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Ces vieilles dames qui gardent la frontière

Ces vieilles dames qui gardent la frontière

Genève est un canton frontalier par excellence. Il partage 110 km de frontière avec la France et n’est rattaché au Canton de Vaud que par quatre tout petits kilomètres. A Corsier, Anières et Hermance, la frontière est omniprésente. Lors de balades en forêt, le long des vignes ou à travers champs, on ne sait plus parfois si l’on est en France ou en Suisse.

Des bornes pour frontière

La frontière est avant tout matérialisée par la nature, le lac et l’Hermance notamment, mais ces limites naturelles ne suffisent pas toujours. 436 bornes ont alors été installées tout au long de la frontière franco-genevoise, pour délimiter les deux Etats. Installées pour la plupart entre 1816 et 1818, elles racontent l’histoire des communes de Genève et rappellent notamment, qu’il n’y a pas si longtemps Hermance, Corsier et Anières appartenaient à la Savoie. Et on découvre des choses étonnantes en observant ces bornes. Certaines comportent ainsi deux lettres sur leur face, un G et un S. G pour Genève bien sûr, mais le S, malgré ce que l’on pourrait penser, ne veut pas dire Suisse, mais Sardaigne ! La Savoie appartenait en effet au Royaume de Sardaigne en 1816 et n’est devenue française qu’en 1860, d’où le S sur certaines bornes. D’autres arborent fièrement deux aigles : l’aigle de Napoléon d’un côté et l’aigle genevois de l’autre. Chaque borne est donc différente et chaque borne raconte une histoire.

L’association Re-Borne

Mais ces vieilles dames de pierre vieillissent parfois difficilement, malmenées par le temps et les éléments. Leur entretien incombe normalement à la France et à la Suisse, mais le budget alloué à leur rénovation est maigre et suffit à peine à restaurer une borne par an. C’est dans ce contexte que l’association Re-Borne est née. Créée à l’occasion du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération suisse, elle propose à chacun de devenir parrain ou marraine d’une borne. Pour un montant allant de 50 à 5000 CHF, on peut ainsi contribuer à restaurer une borne-frontière. Et l’opération a déjà eu beaucoup de succès.

Alors la prochaine fois que vous viendrez vous balader à Hermanence, Corsier ou Anières, ouvrez l’œil. Vous aurez peut-être la chance de tomber nez à nez avec l’histoire de notre frontière !

Borne frontière entre Corsier et Veigy Foncenex (Photo : Anne-Laure Roudaut)

Borne frontière à Corsier au dessus de l’Hermance – L’aigle genevois (Photo : Anne-Laure Roudaut)

Borne frontière à Corsier au dessus de l’Hermance – L’aigle de Napoléon (Photo : Anne-Laure Roudaut)

Borne frontière à Anières au Pont-de-Crévy (Photo : Anne-Laure Roudaut)

Borne frontière à Hermance – Le G de Genève (Photo : Anne-Laure Roudaut)

Borne frontière à Hermance – Le S de Sardaigne (Photo : Anne-Laure Roudaut)

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Photo du profil de Anne-Laure Roudaut
Habitant en Suisse depuis 16 ans, j'apprécie la vie au bord du lac et particulièrement à Corsier.
A travers mes articles, je tente de faire découvrir les beautés de la campagne et des bords du lac et de mettre en valeur des gens extraordinaires, rencontrés grace aux hasards de la vie.

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