Au mois de novembre passé, une arcade d’un nouveau genre a ouvert ses portes à la rue Fontanel à Carouge. L’Alchimère porte bien son nom : entre activités de soins thérapeutiques, espace d’exposition et mise en place de formations, ce nouveau lieu veut créer une alchimie fine entre art, thérapies, activités sociales et solidaires et formation. L’idée étant qu’après avoir materné les jeunes pousses, elle les laisse s’envoler vers d’autres cieux. Ce projet aux multiples facettes a rencontré l’adhésion de la ville de Carouge qui a lui attribué l’espace de la rue Fontanel.
A l’origine de cette association à but non lucratif, trois fondateurs au profil pour le moins atypique : après l’école hôtelière, Jean-Christophe Probst a travaillé dans la gestion de fortune avant de devenir responsable restauration à la Barje et de faire du coaching pour les jeunes. Ingy El Telawi est travailleuse sociale et a été responsable de plusieurs projets sociaux. Quant à Daniela Clemente, après une formation de dessinatrice de machines et un parcours dans l’horlogerie et la recherche médicale, elle a été économiste d’entreprise avant de devenir conseillère en placement dans un cycle d’orientation genevois.
« Notre projet est le fruit d’une longue gestation, m’explique Daniela Clemente. On en parlait depuis longtemps mais tout s’est accéléré lorsque Carouge a mis l’espace de la rue Fontanel au concours. En septembre, nous avons appris que notre projet avait été choisi par la commune. Nous avons ensuite travaillé d’arrache-pied pour préparer les espaces, trouver des thérapeutes intéressés et mettre sur pied la première exposition. »
La polyvalence est très clairement le concept maître de cet espace sur deux étages. Au rez-de-chaussée supérieur, une galerie d’art présente les œuvres de jeunes talents et d’associations tandis que le rez-inférieur propose trois pièces consacrées aux soins thérapeutiques. Meublés sobrement, ces espaces sont destinés à des professionnels de la santé qui aspirent à devenir indépendants. Actuellement, les huit thérapeutes de l’Alchimère proposent massages, hypnose, coaching herboristerie, réflexothérapie et rebouterie. Les espaces de thérapie peuvent être loués un certain nombre de demi-journées par mois pour un faible loyer. L’idée est de permettre aux locataires de se construire petit à petit une clientèle tout en limitant le risque financier. L’Alchimère se veut socialement responsable. C’est pourquoi, en échange d’un loyer faible, les thérapeutes acceptent d’offrir quelques séances de thérapie par mois aux personnes en situation de précarité. Ces séances seront attribuées par les partenaires sociaux associatifs et institutionnels sous forme de bons. « Qu’il s’agisse des espaces thérapeutiques ou des espaces d’exposition, le principe est qu’il y ait un tournus », indique Daniela Clemente. En effet, les contrats de location des espaces thérapeutiques vont de 6 mois en 6 mois pour une période de deux ans maximum ; quant aux expositions dans la galerie au rez supérieur, elles changent tous les trois mois. Solidarité, bien-vivre ensemble, promotion des acteurs locaux qu’’ils soient dans le domaine artistique ou thérapeutique et synergies entre utilisateurs et utilisatrices sont au coeur de ce projet qui n’a rien de chimérique.
Pour plus d’information, facebook : @alchimere – contact@alchimere.ch