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Il coiffe Plainpalais depuis plus de vingt ans

Le coiffeur Resul Açikalin entouré de ses élèves à l'Académie de coiffure de la rue de Carouge.© Steeve Iuncker-Gomez
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Le coiffeur Resul Açikalin entouré de ses élèves à l'Académie de coiffure de la rue de Carouge.© Steeve Iuncker-Gomez

Figure du quartier de Plainpalais, le coiffeur Resul Açikalin ouvre une nouvelle école à la rue de Carouge. Rencontre avec un homme passionné par son métier

De la rue Leschot à celle de Carouge, il n’y a qu’un pas que Resul Açikalin, coiffeur de son état, n’hésite pas à franchir. Quitte à serrer une multitude de mains en chemin. Car notre barbier est connu comme le loup blanc dans son quartier. Figure notable de Plainpalais, Resul tient un salon au 4, rue Leschot et une école de coiffure à la rue de Carouge. Cette dernière a déménagé au numéro 58 la semaine dernière, dans des locaux dernier cri, juste en face des anciens locaux. Mais qui est ce figaro, ce roi des ciseaux et du rasoir au nom à consonance venue d’ailleurs? Resul Açikalin (prononcer Atchikaline) est un Suisse originaire de Turquie. Il a plus de quarante ans d’expérience dans le domaine de la coiffure. «J’ai travaillé dès l’âge de 12 ou 13 ans dans des salons pour me faire de l’argent de poche pendant mes études au Lycée. J’avais pour ambition d’étudier le droit à l’Université. Mais je n’ai pas eu l’occasion de poursuivre dans cette voie», dit-il. Arrivé à Genève, avec ses connaissances en coiffure, il se met tout de suite au travail dans différents salons de la ville. «J’ai dû m’adapter à la technique et au style suisses, mais j’ai beaucoup appris dans ces salons, j’y ai suivi une bonne formation.» En 1991, il se met à son compte. Puis transformera ce lieu en une école de coiffure qui déménagera plus tard à la rue de Carouge.

Spécialisé dans les coupes pour hommes, Resul Açikalin connaît bien son affaire. Il précise que dans ce métier, il est important d’avoir un domaine spécifique: la coiffure de fête et ses chignons, les permanentes ou les couleurs… Lui a jeté son dévolu sur la tondeuse et le rasoir. Il s’explique: «En Turquie, les hommes portent beaucoup de soin à l’aspect extérieur, on coupe les cheveux, bien sûr, mais on rase aussi la barbe, on épile les oreilles et le nez, et à la fin on pratique un massage des épaules, de la nuque et de la tête avec des lotions. Ici, ce n’est pas toujours le cas, différentes habitudes, sans doute.» Et d’ajouter que «le matin, de nombreux hommes passent chez le barbier avant d’aller au boulot»
Ici, à Genève, Resul Açikalin est comme un poisson dans l’eau dans ce quartier de Plainpalais dont il adore la fréquence des marchés, soit six jours par semaine, la proximité de l’Université et de l’Hôpital, le cirque, Luna Park. «C’est un quartier peuplé et vivant, moi, j’adore. J’y ai coiffé de nombreux hommes d’État, Claude Ketterer, Michel Rossetti, Robert Ducret sont passés par la rue Leschot», explique le coiffeur, comme preuve de sa longue expérience.
S’il en est venu à l’enseignement, lui qui a gagné un prix de coiffure en 1994 à Annecy, explique que c’est par souci du travail bien fait et… un peu par hasard. «À l’époque, à la rue Leschot, juste à côté de mon salon de coiffure pour hommes, se trouvait une coiffeuse pour femmes. Lorsqu’elle est partie, on m’a proposé de reprendre l’espace, ce que j’ai fait. Nous avons alors ouvert le mur avec pour but d’ouvrir un salon mixte. Je voulais alors que ma femme travaille avec moi, mais elle devait suivre une formation pour ce faire. Comme toutes les écoles étaient complètes, j’ai demandé à mon comptable comment en ouvrir une. Les démarches étaient complexes et parmi les conditions à remplir, il fallait une formation d’État. J’ai donc passé mon diplôme fédéral puis ouvert mon école à la rue Leschot puis à la rue de Carouge.»
Récemment, le coiffeur a eu l’opportunité de déménager son académie, sise au premier étage du 55, rue de Carouge, juste en face, au numéro 58, mais au rez-de-chaussée cette fois. Les salles y sont plus grandes et il a l’ambition de former davantage d’élèves: «C’est bien plus pratique et confortable, dit-il, et nous avons ajouté une formation en onglerie. Nous y donnons de cours de coiffure mixte, de barbier, avec un coin spécial, et d’onglerie. On déménage avec la même équipe de 9 employés et les mêmes 34 élèves.» Et de rappeler qu’il pratique des prix défiant toute concurrence. «C’est bien moins cher quand une coupe est réalisée par un étudiant. Il faut dire que ce sont des apprentis, je ne leur verse pas de salaire, de ce fait, on doit baisser les prix, sinon les gens ne viendraient pas. Mais dans un quartier comme celui-là, avec beaucoup de personnes âgées, d’habitants avec peu de moyens et d’étudiants, c’est une aubaine pour eux!»

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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