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Joie de vivre retrouvée grâce aux Alcooliques Anonymes

Joie de vivre retrouvée grâce aux Alcooliques Anonymes

J’ai passé une enfance solitaire à cause d’une timidité maladive. Je n’avais quasiment pas d’amis et je m’ennuyais souvent.

La rencontre avec l’alcool a changé ma vie. J’arrivais enfin à me sentir bien en compagnie des autres.

Tous mes amis étaient des gros buveurs. Je n’avais aucune estime pour celles et ceux qui ne buvaient pas d’alcool.

J’arrivais à boire de grosses quantités d’alcool du matin au soir sans conséquences apparentes et j’en étais fier. J’arrivais toujours à rentrer sans incidents avec ma voiture et je ne vomissais jamais. Quel homme j’étais !

Sous l’effet de l’alcool, je pensais que j’étais le meilleur, le plus beau et le plus intelligent, j’avais réponse à tout, je croyais être capable de régler tous les problèmes de la planète. Je refaisais le monde avec mes amis de beuveries.

Je buvais également par peur de souffrir, de souffrances physiques ou morales. Lorsque j’étais malade, je n’allais jamais chez le médecin. J’augmentais encore la dose, si cela était possible. La fatigue, les frustrations, les problèmes sentimentaux, je noyais tout dans l’alcool.

Ma conscience s’altérait chaque jour un peu plus. Avec le temps qui passait, mon état empirait. L’alcool ne produisait plus l’effet des premières années. Je n’arrivais plus à m’anesthésier. Même l’alcool que je buvais à 6 heures du matin avant de partir au travail ne me faisait plus d’effet. La nuit, j’avais des sueurs froides telles que je devais me changer et je tremblais de la tête aux pieds. J’avais des angoisses épouvantables, j’avais peur de tout.

Je pensais que j’étais fou, que je n’avais pas de volonté. Je ne pouvais plus vivre sans alcool, et je ne pouvais plus vivre avec non plus. L’idée du suicide commençait à m’effleurer.
J’essayais d’arrêter de boire quelques jours, puis j’espérais pouvoir recommencer raisonnablement. Mais dès la première gorgée, toutes mes bonnes résolutions s’envolaient.

J’ai finalement craqué. Je n’ai plus pu aller travailler du jour au lendemain. Moi qui étais fier de ne jamais avoir manqué pas même une seule heure de travail pendant plus de 15 ans, j’ai dû m’absenter pendant six mois. J’ai également dû alors voir un médecin et un psychiatre, alors que je m’étais toujours débrouillé tout seul jusqu’à ce jour. Quelles humiliations j’ai alors vécues.

Mon patron m’a convoqué et menacé de me mettre à l’assurance-invalidité si je ne faisais pas quelque chose pour que cette situation change. J’ai failli accepter. Finir tranquillement mes jours au bistrot (ou plutôt crever à petit feu), pourquoi pas ?

J’ai heureusement décidé de demander de l’aide aux Alcooliques Anonymes dont j’avais lu et découpé un article deux années auparavant.

J’ai tout de suite apprécié la bonne humeur et la chaleur humaine qui régnaient chez les AA. J’ai appris que l’alcoolisme était une maladie, et que des gens comme moi, malgré toute leur volonté, étaient incapables de limiter ou de stopper leur consommation d’alcool une fois qu’ils y avaient touché. De très nombreux alcooliques s’en étaient sortis non pas en essayant de boire raisonnablement, mais en ne buvant plus d’alcool, un jour à la fois.

J’ai eu envie d’essayer, et je n’ai plus rebu d’alcool depuis ce jour-là, il y a plus de 20 ans. L’obsession de boire m’a quitté et ma vie a complètement changé.

Grâce aux AA, j’ai trouvé une thérapie à ma maladie, de nouveaux amis et un sens à ma vie.

Je continue d’aller régulièrement aux réunions des Alcooliques Anonymes car je ne suis pas guéri. J’ai seulement une rémission quotidienne. L’alcoolisme est également une maladie de la communication et des émotions et j’ai beaucoup à faire pour me reconstruire et devenir plus adulte.

J’ai toujours eu envie d’aider les autres, mais j’étais tellement mal dans ma peau que je ne faisais que de les importuner. Le programme des AA a cela de merveilleux que c’est en aidant les autres que je m’aide moi-même.

Je me sens à nouveau bien vivant, je suis bien mieux qu’avant capable d’affronter les difficultés et les souffrances, mais surtout d’apprécier la beauté de la Vie.

J’ai retrouvé la joie de vivre grâce aux Alcooliques Anonymes.

Un alcoolique anonyme
Genève

Il y a des réunions AA tous les jours à Genève, en français, espagnol ou anglais (voir le site www.aasri.org ou téléphoner à la Permanence téléphonique AA au 079 689 43 73).

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3 commentaires

  1. Pour ceux et celles que AA intéresse, un blog non-officiel, mais plein d’infos http://www.kreizker.net/

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