Rencontrer Steve Galli en fin de journée, c’est prendre part à une visite commentée dans les rues des Eaux-Vives. S’arrêter faire causette chez le détaillant d’articles de pêche, lever le bras pour répondre aux automobilistes qui klaxonnent pour le saluer, emprunter des chemins de traverse jusqu’au lac.
Voilà seize ans que ce quadragénaire devenu reporter de quartier pour Signé Genève bat le pavé dans son fief. Alors il maîtrise le sujet. «Tu vois cette place, j’ai trouvé des gamins qui fumaient des trucs pas nets l’autre soir» ou «Ce petit magasin, il a des superfringues, mais c’est un peu cher», indique-t-il tel un guide touristique.
Chauffagiste depuis plus de vingt ans et père de trois garçons, Steve Galli confesse: «J’avais envie de parler de mon quartier. Je ne suis pas universitaire, mais j’ai une bonne culture générale et j’aime écrire. J’espère apporter quelque chose d’original, une vision des Eaux- Vives à 360 degrés.»
Dans le cybercafé de la rue du 31-Décembre où il a ses habitudes, les clients apparaissent à ses yeux comme un concentré de la diversité qui peuple lesEaux-Vives. «Le patron est Afghan, il y a les Italiens qui jouent aux cartes, les Balkaniques ici, les Maghrébins là -bas et les Africains qui se retrouvent à cette table. Et la serveuse est Sud- Américaine», dit-il en évoquant fièrement ses origines italiennes et écossaises.
Féras, truites, perches et chevaliers
Mais le vrai élément de SteveGalli, c’est le lac. Il s’étend le long de son quartier et occupe la quasi-totalité de son temps libre avec ses féras, truites, perches ou chevaliers qui mordent à l’hameçon de notre reporter avant que ce dernier ne les relâche sans exception.
A l’heure des dernières sorties de la saison, ce pêcheur passionné porte un regard bienveillant sur le Léman. «Depuis environ dix ans, il va plutôt bien. Même si des métaux lourds sont toujours présents dans le lac, la pollution a bien diminué.»
Le portrait deNestor
Aussi, pour son premier article sur le site de Signé Genève, Steve Galli a tenu à dresser le portrait de Nestor Molière. Il raconte le palmarès de ce pêcheur hors pair, figure emblématique des Eaux-Vives solidement installée dans l’une de ces échoppes de la rue de Montchoisy qui font le charme du quartier. «C’est simplement quelqu’un que j’admire. Il peut avoir l’air bourru au premier contact, mais ensuite, tel un coiffeur, Nestor devient vite un confident attachant pour les habitants. Et sa connaissance du Léman est infinie», fait remarquer le reporter de quartier.
Voilà la mission dont se sent investi Steve Galli: faire découvrir les Eaux-Vives au travers des personnages qui composent ce quartier cosmopolite de Genève. «Les gens, avec leurs coups de gueule ou leurs petits plaisirs, c’est le meilleur indicateur de la qualité de vie aux Eaux-Vives.»