De drôles d’oiseaux dans le ciel de Choulex

Si la commune de Choulex est bien connue pour ses étangs, sa réserve naturelle, sa faune et sa flore, peu de gens savent qu’elle accueille aussi, et depuis 35 ans, de drôles d’oiseaux métalliques. Au milieu des champs et des marais se cache en effet un terrain d’aéromodélisme. Des passionnés s’y retrouvent régulièrement pour faire voler de petits bolides : des hélicoptères, des drones, des planeurs, …, avec en toile de fond le Mont Blanc, les vignes et la campagne.

Un loisir en vogue

« L’aéroclub de Choulex a été créé en 1980. Le terrain s’est agrandi à plusieurs reprises pour atteindre sa taille actuelle avec une piste de 70 mètres de long », nous explique Alain Hofer, président du club. Choulésien d’origine, Alain a débuté l’aéromodélisme à l’âge de 15 ans. « La pratique du modélisme procure, à un certain niveau de pilotage, des sensations presque identiques au vol réel tout en s’affranchissant de procédures chères et contraignantes. » Ce loisir rencontre d’ailleurs beaucoup de succès, surtout avec l’apparition des drones, très à la mode actuellement. « Pour des raisons de dimension du terrain, nous avons dû limiter le nombre de nos membres à 65 et nous avons atteint récemment cette limite. Les personnes souhaitant rejoindre notre club sont donc sur liste d’attente et doivent espérer une démission pour pouvoir nous rejoindre. »

Des contraintes à respecter

Si aucun permis n’est requis pour faire voler des avions miniatures de moins de 30 kilos, pratiquer ce loisir ne va tout de même pas sans contraintes. Il est ainsi impossible de faire voler certains modèles par vent fort et par temps de pluie. Certains avions pouvant faire du bruit, l’aéroclub a également un règlement qui définit de façon stricte les heures d’utilisation du terrain ainsi que le niveau sonore des avions. Il faut aussi tenir compte du fait qu’à moins de 5 km d’un aérodrome, il est interdit de faire voler son avion à plus de 150 mètres d’altitude relative. Enfin, les propriétaires de drones doivent en plus respecter les nouvelles directives de l’Office fédéral de l’aviation civile, qui restreignent considérablement leur utilisation.

Voisin d’une réserve naturel

Et l’aéroclub de Choulex connaît, depuis quelques années, une contrainte supplémentaire : les étangs qui jouxtent le terrain. « Côtoyant une réserve naturelle nous avons établi des zones de vols interdites à basse altitude afin de ne pas effrayer la faune. » L’aéroclub a dû également installer une clôture électrique autour du terrain pour éviter le passage des sangliers. Toutefois, pour les habitués du club, c’est plutôt un avantage de pouvoir profiter de cet environnement. « Ce qui est vraiment agréable sur ce terrain », nous explique un membre, « c’est sa simplicité. Pas de club house pompeux, deux bancs, une table et la campagne à perte de vue. » Et il semble que les animaux s’accommodent aussi très bien de ces voisins volants. « Depuis quelques années, l’été, nous avons le plaisir d’avoir la visite d’un couple de faisans, à deux pas de notre piste » sourit Alain Hofer.

Alors la prochaine fois que vous viendrez vous balader du côté de Choulex, observez bien le ciel. En plus des hérons cendrés ou des canards sauvages, il se pourrait bien que vous voyiez passer de drôles d’engins volants.