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Peur du noir

Philippe Lüscher, conservateur du Musée de Carouge. © Maryelle Budry

Partout dans Carouge, la grande affiche du visage épouvanté d’une femme nous ramène à nos peurs enfantines. Qu’ont-elles donc comme sombres motivations les charmantes dames du service culturel de Carouge pour vouloir ainsi nous effrayer ?  me demandais-je la semaine passée… Et bien, le responsable du choix de la « Frousse aux trousses » comme thème du Printemps carougeois (inscriptions et achats de billets en ligne www.printemps-carougeois.ch ou à Carouge à votre service, 24 rue Jacques-Dalphin), est un homme : Philippe Luscher, le brillant et sympathique conservateur du Musée, qui ne me paraît pas sadique du tout. Il assume sa responsabilité : «  J’ai proposé à mes collègues de mettre en relation les activités du Printemps avec la prochaine exposition au Musée et mon idée a été acceptée. L’oeuvre de la peintre Linda Naeff, qui sera exposée du 28 avril au 28 août suinte l’angoisse existentielle… La frousse, même aux trousses, est un sentiment plus léger ! Mais ainsi nous serons en communion avec cette artiste singulière, que d’atroces souvenirs d’enfance ont  hantée toute sa vie ».  (http://www.carouge.ch/prochaines-expositions) Nous nous rappelons de cette femme,
décédée en 2014, Française d’origine, qui a longtemps habité Carouge. Elle a commencé à peindre et à sculpter à l’âge de 60 ans et a accumulé une œuvre considérable, produisant chaque jour peintures et objets. Elle exorcisait enfin les peurs de son enfance…

S’il est une peur enfantine, c’est bien celle de la nuit, du noir… « Oulala, je vais péter les plombs ! » criait un petit garçon en pénétrant dans un lieu spécialement aménagé pour ne laisser passer aucune lumière, fermé par du plastic noir. C’était dimanche passé, 10 avril, dans les locaux de la paroisse protestante, boulevard des Promenades. L’association qui soutient un centre pour jeunes aveugles au Cameroun proposait l’expérience de manger et d’écouter des contes dans l’obscurité totale. Un grand nombre de personnes se sont pressées pour vivre ce temps hors norme. Elles étaient guidées par des bénévoles, dont plusieurs membres de la famille Assimacopoulos, sensibilisés par la cécité complète, dès la naissance, de Marie-Pierre, psychologue en orientation scolaire et professionnelle au Centre d’Onex de l’OFCP : ses parents à l’accueil, sa sœur comme guide vers la salle obscure, sa tante comme conteuse, elle-même démontrant comment manger sans lumière.

J’ai été étonnée que cette nuit complète peu à peu apaise, on ferme les yeux, et les autres sens se mettent en éveil. J’ai assisté à la séance de contes pour enfants. J’avais maintes fois accompagné des enfants que le théâtre surexcite, mais là, très rapidement, le silence a été obtenu et s’est maintenu durant les trois contes. L ‘angoisse du noir a été très bien surmontée par ces enfants.
Le concept du repas dans le noir est vraiment à expérimenter, il est proposé par plusieurs restaurants, même gastronomiques, en Suisse romande (www.cadeaux24.ch/a/repas-dans-le-noir-faites-confiance-a-vos-sens) Il nous laisse percevoir la vie mystérieuse et courageuse des aveugles.

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