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Les confessions d’une illustratrice confinée

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L’imposition du semi-confinement a généré ces derniers temps frustration et incertitudes pour certains et actuellement il faut vivre au jour le jour à cause de ce satané virus qui continue à roder malgré une baisse des infections. Pourtant la situation de la quarantaine s’est présentée comme une opportunité pour Sarah Najjar. Elle a décidé de partager de manière humoristique le confinement. Jour après jour elle notait des anecdotes et les illustrait jusqu’à ce que cela dépasse la centaine de dessins. Son livre « Confessions confinées » devrait être publié d’ici début juin.
Rencontre avec cette femme qui livre un témoignage historique amusant de cette période chaotique.

Sarah, quel est votre parcours d’illustratrice ?

Je suis née à Genève en 1986, ai toujours été passionnée par la bande dessinée et l’animation. Convaincues que l’art ne pouvait être un réel métier, j’ai suivi des études universitaires et évolue professionnellement dans divers secteurs comme les médias, l’enseignement, la diplomatie et la communication. A 30 ans, guidée par le coeur, je me suis formée en autodidacte et depuis 4 ans je réalise divers mandats et illustrations pour divers projets de romans graphiques en parallèle à un poste à temps partiel.

Quels sont vos références ou influences qui vous ont marquée dans le milieu de la bande dessinée ?

Je dirai que cela s’est fait en deux étapes : très jeune, je dévorais les classiques de la bande-dessinée francophone. Essentiellement les Schtroumpfs, Le Petit Spirou, Yakari, Astérix et Obélix, puis Titeuf. Des univers très masculins, mais cela représentait une certaine époque.

Durant l’adolescence, j’ai découvert le roman graphique ; j’aimais ce mélange entre la littérature et la bande-dessinée, avec des styles artistiques plus libres (hors cases) et des histoires autobiographiques qui me fascinaient. Mes auteurs de référence dans ce domaine sont Marjane Satrapi, Guy Delisle, Catherine Meurisse, Ryad Sattouf, Joann Sfar. Récemment, j’ai lu Wonderland de Tom Tirabosco, qui m’a beaucoup émue.

Et pour votre ouvrage « Confessions confinées », est-ce un peu autobiographique ? D’où viennent vos personnages ?

Je me perçois plutôt dans la peau d’une journaliste qui se tient prête, avec son stylo, à dessiner ce qu’elle observe. L’idée du livre a germé en faisant mes courses au marché, le 15 mars, lorsque j’ai entendu un passant raconter qu’il venait de se faire licencier. Plusieurs récits de proches ont suivi, et m’ont paru intéressants car très singuliers. A partir de là, les illustrations se sont enchaînées jour après jour, à la manière d’un journal de confinement. J’y raconte véritablement ce que j’ai entendu, observé ou vécu directement: tous les personnages sont réels, il s’agit essentiellement de mon entourage (amis, famille, collègues), de passants ou de récits de mon propre quotidien. Il y a donc un angle autobiographique, mais ce n’est pas le principal ; je suis un personnage parmi tant d’autres, traités dans l’anonymat.

Vous êtes autodidacte dans le métier. J’imagine que devenir dessinatrice/illustratrice n’est pas donné à tout le monde. Comment avez-vous appris à créer et mettre en image.

Comme vous le dites, je n’ai pas suivi un parcours tout tracé dans les arts. Cela a rendu le cheminement un peu tortueux, car il m’a fallu apprendre tardivement et sur le tas, notamment les logiciels informatiques, qui ne sont pas une mince affaire. Je me considère au début de ma carrière artistique, j’ai tant de choses à apprendre !

J’ai toutefois toujours dessiné ; ma première BD remonte à l’âge de 7 ans. Je pense avoir appris à mettre en image à travers les livres et dessins animés ; en recopiant des personnages et scènes. J’ai toujours eu un imaginaire très développé ; je partais de la réalité pour inventer des personnages et univers décalés.

Pourquoi avoir choisi cet art comme moyen d’expression et pas uniquement l’écriture?

J’adore l’écriture ! Mais dans ma tête, le procédé passe d’abord par l’image. Je visualise très vite des scènes, je les couche sur papier, et puis les textes en découlent assez naturellement. J’aime l’illustration en tant que moyen d’expression, précisément car une image permet de véhiculer une palette d’émotions difficiles à définir en quelques mots.

Combien de temps pour finaliser « Confessions confinées » ?

Environ deux mois pour réaliser des centaines de dessins; ça aura été un sacré marathon ! Je voulais que le projet suive le rythme de l’actualité.

Votre livre est réalisé de manière entièrement autonome, en autoédition pour l’instant et devrait être disponible au public début juin. Souhaitez-vous le proposer aux libraires prochainement ? Comment se le procurer ?

Tout à fait ; à l’heure actuelle, le livre est disponible à la librairie Nouvelles Pages, à l’Hôtel Ibis Style Carouge (consacré à la Bande-dessinée), à l’arcade unmoment.ch.

Mais également sur commande en ligne, via mon site internet: www.sarahnajjar.com

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui décide de se lancer dans ce métier ?

Pour moi, le plus important est de ne jamais lâcher la pratique de l’illustration et de s’essayer à toutes les techniques pour affiner son style. Il existe plusieurs ouvrages très intéressants sur l’illustration et la bande-dessinée, et l’idéal est de pouvoir en discuter directement avec des professionnels du métier (écoles, expositions, festivals etc.). Enfin, profiter des réseaux sociaux pour publier son travail aussi régulièrement que possible, afin d’être visible et d’étendre ses contacts dans ce domaine.

Avez-vous l’intention de continuer à publier, si oui, quel sera le thème de votre prochaine bande dessinée ?

Oui, j’espère que ce n’est que le début de l’aventure ! J’ai un projet de roman graphique en cours; il aborde les thématiques du sommeil, de la méditation et des médecines alternatives.

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Photo du profil de Dominique Wyss
Journaliste, productrice et animatrice d'émissions durant quelques années auprès d'une radio locale genevoise, Dominique est actuellement rédactrice free-lance auprès de divers magasines. Elle a décidé de l'investir également pour Signé Genève.

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