
Le beau et fier Pont Neuf « construit » par Napoléon est enfin en réfection ! Quand je le traversais assise dans le tram, je me contentais d’admirer les berges de l’Arve, mais à pied j’avais tout le temps peur qu’il ne s’écroule sous mes pas, tant il parassait délabré … Enfin les ouvriers se sont mis à l’oeuvre pour les grandes réparations qui vont durer jusqu’en novembre. Un des premiers travaux entrepris a été la construction d’une passerelle pour piétons… Je félicite vivement les ouvriers pour cette chaussée si confortable, large et sûre, prévue autant pour les besoins des cyclistes que ceux des handicapé-e- s à mobilité réduite. Il est facilement accessible et agréablement protégé du bruit et de la pollution du trafic. Depuis le week-end dernier, tout passager du tram doit l’emprunter et il y a un joyeux passage de piétons. La santé de la population va être meilleure, tout le monde marche !
C’est d’un pas sûr et joyeux que je me dirige vers Genève, vers la Rue de Carouge, si méridionale avec ses multiples terrasses de bistrots animées par des concerts, des bals et des expositions : le grand italien « El Destino » avec vue sur l’Arve et les toits de Carouge, « La Colline », le bar « RDV », le « Broc’en Blanche », « Le Saint-Honoré » aux tables couleurs de feu, le « Poya » et sa vache si typiques du canton de Fribourg qui côtoient le Coréen, le Vietnamien, l’Indien, le Brésilien, l’Erythréen « Meskerem », tous les kebabs et toutes les mini-pizzerias…
Et les petites boutiques originales : « Au temps pour moi », qui présente lingerie, produits et soins de beauté bio, l’épicerie portugaise, la droguerie spécialiste de la tisane et de la phytothérapie, « Photo Passion » où l’on peut encore faire développer des films argentiques, la boutique de gadgets japonais, la mystérieuse arcade où les manteaux de fourrure sont gardés par des panthères en plâtre, plusieurs coiffeurs, une mercerie, un magasin d’habits pour personnes fortes, un espace de co-working et j’en passe beaucoup !
On croise des rues dont les noms rappellent un passé campagnard : rues Verte, de la Ferme, de l’Aubépine, et on arrive tout tranquillement au grand immeuble orange qui a remplacé le temple protestant. L’actuel Centre de la Roseraie accueille chaque jour plus de 200 migrant-e- s et leur propose des cours de français, des sorties, une permanence d’information, d’orientation et d’accompagnement dans leur parcours d’intégration. De plus cet immeuble a, comme tous les autres, son bistrot. « Regards croisés », tenu par Clair-Bois et des travailleurs en situation de handicap, présente une offre culturelle très riche, avec des concerts et des expositions. En ce moment, et jusqu’à fin août, une merveille : l’exposition de photos de Guillaume Mégévant « cent8 rue de carouge ». 108 portraits qui forment un melting pot aussi surprenant qu’attachant.
Quelques mètres plus loin, une autre arcade associative ICV, un^espace où différents réseaux sociaux, artistiques et musicaux se croisent et s’enrichissent. Tout comme la librairie-café MLC qui accueille, entre autres, des cafés philo les jeudis à 18 h 30….Décidément, trop de tentations, je n’arriverai jamais à la Place des Augustins pour prendre le tram !
- Le pont de Carouge en rénovation. © Maryelle Budry
- Travrsée piétonne du pont de Carouge en rénovation. © Maryelle Budry
- Vue sur l’Arve et le Salève depuis le pont de Carouge. © Maryelle Budry
- Vue sur l’Arve et le Salève depuis le pont de Carouge. © Maryelle Budry
- La rue de Carouge et ses terrasses si vivantes. © Maryelle Budry
- Deux soleils à la rue de Carouge. © Maryelle Budry