A Hermance, le jazz s’écoute sur la plage

Le soleil et la chaleur étaient au rendez-vous, samedi dernier, pour la 21ème édition de Jazz sur la plage, à Hermance. Durant quelques heures, 9 groupes de Jazz ont fait vibrer le public les pieds dans l’eau ou au fond d’une cave. Voilà 21 ans que ce mini festival est organisé, dans le joli village d’Hermance.

Depuis 8 ans, ill est dirigé bénévolement et d’une main de maître par Pierre Edmond Gilliand, le fondateur du Chat Noir, à Carouge. Passionné et bourré de projets, il a répondu à quelques questions.

Le festival fête ses 21 ans cette année. Comment a-t-il été créé  ?

Pierre Edmond Gilliand : Il a été créé à l’époque par Mme Vagnetti et M Tagliabue afin de participer au 700ème anniversaire de la confédération. Ce fut une belle soirée qui leurs donna envie de continuer. Quelques années plus tard, le festival a été repris par les sociétés du village qui en alternaient l’organisation chaque année. Il y a huit ans, le Chat Noir de Carouge fêtant ses 20 ans, j’ai proposé de gérer une scène. Je me suis rendu compte, à cette occasion, qu’il manquait du professionnalisme et un réel fil rouge à cette manifestation. Elle commençait de plus à « fatiguer » ses organisateurs. J’ai alors proposé un remaniement de l’organisation et en devint le président. Très vite un comité d’une douzaine de personnes s’est formé.

Le festival est géré par une équipe de bénévoles. Combien êtes-vous aujourd’hui pour gérer ce projet ?

Pierre Edmond Gilliand : Le comité actuel est composé de 9 personnes. Nous nous rencontrons environs tous les mois, il y a un responsable bénévole et organisation générale, Benjamin Curti, une efficace trésorière, Gaby Senrich, un responsable lumière scène passionné, présent depuis le tout début de Jazz sur la Plage, Martin Leu, un responsable stands et logistique, Pascal Cavicciolo, aidé par Joost Moenks. Il y a aussi un chercheur de sponsors, Bernard Naef. Cécilia Vidonne qui organise l’accueil des musiciens et les repas bénévoles. Raphael Piuz, agriculteur, viticulteur, DJ et musicien, est responsable de la scène des Dix-Vins. Julien Meyer, passionné et fin connaisseur du potentiel des jeunes prodiges de la région, gère lui la scène du Caveau des vignerons. Enfin, il y a Mano qui crée le site Web. Le comité est aidé le soir du festival pour le montage, le démontage et le rangement par une centaine de bénévoles, dont quelques sociétés du village telle que la société du Sauvetage, de la Nautique, du Club de Rugby et de la Troupe théâtrale d’Hermance. Nous nous ouvrons de plus en plus à des bénévoles extérieurs à Hermance. Cela change pas mal l’esprit et rend cet événement moins « communal » et c’est une bonne chose ! D’ailleurs, nous sommes toujours en recherche de fonds et n’avons pas actuellement parmi le comité de personnes assez disponibles pour chercher et ramener des fonds supplémentaires, c’est une vocation….!

Comment choisissez-vous les artistes, les groupes qui se produisent ?

Pierre Edmond Gilliand : En concertation avec Julien Meyer (style jazz contemporain, découverte) et Raphäel Piuz (très gypsy, manouche) qui me proposent des groupes pour leur scène. La programmation de la grande scène se fait par coup de cÅ“ur, rencontres, écoute de démo et bien sûr avant tout par connaissance du terrain jazzy de la région. Ensuite les hasards de tournées, les disponibilités des uns et autres, les projets intéressants, les rencontres, le budget aussi, jouent un rôle dans la qualité de l’affiche. Malheureusement, nous devons souvent freiner nos envies, par faute de moyens. Nous sommes parfois un peu frustrés de ne pouvoir offrir tel ou tel artiste au public.

Quelle est la philosophie de ce festival et comment souhaitez-vous le développer dans les années qui viennent ?

Pierre Edmond Gilliand : Convivialité, échanges et rencontres, découvertes et gratuité, voilà les maîtres mots de ce festival. Nous rêverions de l’organiser sur deux jours, car nous avons de plus en plus de demandes, d’offres et d’envies, mais devrions de ce fait être plus disponibles, augmenter le budget et la volonté communale, essayer de payer une partie du travail à l’année, etc. Il y a tellement de choses à développer autour d’un tel support que nous ne pouvons que l’imaginer.

Comment est financé ce projet ?

Pierre Edmond Gilliand : Il est important de souligner que cet événement est largement soutenu par les 3 communes de Corsier, Hermance et Anières. Deux sponsors nous soutiennent depuis longtemps, Heineken et Raiffesen, et nous bénéficions d’aide de partenaires tels qu’Unireso et Noctambus, la jardinerie Roy, les cafés La Semeuse, le Chat Noir. Nous avons des annonceurs sur le programme, louons les stands nourriture, vendons des badges et t-shirts le soir même et dépendons énormément des recettes nettes des bars. Cela représente une bonne moitié du budget global. Autant vous dire que la météo a beaucoup d’importance et que le succès de la soirée est très .fragile …. Bonjour les nerfs !

Le Comité du festival est toujours à la recherche de bénévoles qui souhaiteraient s’investir à l’année dans l’organisation de ce très beau festival. Notamment des personnes qui pourraient l’aider à trouver des sponsors.  Alors si cela vous tente, n’hésitez pas à contacter l’équipe de Jazz sur la plage pour préparer la 22^ème édition.