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Pétition pour un jardinet coulé dans le béton

Pétition pour un jardinet coulé dans le béton

Suite à la rénovation de son immeuble, une habitante de la rue du Vidollet, à Varembé, n’a pas vu son petit jardin renaître de ses cendres.

Rosemary Whitman habite au 45, rue du Vidollet depuis 34 ans. Son petit appartement du troisième étage donne sur un grand parc verdoyant parsemé de petits arbustes et de bancs. Il y a exactement 34 ans, lorsque sa fille avait « huit ou neuf ans », cette locataire a décidé de planter une fleur au pied de son immeuble. « C’était une marguerite jaune, je m’en souviens parfaitement bien », dit-elle alerte.

Mais l’affaire a pris de l’ampleur.  Au fil du temps, une rose a poussé à côté de la marguerite jaune, puis une autre, jusqu’à devenir un petit jardin au milieu du bitume du trottoir.

« J’ai continué à planter et finalement, on a occupé un petit ilôt vert. Je dis « on » car je n’étais pas la seule à jardiner ici, explique-t-elle. Un voisin a planté des oignons, un autre a mis des tulipes. Le jardinet a grandi d’années en années jusqu’à aboutir à une surface d’environ 4m2 ». Un concierge conciliant et des voisins ravis de voir des fleurs différentes chaque année ont fait le reste et des liens se sont tissés autour de ce petit paradis vert. « On m’a même demandé si je comptais faire un jardin botanique, s’amuse la sexagénaire. Ce qui était super, c’est que tout le monde échangeait deux mots là-bas autour. »

En février 2013, l’immeuble où loge Mme. Whitman a été l’objet de lourdes rénovations et le petit jardinet s’est retrouvé couvert par les échafaudages.  Une année de travaux pour offrir au bâtiment des normes Minergie. Diminution drastique de la production de CO2, amélioration thermique fulgurante, avec création de loggias  vitrées, et production de chaleur et d’eau chaude par une toiture solaire notamment. Tout ça en bien peu de temps et avec des hausses de loyers minimes. Tout le monde est content. Ou presque. Le printemps venu et les travaux achevés, Mme Whitman tente de faire revivre son petit carré vert. « Un des derniers ouvriers  m’a dit que je perdais mon temps et que lundi, il devait goudronner l’îlot » déplore la locataire. Depuis, elle a lancé une pétition paraphée par une vingtaine de personnes et écrit lettres sur lettres au comité de la coopérative d’habitation la Cigale, à l’origine des rénovations.

Guy Tornare, président de la coopérative, confirme que suite aux travaux, il y a eu « quelques petites modifications » et que « l’affaire est en cours » : « Il y aura dans les deux ou trois ans qui suivent une évolution. »  En attendant une réponse, Mme Whitman, a transformé son balcon en une véritable petite forêt tropicale. « C’est dommage, mon petit jardin faisait plaisir à tant de monde », regrette la jardinière de la rue du Vidollet. Affaire à suivre.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

5 commentaires

  1. « Il y aura dans les deux ou trois ans qui suivent une évolution, écrit donc le président de la coopérative. Faut-il comprendre que le débétonage pour rétablir « le jardin extraordinaire » de 4 m2 se fera légèrement un peu plus rapidement qu’à raison de 1m2 par an? En attendant, je constate que ce président est un fan du grand Jacques Brel: « Je vous ai apporté du béton, parce que les fleurs c’est périssable… »

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  2. Rosemary , je suis très triste d’apprendre que ton jardin de fleurs est condamné.
    Je suis toujours sensible aux personnes qui tentent de rendre le béton supportable et j’aime les fleurs.
    Elles m’apportent les couleurs de la poésie.
    Une amie de Marijo, je t’ai rencontrée une fois chez elle, bien à toi Francesca Rey

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  3. En tant qu’ancienne locataire du 45, Vidollet, j’ai toujours beaucoup apprécié le jardin fleuri de Rosemary et j’espère vivement que les responsables de la coopérative lui trouveront un nouvel emplacement afin qu’elle puisse à nouveau recréer son « jardin extraordinaire ».

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  4. C’est vrai que d’un côté, on essaye de créer des potagers urbains pour recréer des liens entre la nature et le citadin, et de l’autre on bétonne à tous va la moindre fleur qui dépasse.
    Laissons la nature reprendre ses droits, surtout quand elle est amoureusement guidée par des passionnés!

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  5. Un grand merci d’avoir pris la plume pour raconter cette histoire. J’espère qu’elle secouera suffisamment le cocotier de la coopérative pour que l’autorisation soit délivrée sans autre forme de procès… Vive les fleurs, les senteurs et les couleurs!

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