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Pierre, l’homme qui chante avec les oiseaux

Pierre aujourd'hui Le quatuor classique 2019 Pierre le jeune Le TechClub 64
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Le quatuor classique 2019

Pierre, l’homme qui chante avec les oiseaux
La Cité Vieusseux a toujours hébergé des personnalités connues, des cyclistes, des footballeurs, des magistrats par exemple. Ne voulant oublier personne, je n’en mentionnerai aucun. Des originaux aussi ont marqué l’histoire de ce quartier populaire, très nombreux mais qui resteront eux aussi anonymes. Pourtant, aujourd’hui, je voudrais parler de l’un d’entre eux qui mériterait d’être connu. Un autodidacte, un homme tombé dans la potion magique de la musique un peu comme par miracle pour se trouver une raison d’être. Pierre Aeschlimann, puisque c’est de lui dont il est question, est tombé dans la « guitaremania » à l’âge de douze ans. Il s’agissait d’une guitare espagnole. Il la gratta quelque temps. Puis vint la révélation, en 1960 à l’écoute des Shadows et de leur tube « Apache » qu’il découvre avec son copain Michel Meyer : ce fut le coup de foudre ! Pierre laisse sa guitare espagnole pour s’acheter une guitare électrique, une italienne de marque « Echo ». La célèbre Fender est hélas hors de prix ! Comme il ne connait pas le solfège, Pierre écrit le nom des notes sur les partitions. Un troisième lascar les rejoint, « Cliff ». Le groupe s’agrandit avec les arrivées de Francis, d’un second Michel et d’Urs, le batteur. Il se produit dans la petite salle du Faubourg. Les cinq se lancent à fond dans le rock’n roll. Ils ont la joie d’ animer la soirée « TechClub 64 ». Un spectacle dont l’introduction est composée par Pierre pour l’ouverture de la fête annuelle de l’Ecole d’Ingénieurs. Le groupe se donne le nom des Stick Nice.
A cette époque, Pierre fait la connaissance de René Zollinger, marchand de pianos dans la cité. Ils se spécialisent dans les morceaux de Buddy Holly et Elvis et se régalent en animant des soirées privées jusque vers 1980. Diplômé en tant qu’ingénieur ETS en électronique , marié et père de famille, Pierre et son groupe enregistrent en « home-studio » des succès des Shadows et de Buddy Holly, rejoints par Kim, femme de René, comme guitare solo. Plusieurs années passent à jouer entre amis pour le plaisir, puis Pierre est abandonné par ses acolytes. Michel, les doigts rongés par l’arthrose ne joue plus alors que René et Kim quittent Genève.
La musique ne le laisse pas tranquille. Il intègre une chorale de Seniors, « CÅ“urs en chÅ“urs » Il se met à composer en 2016, aidé par l’éditeur de partitions « Musescore ». Devenu fan No1 de Mozart après avoir adoré le film Amadeus de Milos Forman, il trouve son bonheur en chantant le Requiem au Victoria Hall. Mais des idées de thèmes et de mélodies trottent dans sa tête. Vite, il les transfère sur son éditeur de partitions. Imprimées, ses créations remplissent plusieurs classeurs. Il compose des pièces pour flûte, guitare, hautbois, piano, violon, violoncelle, des chansons avec paroles, des mélodies pour poèmes, des berceuses, un peu de tout.
Toute sa vie, Pierre a improvisé, il dit qu’il a inventé de la musique pour se détendre après le travail. Il a bricolé les notes pour se défouler. La musique est son yoga en même temps que son dada.
Assis dans son antre, Je lui pose quelques questions
– Avec ton travail et ta vie de famille, quand trouvais-tu le temps de jouer ?
-Je grattais ma guitare le soir, une fois les enfants couchés pour m’extérioriser !
РEt comment proc̬des-tu pour composer ?
– J’entends la mélodie dans ma tête, puis je la note phrase après phrase sur mon éditeur. Ensuite, je compose une orchestration différente selon les morceaux.
– Comment t’y es-tu pris pour continuer à jouer après la disparition de ton groupe de rock ?
– J’ai fait part de mes compositions aux membres de ma chorale, et Tatiana, ancienne violoncelliste de l’OSR, Ivana, violoniste et ma cousine Christine, pianiste ont été conquises. On a formé un quatuor qui a répété durant quelques mois une fois par semaine et a joué pour un public privé. Hélas, l’arrivée du Covid 19 et ses menaces pour les personnes âgées a mis un terme à notre groupe au printemps dernier.
– C’est pas de chance, mais dis-moi, que te reste-t-il de ton violon d’Ingres ?
– Veuf depuis peu, j’ai parfois peine à trouver le sommeil, alors la nuit, je chante pour les oiseaux… qui nichent au-dessus de ma fenêtre, je les réveille et, heureux, ils chantent avec moi !
Si vous voyez Pierre se gratter le cou du bout des doigts, ne vous inquiétez pas, c’est que sa guitare le démange. Et si sa musique vous intéresse, vous pouvez le contacter par mail :[p.aesch1945@gmail.com], ça lui fera grand plaisir.

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Photo du profil de René Magnenat
Enseignant retraité. Prof de sports et maître d'internat à l'Ecole Internationale de Genève et à la Châtaigneraie, il a ensuite enseigné au Cycle d'Orientation la gym, le français, l'information professionnelle, l'initiation au théâtre et au cinéma. Marié, trois filles adultes, deux petits-fils, il pratique la randonnée, l'écriture, mais à cause du Covid 19, il se languit du chant et du théâtre.

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