Depuis 1979, j’habite à Perly, commune de Perly-Certoux, 3000 habitant-e-s. Au cours des ans ont fleuri des associations, des lieux de rencontre, de nombreuses activités dont j’aurai l’occasion de vous parler au cours des chroniques.
Au début, elles étaient mentionnées dans « Le Petit Perlysien », remplacé depuis peu par « Le Canard de l’Aire » (rivière qui prend sa source au pied du Salève, traverse la commune et se jette dans l’Arve après 11 km). Le numéro de janvier annonçait la fête de l’Epiphanie, une soirée disco, un concert de jeunes musiciens, un tournoi de foot juniors, les activités de « L’aire des Seniors » et le repas de l’association « Assemblage » : un pot-au-feu, dimanche 20 janvier, sur inscription, au tennis de Certoux. Je décide donc de m’y rendre.
A 8h30 se réunissent les sept femmes qui vont préparer le menu. Les messieurs, minoritaires, viendront plus tard. Nous sommes bien accueillies par Christiane, membre du comité. Café-croissant pour se réveiller, puis nous nous mettons aux ordres de la cheffe Béatrice. Nous pelons et coupons les légumes : carottes, navets, colraves, poireaux, préparons la viande. Nous confectionnons également une immense salade de pomme de terre. Pendant que le pot-au-feu mijote, quelques fans regardent le match Federer-Tsitsipas et gémissent en voyant le héros suisse à la peine contre le jeune Grec. Peu à peu, d’autres personnes nous rejoignent, dont Odette Habiyakare, lauréate du prix « Femme exilée, femme engagée » décerné par la ville de Genève en 2008. Rescapée du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, elle défend la non-violence et témoigne dans les écoles. Odette a publié un livre avec Mathilde Fontanet : Sous les étoiles du Rwanda (Ed. Metropolis 07). Elle effectue une formation en médiation familiale à la Haute école de travail social.
« Assemblage » est une association qui a pour but d’intégrer les migrant-e-s qui habitent la commune, actuellement trois familles provenant d’Erythrée, d’Irak et de Syrie. « Nous les aidons dans leurs démarches administratives, organisons des cours de français, des appuis pour les enfants, allons les chercher en voiture pour faire les courses ou se rendre chez le médecin, par exemple », m’explique Christiane. « L’association veut également intégrer les personnes seules, afin qu’elles participent aux activités, ou nous les aidons selon leurs besoins ». Cette dernière existe depuis deux ans, organise ces repas communs depuis une année, environ une fois par mois. Les recettes viennent de Suisse et d’ailleurs.
A 11h30, quand tout le monde est là, on sert l’apéro, moment particulièrement convivial, on dresse les tables, chacun-e va se servir, le pot-au-feu et la salade de pomme de terre sont délicieux, nous trinquons, nous nous régalons. Je ne manquerai pas le prochain rendez-vous, dimanche 10 mars.