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Pierre Edmond-Gilliand : les nuits genevoises, l’eau et la philosophie indienne

Pierre Edmond-Gilliand : les nuits genevoises, l’eau et la philosophie indienne

Pierre-Edmond Gilliand est un sacré touche à tout. Comment décrire autrement un homme à la fois patron de bar, directeur de festivals, organisateur de rétrospective artistique, créateur de meubles industriels, à ses heures, passionné par l’eau et la philosophie de Sri Aurobindo ?

Le Chat Noir

Pierre-Edmond Gilliand est surtout connu à Genève pour avoir été pendant longtemps l’une des chevilles ouvrières du Chat Noir, à Carouge. Il reprend ce haut-lieu de la nuit genevoise en 1985, avec Laurent Le Blévennec, Alain et Catherine Gilliand. « Le Chat noir, c’est une histoire de famille. Depuis toujours, chaque fois qu’il y a un festival, les frères, sœurs, neveux, nièces, …, viennent donner un coup de main. L’un tient la caisse, l’autre passe derrière le bar. » Depuis deux ans, maintenant, c’est son neveu, Nathaniel Gilliand qui a repris les rennes du Chat Noir, avec un ami. Mais Pierre-Edmond n’est jamais très loin de Carouge. « J’ai réalisé la décoration du nouveau Chat Noir. Avec mon frère, nous avons fabriqué tout le mobilier, dans un style industriel et nous avons encore les meubles de la terrasse à confectionner.» Pierre-Edmond Gilliand est aussi connu pour avoir tenu le Grütli et lancé le premier café Internet, le Global café.  Il est également à la tête du festival Jazz sur la plage, à Hermance, et a participé à la création des festivals Jazzcontreband et Voix de fête.

La philosophie et la peinture

Mais si Pierre-Edmond est au centre de la vie culturelle et musicale de Genève depuis des années, il a aussi développé une passion moins connue et plus intimiste pour la philosophie de Sri Aurobindo. Sri Aurobindo est un des leaders du mouvement pour l’indépendance de l’Inde, philosophe, poète et écrivain. «J’ai découvert ce personnage grâce à un client du Chat Noir, qui, un jour, m’a posé un vieux livre de Sri Aurobindo sur le comptoir. Je l’ai lu et ai rapidement adhéré à sa philosophie. » Pierre-Edmond Gilliand se rapproche alors des Aurovilliens, les adeptes de cette philosophie, et rencontre le peintre lithuanien, Gabriel Stanulis, réfugié à Genève. « Cet artiste peignait dans ses Å“uvres la descente du divin. J’ai eu la chance de bien le connaître et quand j’ai réalisé qu’aucune rétrospective de ses oeuvres n’avait jamais eu lieu, j’ai décidé d’en organiser une. J’ai eu du mal à le convaincre, car c’était un artiste qui aimait la solitude et qui peignait le silence. J’y ai consacré deux ans et ce sont peut-être les deux plus belles années de ma vie. Nous avons exposé 80 toiles au Forum de Meyrin, à la villa du jardin alpin et au palais de justice de Genève. Nous avons aussi réalisé un ouvrage hommage ».

L’Inde et l’eau

Suite à ces expériences, Pierre-Edmond Gilliand décide, en 2003, de partir une année à Auroville, en Inde, avec femme et enfant. Auroville, la ville de Sri Aurobindo, est un lieu de vie communautaire, situé près de Pondichéry. « Là-bas, j’ai travaillé pour la société Aquadyne, qui vend de l’eau dynamisée. J’ai alors commencé à me passionner pour l’eau. J’ai réalisé qu’elle pouvait avoir une fréquence, une vie et depuis mon retour, j’essaye de faire connaître ce concept, en Suisse. Je vends des fontaines d’eau dynamisée, mais surtout j’aimerais ouvrir un lieu dédié à l’eau, à Genève. Un lieu qui réunirait différentes associations travaillant sur ce thème. Pour l’instant, mon projet n’a pas abouti. Je suis à la croisée des chemins. Mais j’ai toujours eu énormément de chance dans la vie. Les choses sont toujours arrivées quand il le fallait pour moi. Aujourd’hui, ce n’est peut-être tout simplement pas le moment. »

Un sacré personnage, je vous disais !

 

 

 

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Photo du profil de Anne-Laure Roudaut
Habitant en Suisse depuis 16 ans, j'apprécie la vie au bord du lac et particulièrement à Corsier.
A travers mes articles, je tente de faire découvrir les beautés de la campagne et des bords du lac et de mettre en valeur des gens extraordinaires, rencontrés grace aux hasards de la vie.

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