Accueil | Slider actualités | APK Beaux-Arts, une histoire de couleurs et de pinceaux

Partager l'article

Bricolage | Campagne | Culture

APK Beaux-Arts, une histoire de couleurs et de pinceaux

Fournitures beaux-arts ©Eugénie Rousak Fournitures beaux-arts ©Eugénie Rousak Fournitures beaux-arts ©Eugénie Rousak Portrait Anne Périer Kessi ©Eugénie Rousak
<
>
Portrait Anne Périer Kessi ©Eugénie Rousak

Alors que la récente crise sanitaire a accablé de nombreux entrepreneurs, la perlysienne Anne Périer Kessi a profité de ce temps de réflexion pour créer l’identité numérique de son entreprise APK Beaux-Arts et asseoir sa présence sur les réseaux sociaux.

Venant du monde bancaire, Anne Périer Kessi s’est progressivement tournée vers la vente de fournitures scolaires et beaux-arts. Fondant son entreprise il y a plus de 20 ans, l’entrepreneure a depuis construit des collaborations durables avec des designers, artistes et passionnés, pour comprendre leurs objectifs de création et pouvoir proposer des produits adaptés. Si les débuts d’APK Beaux-Arts étaient uniquement offline, c’est désormais également à travers son site internet et ses pages sur Facebook et Instagram qu’elle présente ses fournitures. Mais vente en ligne n’est pas synonyme de perte de contact direct avec ses acheteurs pour APK Beaux-Arts, qui a décidé de faire de l’internet différemment. Rencontre avec Anne Périer Kessi, dans son bureau perlysien.

Signé Genève : Sortant du secteur bancaire, comment l’idée des beaux-arts est-elle venue ?
Anne Périer Kessi : A la naissance de mes deux fils, je me suis investie au sein du comité du jardin d’enfants, m’intéressant notamment au matériel utilisé. De fil en aiguille, je suis entrée en contact avec différentes marques et fournisseurs pour organiser des commandes. Au départ j’étais plutôt axée sur du matériel destiné aux enfants, mais je suis rapidement allée à la rencontre d’artistes, m’intéressant aux produits qu’ils avaient l’habitude d’utiliser et en leur proposant ma sélection. Le véritable déclic s’est passé durant une foire professionnelle. J’ai pu échanger de vive voix avec les différents distributeurs des marques que les artistes m’avaient conseillées dans le domaine. Ainsi a débuté APK Beaux-Arts en 1998.

Ne venant pas d’un milieu artistique, quel était le plus grand défi à relever ? Savoir parler aux artistes en utilisant leur vocabulaire ?
Effectivement, les questions de vocabulaire et de compréhension des besoins étaient fondamentales. Il a fallu que je me fasse l’œil à travers des expositions et que j’acquière des connaissances grâce aux rencontres que je faisais. Aujourd’hui, je suis toujours émerveillée de voir comment l’artiste a utilisé tel ou tel bleu, pinceau ou vernis, découvrant le rendu final de l’œuvre par rapport à son explication du projet !

Et quelle était la plus grande difficulté en tant qu’entrepreneure genevoise ?
Sûrement le fait de ne pas avoir de magasin physique en ville de Genève. Il y a vingt ans, cet aspect avait une place bien plus importante que dans le monde digitalisé d’aujourd’hui. Dans mon cas, c’était une décision longuement réfléchie, qui me permettait d’offrir un service personnalisé, individualisé et humain tout en proposant des prix attractifs. Sans attachement à un lieu fixe et à des horaires d’ouverture de magasin, j’ai la liberté d’aller à la rencontre des artistes dans leur propre environnement, à l’heure qui leur convient. Ils ont ainsi l’occasion de me montrer directement leur travail et de m’en expliquer, visuellement parlant, les exigences. Bien connaître mes clients me donne également la possibilité de faire découvrir de nouveaux produits arrivant sur le marché. Ainsi, quand je trouve une nouvelle gamme, je commande deux-trois articles pour ensuite les leur soumettre et avoir leur retour sur l’utilisation technique. Pour finir, je livre aussi le matériel, souvent lourd ou d’un grand gabarit, directement aux clients, ce qui leur évite des déplacements chronophages avec un chargement conséquent. C’est une question de confort pour eux. Cette liberté me permet également d’avoir une plus large palette de clients, allant des individuels à des entreprises en passant par les écoles d’art, les jardins d’enfants et les établissements scolaires.

Vous travaillez avec une vingtaine de fournisseurs, comment les choisissez-vous ? 
Très souvent en fonction des besoins de mes clients. J’essaye de trouver le produit qui pourrait entièrement les satisfaire et entre ensuite en contact avec l’enseigne en question. Ainsi, APK Beaux-Arts recense les Maisons plus ou moins connues, parfois peu représentées sur le marché helvétique. Je travaille également avec des marques de niche, dont les produits de haute qualité répondent non seulement à la démarche de création des artistes, mais également à la pérennité des œuvres. Je pense notamment à Lascaux, une production suisse alémanique, spécialisée en particulier dans la gouache, la peinture acrylique et les auxiliaires qui y sont liés, comme par exemple, les vernis avec une protection contre les ultraviolets. Pour rester en Romandie, je travaille avec Caran d’Ache, qui a d’ailleurs été la première entreprise à m’avoir fait confiance au temps des jardins d’enfants. Cela fait plus de vingt ans que j’y traite avec la même personne, ce qui est pour un moi un signe que la marque est responsable non seulement vis-à-vis de ses clients, mais également de ses employés et de sa gestion générale. C’est une qualité de la relation entre le fournisseur et le revendeur, qui ensuite se retrouve dans celle entre le revendeur et le client. Ensemble, nous proposons notamment des instruments d’écriture personnalisés pour des collectivités ou des entreprises.

En vingt ans de métier, est-ce que vous avez remarqué des nouvelles tendances sur le marché de l’art ?
J’ai le sentiment qu’aujourd’hui la technique de l’acrylique gagne du terrain, par rapport à l’huile qui a un peu perdu de sa popularité d’antan. Elle est moins astreignante et nécessite moins d’attente entre les différentes étapes de création. Il y a également un intérêt grandissant pour les markers et les feutres, utilisés dans le design, sketching et des projets plus contemporains. J’anticipe également une demande des graffeurs et des urban painters, dont le résultat immédiat me fascine et avec lesquels j’aimerais collaborer plus régulièrement pour mieux connaître cet univers.

Vous avez lancé votre site de vente en ligne il y a quelques temps, pourquoi ce changement de cap vers le numérique ?
Initialement, j’étais plutôt réticente à l’idée d’apparaitre sur internet et les réseaux sociaux. Pas que mon activité soit secrète ou cachée – je suis inscrite au registre du commerce et connue parmi les artistes – mais je n’avais pas forcément envie de m’exposer. Le ralentissement dû au COVID-19 a justement remis en question cette position dans la mesure où les contacts directs étaient difficiles voire impossibles. J’ai donc considéré cette période comme un temps de réflexion et une opportunité de me développer et de concevoir une stratégie long-terme pour mon activité. Comme point de départ, l’un de mes fils a développé un site « vitrine » pour qu’APK Beaux-Arts ait une présence sur internet et soit répertorié, et dans un second temps nous avons réalisé le véritable site de vente. Depuis, nous le faisons évoluer en permanence pour permettre une utilisation intuitive à travers les quelques 2 000 articles, répartis en 600 rubriques. La toute dernière nouveauté mise en fonction est un système de « listes de souhaits », entièrement dédié aux écoles pour leurs fournitures scolaires. Et je suis également présente sur Instagram et Facebook pour partager mes dernières trouvailles, nouvelles marques et photos de produits plus artistiques.

Est-ce que vous visez également encore une autre clientèle avec ce site ?
Absolument, il me permet de toucher également une génération qui a peut-être moins l’habitude des contacts directs pour effectuer des achats. Je trouve un peu dommage de se couper de cet échange et j’ai bon espoir de proposer internet autrement ! Mon objectif premier n’est pas de vendre à tout prix, mais de venir en aide à des clients, qu’ils soient professionnels en recherche d’un article particulier ou des amateurs qui veulent composer leur première palette d’aquarelle. Je glisse toujours un petit mot dans les commandes sur internet pour apporter une touche individuelle et montrer qu’il y a une vraie personne derrière cet envoi. Je veux que ces clients se rendent compte qu’ils peuvent retirer beaucoup plus de cette découverte, que juste recevoir un coffret par la poste. Mon objectif est de transférer la rencontre en ligne vers une relation offline ! Les clients peuvent arriver sur le site en voulant un produit assez standard, mais ce n’est qu’à travers une discussion que nous pourrons construire un véritable rapport d’échange et d’enrichissement réciproque.

Informations pratiques :
Facebook : @apk.beaux.arts
Instagram: @apk_beaux_arts

Partager l'article

J'écris un article
Photo du profil de Eugénie Rousak
Passionnée par l’art et les tendances nouvelles, Eugénie Rousak a plus de dix ans d’expérience dans la sphère médiatique. Après avoir vécu quelques années en France et en Allemagne, elle porte un regard nouveau sur les quartiers de Plainpalais et de Versoix et sa campagne. Munie de son bloc-notes et de son reflex, elle est constamment à la recherche des évènements inédits et intrigants de Genève.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription