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C pages, librairie et vinothèque locale

Catherine Méan dans sa librairie. © Huguette Junod La vitrine de la librairie C-Pages © Huguette Junod
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Catherine Méan dans sa librairie. © Huguette Junod

Il y a quelques mois, en tant qu’éditrice, j’ai reçu un message m’annonçant la prochaine ouverture d’une librairie d’auteur-es genevois-es sur la rive droite. Puis le projet s’est concrétisé, la librairie allait s’ouvrir, on me commandait un exemplaire de 70 titres. Du jamais-vu en ce qui me concerne. Et la directrice, Catherine Mean, payait d’avance. J’ai donc préparé deux cartons, un de recueils de poèmes, un de livres de prose, que sa sœur est venue chercher.

Le lendemain, je me rendais compte que j’avais oublié de joindre deux fois 3 exemplaires de 2 livres récents, j’ai proposé de les apporter, ainsi, je pourrais découvrir la librairie, rue Henri-Frédéric Amiel 8, près du musée Voltaire. L’arcade est claire, accueillante, divisée en deux parties : l’une consacrée aux vins du terroir, l’autre aux livres. Selon Catherine Mean, les deux se complètent et peuvent devenir des cadeaux. On m’offre un expresso sur une des deux tables à disposition du public. Elle aurait voulu ajouter un coin café, elle a même suivi une formation de cafetier-restaurateur pour cela, mais elle n’a pas obtenu l’autorisation : le local n’est pas aux normes, le plafond est notamment trop bas. Pourtant, avant le bureau qui occupait les lieux, il y avait eu un café. Elle s’est battue pendant plusieurs mois puis s’est résignée. Rien ne semble pouvoir altérer sa bonne humeur et son enthousiasme.

Quand elle était jeune, elle a suivi une formation de libraire, en même temps que Claire Renaud, de la librairie Atmosphère, le monde est petit. Puis elle a obtenu un diplôme de bibliothécaire et travaillé au Centre d’enseignement professionnel technique (CFPT) de 1994 à 2001. Elle est alors entrée à la Chambre de commerce et d’industrie de Genève (CCIG) comme documentaliste responsable, où elle s’est notamment occupée des archives. Enfin, dès 2004, elle a travaillé au rectorat de l’Université de Genève comme cheffe de projets spécialiste en gestion électronique de l’information. À l’âge de 50 ans, après avoir été salariée pendant 30 ans, elle a décidé de réaliser son rêve : ouvrir sa propre librairie. « Ce fut contre l’avis de mon entourage », me confie-t-elle en souriant. « J’aime les livres depuis toujours. »
Pourquoi une librairie d’auteur-es et de thèmes genevois ?
Je voulais quelque chose de différent, et ne pas simplement ajouter une librairie à celles qui existent déjà. Bien que l’Ukrainien aux mille vies, Roland Tolmatchoff, ait tenu une librairie d’auteur-es suisses rue Hugo-de-Senger, avant de s’installer en janvier 1985, pour quelques années, au fond du restaurant le Sunset, rue Saint-Léger 3. Aujourd’hui, la librairie Atmosphère est juste à côté, au n° 1. J’ai aussi décidé que ce serait sur la rive droite, parce que la majorité se trouvent sur la rive gauche. J’ai beaucoup prospecté. Finalement, je suis tombée sur cette arcade, dans le quartier des Délices, près du musée Voltaire, rue Henri-Frédéric Amiel, comme s’il me protégeait des 17 000 pages de son journal intime.
Vous le détenez ?
Non, il prendrait trop de place !
Pour les vins et les bières, ce fut la même démarche ?
Oui, j’ai pris contact avec des producteurs genevois, afin de promouvoir le local. Je me suis centrée sur Genève, auprès de 13 viticulteurs de trois zones : la rive droite comprenant le Mandement, dont Satigny, Céligny, Collex-Bossy ; entre l’Arve et le Rhône : Bernex, Lully, Confignon, Soral et Laconnex ; la rive gauche, qui s’étend de Cologny à Hermance. La présence de la vigne à Genève remonte à l’époque romaine. Les viticulteurs avaient su repérer ses sols sablonneux et argileux, ses microclimats, ses coteaux en pente douce et bien exposés. De tout temps, les vins genevois ont eu leurs amateurs : Calvin, Rousseau, Byron, Henry Dunant et bien d’autres.
Déjà une association vins et auteurs genevois !
Vous voyez que ce terrain est favorable.
Et je comprends mieux le nom de votre librairie : C pages, comme « cépage ». Personnellement, je trouve que c’est une excellente idée, et originale, qui doit plaire. Au fait, la moitié de mes auteur-es sont genevois-es, iels seront certainement ravi-es !
En consultant les sites des maisons d’édition concernées, une bonne vingtaine, j’ai mesuré la richesse de l’offre sur Genève, plus importante que je ne l’imaginais.

Je fais le tour des rayons, où les livres sont classés par genre : littérature, livres pour enfants, livres sur Genève ou sur des personnalités genevoises, etc. Son fils, qui étudie à l’université, vient lui donner un coup de main, leur complicité fait plaisir à voir. Derrière le comptoir, on accède à des locaux de rangement. Tout est avenant.

J’espère sincèrement que vous aurez du monde, que votre librairie va marcher. Au fait, nous pourrions envisager des lectures…
J’y ai pensé, d’autant que plusieurs viticulteurs se sont proposés pour servir des vins en apéritif…
Nous allons organiser cela, en mettant nos forces en commun.

En attendant lectures et dégustations, dépêchez-vous d’aller découvrir la librairie-vinothèque C pages, rue Henri-Frédéric Amiel 8, quartier des Délices, c’est un régal !

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Photo du profil de Huguette
Huguette Junod s’intéresse très tôt à l’écriture. À douze ans, elle gagne un concours radiophonique pour adultes ; dès l’âge de treize ans, elle publie des contes puis des articles dans différents journaux. Pendant 33 ans, elle est professeure de français à l’école secondaire genevoise, où elle fait connaître la littérature romande. Parallèlement, elle anime des ateliers d’écriture et organise des manifestations culturelles. En 1987, elle fonde les Editions des Sables. Elle a touché à tous les domaines : le journalisme, la chanson, le théâtre, la publicité, la poésie, le récit, la fiction, l’essai, et publié une vingtaine d’ouvrages. Huguette Junod a obtenu le Prix des Écrivains genevois en 1986 pour le récit Ceci n’est pas un livre et en 2008 pour le poème Le Choix de Médée. Depuis janvier 2013, elle écrit chaque semaine une chronique féministe dans « Gauchebdo ».

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