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Plein-les-Watts Festival 2014: un mélange réussi de reggae jamaïcain et régional

Plein-les-Watts Festival 2014: un mélange réussi de reggae jamaïcain et régional

Malgré une météo difficile, la 8ème édition du Plein-les-Watts festival a offert aux quelques 6000 festivaliers deux soirées d’anthologie. Retour sur un festival entre grands noms du reggae et productions locales.

Montage du site sous les averses, terrain embourbé et pluie torrentielle le vendredi soir n’ont pas empêché ce festival gratuit de remporter un franc succès pour sa huitième édition. Il faut dire que le programme était plus qu’alléchant et proposait une alternance de têtes d’affiche internationales et de groupes régionaux de belle qualité. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé et a répondu présent les deux soirs.

Nicolas Clémence, programmateur et président de l’association Plein-les-Watts, explique le choix d’une édition consacrée entièrement au reggae par la prédilection des organisateurs du festival pour ce genre de musique et par leur désir de le promouvoir. « Le reggae se décline en différents styles qu’il s’agisse de roots, de ska, de dancehall, etc. Il peut aussi s’associer à d’autres genres musicaux, comme le rap. C’est le cas d’ailleurs pour Nuttea qui était programmé vendredi soir. Nuttea a enregistré avec les rappeurs français de IAM ; il a aussi participé à la bande son du film Taxi 2. Si un jeune vient au festival pour l’écouter et qu’il découvre d’autres groupes moins grand public, le but du festival est atteint, car un de nos objectifs est d’amener le public à découvrir le reggae sous toutes ses formes. »

La large place réservée aux groupes régionaux découle d’une part des buts de l’association à l’origine du festival, précise-t-il encore. « Celle–ci vise en effet à promouvoir les groupes locaux et à les aider à se produire sur scène. D’autre part, plusieurs membres du comité, eux-mêmes musiciens, connaissent bien la scène reggae régionale. Nous avons donc envie de mettre en avant des groupes que nous trouvons prometteurs ou qui ont atteint une certaine maturité.»

Un objectif parfaitement atteint durant cette édition au cours de laquelle, le public a pu apprécier en alternance des grands noms du reggae – Cedric Myton, Al Campbell, U-Brown notamment – et des groupes régionaux. Parmi eux, notons deux formations en particulier : les anneciens de Mardjenal Syndicate qui ont enflammé le public par leur belle énergie positive et la nouvelle formation genevoise des I-Twins qui a proposé des chansons aux belles harmonies, tirant leur origine du reggae des années 60 à 80 (voir leur interview plus bas).

Un des moments forts du festival a eu lieu le vendredi soir lors d’un concert mélangeant musiciens locaux et grands noms du reggae. Alors que l’extraordinaire Cedric Myton – un des fondateurs du groupe  « The Congos » – chantait depuis une bonne demi-heure, un déluge de pluie s’est abattu sur les festivaliers. Malgré cela, le public transi – mais en transe – n’a pas manqué une note de musique jusqu’à la fin du concert.

 

Rencontre avec une jeune duo genevois de reggae: les I-Twins

Même regard lumineux, même couleur de cheveux, mêmes dreadlocks : à la ville, ils sont frère et sœur, jumeaux qui plus est. A la scène, les genevois Camille et Quentin Chappuis font partie de formations reggae locales (Quentin en tant que bassiste des Najavibes et Camille en tant que chanteuse de Skankin‘ Society Sound System).  Depuis des années, ils composent et jouent ensemble. Au printemps 2014, ils sont sortis de l’ombre avec leur premier album, « The Way For We ». Rencontre avec les I-Twins dans la zone backstage du Plein-les-Watts Festival, devant une tasse de leur délicieuse tisane maison.

AP : Vous qui en faites partie, est-ce que vous diriez que la scène reggae à Genève est  importante ?
Camille : Si le reggae est populaire en Suisse en général, la scène reggae me semble particulièrement développée à Genève.
Quentin : Même si le reggae reste en marge de la culture dominante, il représente une part importante de cette marge. Les musiciens de reggae constituent un large cercle dans la région.

AP : Pourquoi avoir choisi de vous inspirer du reggae roots pour vos compositions?
Camille : A l’adolescence, j’ai beaucoup écouté de groupes du moment. Lorsque j’ai découvert le reggae roots, ça a été le coup de foudre, autant sur le plan de l’esthétique musicale que du point de vue du message transmis. Par ailleurs, c’est un véhicule parfait pour mes textes.
Quentin : Le reggae permet d’exprimer une vision critique du système, de la consommation mais aussi de dire aussi des choses plus personnelles. L’album « The Way for We »  que nous avons sorti ce printemps est d’ailleurs une forme de coup de gueule de Camille. Nos idées, notre vision du monde et la manière dont nous avons choisi de vivre, notamment au niveau de l’alimentation et de la consommation, transparaissent dans l’album.

AP : Qu’est-ce que la participation à un festival comme le Plein-les-Watts vous apporte ?
Camille : Tout d’abord, c’est un festival que j’aime beaucoup, donc je suis très contente d’être là. Ensuite, participer à un tel festival nous offre une belle visibilité, notamment parce qu’il est gratuit, ce qui nous permet de toucher des gens qui ne viendraient pas nécessairement nous voir à un concert payant.
Quentin : Une des choses intéressantes dans ce genre de festival, c’est qu’on peut y rencontrer beaucoup de gens, d’autres musiciens. L’an dernier par exemple, j’ai joué ici avec les Najavibes. Durant le festival, j’ai fait la connaissance de l’ingénieur son qui a ensuite mixé notre album.

AP : Un des organisateurs du festival, Nicolas Clémence, m’a mentionné que des musiciens locaux ont joué dans le backing band (formation musicale accompagnant un chanteur) de Cedric Myton et Leroy « Horsemouth » Wallace lors de cinq concerts en Europe, dont celui de Plan-les-Ouates. Vous avez participé à ces concerts en tant que choriste, comment est-ce que ça s’est passé?
Quentin : j’ai fait les 5 concerts avec Cedric Myton. Ça a été une expérience très enrichissante et complexe. Cedric Myton et Leroy Wallace sont des tout grands du reggae. Leur culture est très différente de la nôtre. Il a fallu s’adapter et assurer le niveau demandé. J’ai l’impression d’avoir beaucoup appris, c’est aussi ça le Plein-les-Watts Festival.

 

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Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

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