Du 17 au 22 juin, s’est déroulée à Genève la première édition du Festival Culturel des Réfugiés. Une initiative citoyenne qui rassemble les habitants du canton dans toute leur diversité. Retour sur ces 5 journées avec une partie des organisateurs.
Tout commence avec la rencontre de Sylvie Meynier et Daniel Stein en avril dernier. Décidée à créer une organisation, la jeune femme rencontre des réfugiés et des membres d’associations pour vérifier que ses projets soient applicables et pertinents. C’est là qu’elle rencontre Daniel Stein, président de Cuisine Lab, une association qui permet aux réfugiés d’être mis en valeur à travers leurs compétences culinaires. « Je me suis rendue compte qu’on partageait la même vision : réunir des gens autour de quelque chose qui leur fasse plaisir et que tous puissent partager que ce soit la cuisine, le sport ou la culture » raconte Sylvie Meynier.
Un festival monté en neuf semaines
Les deux fondateurs se lancent alors dans une course contre la montre pour organiser un événement le 20 juin à l’occasion de la journée Mondiale des réfugiés. Ils mettent en places des réunions pour présenter leur projet. « On voulait créer un mouvement citoyen et rassembler toutes les communautés qui co-existent à Genève : les institutions qui travaillent avec les réfugiés, les associations locales, les citoyens, mais aussi l’ONU et les Organisations Internationales. » détaille Sylvie Meynier. Pari réussi, car une vingtaine d’associations rejoint l’événement.
Changer l’image des « réfugiés »
Les organisateurs lancent alors un appel pour que chaque citoyen puisse proposer une activité durant le festival. L’objectif est de réunir un réfugié et un autre habitant de Genève pour créer ensemble des ateliers. L’engouement est tel que 45 activités sont organisées dont 40 en collaboration avec des réfugiés. « La culture rassemble les gens malgré leurs différences. La danse, la musique ou la cuisine font appel aux émotions, pas besoin de parler pour partager ça » explique Daniel Stein. L’occasion aussi de mettre en valeur les compétences des réfugiés. « L’image qu’on a des réfugiés est fausse, car on ne s’intéresse pas à leur parcours. Dans leur pays d’origine, beaucoup avaient un travail qualifié. A cause de la barrière de la langue ou de leur statut, ils ne peuvent pas être eux-mêmes et montrer ce qu’ils savent faire » remarque Samad Amiri, co-organisateur et lui-même migrant afghan vivant à Genève depuis juin 2016.
Flash mob et Michael Jackson
Ahmed Alzbat, originaire de Palestine, raconte un des moments forts du festival. « On a organisé une flash mob avec des danses de différents pays : Asie, Inde et même une de Michael Jackson ». En seulement deux répétitions et deux jours de travail, les organisateurs ont réuni 30 personnes, un chorégraphe et mixé la musique. « C’est un super exemple qui montre comment les activités se créent : les gens se rencontrent, se mettent ensemble et font quelque chose d’extraordinaire », s’enthousiasme Sylvie Meynier.
Une aventure qui continue
Après un tel succès, les organisateurs du festival ne comptent pas s’arrêter là . « On n’a pas encore de plan, mais on veut bâtir sur cette communauté pour faire des choses durant toute l’année » projette Sylvie Meynier. « On a aussi envie de présenter Genève comme un exemple à suivre et on est prêt à créer une boîte à outils pour d’autres villes qui aimeraient suivre ce modèle ». Une façon de montrer la Genève internationale sous un nouveau visage.
