
Depuis lundi matin, les enfants du quartier de Saint-Gervais n’iront plus à l’école en ligne droite. Un «parcours futé» vient d’être inauguré; un cheminement marqué par des pastilles au sol longeant la rue de Coutance jusqu’aux ponts de l’Ile avant de se déployer sur le quai Turrettini. Puis le préau est là, au Seujet, pour accueillir les écoliers. Lundi, c’est derrière une fée d’hiver perchée sur ses échasses que le cortège d’enfants et de parents cheminait. A l’arrivée, pains au chocolat et jus de pomme pour tout le monde.
Camions sur les trottoirs
Voilà de quoi chambouler le quotidien des élèves, de leurs parents, accompagnants et patrouilleuses scolaires. Car les récents aménagements ont fait du quartier un pôle important de transbordements, suscitant les inquiétudes légitimes des parents et du corps enseignant. Bel-Air est à quelques dizaines de mètres, avec ses trams, taxis et employés pressés. Sans compter les camions manœuvrant sur les trottoirs à l’heure de la livraison matinale.
La conseillère administrative Esther Alder avait tenu à participer à l’inauguration de ce parcours futé. Puis elle en a profité pour tacler la Commission de la nature et des sites, qui s’est opposée à une signalétique «fixe et pérenne». «La mise en place de ce parcours futé n’a pas été simple, car nous voulions des panneaux plus visibles. Au lieu de cela, nous avons trouvé la solution des pastilles au sol. La commission devrait aussi tenir compte du patrimoine vivant.»
Papa sceptique
Avec ces parcours futés, la Ville de Genève vise les quartiers particulièrement exposés au trafic et aux chantiers. Mais comment s’assurer que les écoliers suivront ces itinéraires sécurisés? «Il s’agit avant tout de prévention. Bien entendu, on ne peut pas toujours être derrière eux», affirme Florent Monney, responsable de la cellule sécurité sur le chemin de l’écolier. Ainsi, après l’Ecole Cité-Jonction et celle des Plantaporrêts était venu le tour de l’Ecole du Seujet.
En chemin, les accompagnants ne se montrent toutefois pas forcément enchantés. «Ce détour complique le chemin de l’école. On doit désormais traverser plus de routes qu’avant. Je ne sais pas si nous l’emprunterons à l’avenir», lâche Fabien, un papa et conducteur de Pédibus un peu perplexe. Mais pour Florent Monney, la dangerosité du tronçon vaut bien un léger détour: «La rue de Coutance est dépourvue de passage pour piétons, elle n’est vraiment pas idéale pour les écoliers.»
- Les pastilles indiquent le chemin.
- Le parcours futé.
- Une fée d’hiver guidait le cortège pour l’inauguration.