut pas être vue avant l’instant fatidique alors elle n’arrive qu’au dernier moment. D’autres sont déjà là vingt minutes en avance et accueillent les invités. «Nous essayons de suivre les désirs des gens, explique Mme Brunerie. L’entrée en dernier de la mariée se pratique de plus en plus. La moitié des mariées arrive en robe idoine, mais ce n’est pas toujours le cas. Par contre les tenues sont toujours élégantes.» La durée de la cérémonie est d’environ 30 minutes, et dépend des différentes prises de paroles de parents ou d’amis. «C’est plus court lorsqu’il n’y a que l’intervention des autorités, dit l’officière de l’état civil. Moi, je lis aussi un texte poétique ou autre, si le couple m’a révélé une partie de son histoire.»

Après l’échange de consentements, l’officière dit: «Vous avez répondu affirmativement à mes questions. En vertu de votre consentement mutuel, vous êtes unis par les liens du mariage.» Finalement, on procède à l’échange des alliances, selon le désir des fiancés.

Si ce rituel est quasi immuable, il peut aussi réserver des surprises. Des arrivées en calèche ou à cheval se produisent de temps à autre, mais parfois, c’est plus singulier. On écoute Mme Brunerie: «Je me souviens en particulier du mariage d’une institutrice d’école primaire. Une surprise avait été organisée pour elle: toute sa classe s’est présentée à la fin de la célébration. C’était surprenant et d’autant plus émouvant que j’ai lu un texte du Petit Prince à la fin et il se trouvait qu’ils étudiaient ce livre en classe.» Beaucoup d’émotions également pour une de ses collègues qui, procédant à un mariage à domicile pour une personne ne pouvant pas se déplacer pour des raisons médicales, a trouvé un appartement jonché de pétales de fleurs. C’était un 14 février…

Ou encore ce mariage avec une personne venant de Mongolie qui retransmettait la cérémonie en direct à sa famille avec une tablette sur Skype. «J’ai pu saluer la famille très émue en direct de sa yourte mongole en plein désert!» se souvient une collègue de Vanessa Brunerie. Ou ce couple passionné de tango qui est arrivé en dansant et qui a projeté un film de cette danse contre le mur de la salle des mariages et des partenariats. «A Carouge, on a aussi eu les tambours de Bâle qui accompagnaient les promis ou des couples en kilt suivis de cornemuses, d’autres en costumes traditionnels. Mais ce genre de situations est peu fréquent en fait. La cérémonie est souvent touchante lorsque des personnes d’un certain âge se marient. Elles ont eu leur propre chemin de vie et se retrouvent à la fin. Un des premiers partenariats que j’ai enregistré concernait deux messieurs à la retraite qui avaient fait de grandes carrières. Ils pouvaient enfin se dire oui, c’était très beau.»

Mais le mariage reste un acte officiel. «On doit toujours garder une juste distance», rappelle la cheffe de l’office. De fait, si la cérémonie est un acte très respectueux, ce n’est pas un moment de franche rigolade et sachez que s’il vous vient à l’idée de plaisanter en disant «non» au moment fatidique, vous prenez un risque. «Dire non ce n’est pas la bonne blague à faire, car cela a valeur de loi», avertit l’officière de l’état civil.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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