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La Cité Léopard existe toujours

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© Maryelle Budry

21 novembre, Cité Léopard. Elle existe toujours et la lutte des habitant-e-s n’est pas terminée. Il reste encore 20 ménages à loger sur 165, me raconte Henriette Stebler, militante du quartier de Carouge-Est qui tient une permanence chaque jeudi à 17 h avec le médiateur mandaté par le propriétaire, l’assurance SUVA.
Comme il a fait bon vivre dans cette Cité ! Les petits immeubles de 2 étages surplombent des espaces communautaires, des pelouses, des mini-potagers, des arbustes, des fleurs. Un coin rencontre où nous nous trouvons avec les derniers occupant-e-s. Soirée mélancolique. Plusieurs immeubles ont leurs fenêtres cassées, on sent la morosité, voire la colère. On entend des chutes de meubles jetés par les fenêtres par ceux qui déménagent. Il est dur de quitter cette Cité après des années de bonheur dans ses murs… Grâce à la mobilisation des habitant-e-s et du quartier, les choses avancent, mais il y a des angoisses : la lettre de la Régie : « vous êtes en situation d’occupation illicite depuis fin octobre » affole, quand bien même il est spécifié que les habitant-e-s peuvent rester jusqu’à ce que la situation soit réglée, et des incidents : par peur des squatters, la régie a cassé des conduites d’eau des appartements évacués, mais l’eau s’est répandue dans les caves encore occupées. On sait que certains habitants affolés ont pris le premier appartement proposé, trop cher, trop loin de leurs racines.
Je rencontre un habitant paumé qui me raconte avoir dormi dans la rue avant de trouver le havre bon marché et satisfaisant ici , alors pourquoi vouloir le faire partir ? Il a peur de retourner à la rue, mais Henriette tente de le rassurer : tout le monde va être relogé.
Rosa, habitant depuis 25 ans la Cité n’est cependant toujours pas relogée. Il est vrai qu’elle a refusé un appartement au Lignon. Elle et son mari veulent rester à Carouge où leur fille est née et a fait ses études, à l’Ecole primaire du Val d’Arve, au Cycle de Pinchat, au Collège de Staël. D’autant plus que Rosa travaille à Chêne. Elle me parle de voisins qui habitaient depuis 60 ans ici et dont le départ est déchirant. Et Rosa est la personne qui a pris les choses en mains et a alerté les autorités de Carouge, les associations et le presse. Elle ne baisse pas les bras, continue la lutte jusqu’à ce que tous soient relogés. « Ce jour-là, je lance des feux d’artifice ! » s’exclame-t-elle joyeusement, et elle apporte le porto pour remonter le moral des troupes. Et moi, je lui promets de mettre la bouteille de champagne au frais, pour fêter la prochaine victoire des habitant-e-s.

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1 commentaire

  1. Dernière permanence de l’année : jeudi 17 décembre à 17 h, suivie d’un apéro avec distances, mais bonne humeur

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