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Les métamorphoses de la Cité sarde

© Maryelle Budry © DR
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© Maryelle Budry

Carouge change énormément ces temps-ci et changera encore avec l’urbanisation du CEVA, plus si lointaine…
Deux exemples :
Dans le secteur Est, tout proche du centre de la ville ancienne, la Cité Léopard et l’îlot des Menuisiers sont promis à la démolition tout prochainement. Pour faire place à un complexe immobilier de 200 appartements, contre 140 actuellement à la Cité Léopard et un immeuble de 150 appartements contre quelques quatre ou cinq entreprises artisanales de menuiserie.
Les travaux ont certainement été retardés par la volonté des associations des habitant-e-s de freiner les expulsions et de revendiquer des relocations acceptables pour chaque famille. Grâce à leur mobilisation, la Commune et la société propriétaire SUVA tirent maintenant à la même corde et ont engagé un modérateur avocat qui doit veiller au relogement équitable. Une permanence se tient chaque semaine, dans un appartement vidé. Ce jeudi de fin février, il règne une bonne ambiance à cette permanence, entre locataires bientôt relogés, Henriette Stebler, militante de l’association des habitant-e-s de Carouge-Est, et l’avocat Manuel Mouro. C’est que la lutte a payé et que les derniers locataires vont pouvoir partir satisfaits. Certain-e-s retrouveront même la Cité Léopard quand elle sera reconstruite. D’autres ont pu intégrer les fameuses Tours, si populaires, ou les nouveaux immeubles de la rue des Horlogers, grâce au soutien de la commune, de son service social et de la Fondation HLM. On trinque déjà joyeusement, en évoquant la fête de la victoire finale.
Dans le secteur Ouest, une autre grande démolition est prévue route des Acacias pour faire place à un nouveau complexe immobilier gigantesque. La banque Pictet prépare sa mue vers sa tour de 23 étages, entourée d’un écoquartier de trois immeubles qui accueilleront une centaine d’appartements très confortables.
Les luttes des habitant-e-s à la Cité Léopard et d’ailleurs ont rendus visibles les problèmes humains posés par les déménagements forcés. Sensibilisée, la banque Pictet veillera à la bonne marche des opérations et prévoit tout un plan de relogements, et même de réinsérer les locataires des immeubles qui seront démolis route des Acacias dans leur luxueux complexe, au même prix. D’ailleurs, l’Association des habitant-e-s de la Praille veille aussi !
Tout ce quartier disparate, compris entre la rue des Noirettes et la route des Acacias, composé de vieux bâtiments, de friches industrielles, vides ou transformées en parkings, souvent tagués avec art, va donc bientôt disparaître. J’adorais m’y promener et retrouver entre deux banques et des grands vides, des restes d’une Carouge industrielle investie par des artistes de rues. J’y guiderai un tour nostalgique le mercredi 24 mars après-midi (s’inscrire auprès de l’AVIVO, tel 022 329 14 28), et plus tard si intérêt. Nous y découvrions la Villa Baron, lieu d’accueil d’artistes étrangers, et le bâtiment pour l’artisanat l’ARCOOP qui resteront, tenaces, au milieu des grands chambardements.

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