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Coup de foudre en EMS

Coup de foudre en EMS

On aurait dit que Philémon et Baucis revisitaient  des EMS, pour insuffler un air d’amour chez nos aînés. Pourtant, l’amour en EMS est tout à fait naturel. L’exposition photographique de Nathalie Tille, artérapeuthe et animatrice en EMS en est la preuve. Organisée par le Service de Prévention Sociale et Promotion Santé d’Onex, cette exposition intitulé «Coup de foudre en EMS» ouverte le jeudi 3 avril sera clôturée le 25 de ce mois.

«Je suis ressuscitée. Je croyais que j’étais morte, à l’intérieur je l’étais vraiment», dit Victorine. Et son amant Paul de’enchaîner: «ça s’est fait bêtement on est monté dans l’ascenseur, et puis on s’est embrassé». Agés respectivement de 96 et 86 ans, les deux amoureux, alors résidant à l’EMS Amitié, sont les premières personnes à avoir accepté de délier leur langue devant les objectifs de Nathalie Tille et de sa réalisatrice  Carla Tundo. Leurs témoignages immortalisés dans le film projeté lors du vernissage ont marqué l’assistance ce soir du 3 avril dernier. Des dizaines de photo assorties de textes accrochés aux murs révèlent les sentiments que chacun a pour l’autre. «Aujourd’hui, dans notre société, on demande d’être beau, jeune, riche, mais là ils n’ont plus que leur personnalité», dit Nathalie Tille qui, en plus de 2 ans, a sillonné les 52 établissements médico-sociaux que compte Genève pour réaliser ces clichés et la vidéo cosignée avec Carla.

L’amour n’a pas d’âge

Dans la majorité des cas, ces couples se sont constitués en EMS. Un simple regard, une rencontre dans l’ascenseur, un croisement dans le couloir, un petit mot gentil. Voilà des occasions qui ont conduits certains résidents à trouver l’âme sÅ“ur au sein de leur lieu de vie. On pouvait lire : «On s’est trouvé amoureusement sur le banc dehors, tu me plaisais. On a parlé et on se cherchait», témoigne de Reymond, 92 ans, «Je l’ai aimé tout de suite car j’ai trouvé qu’il avait de beaux yeux», dit Edith 86 ans. «On s’est rencontré à la piscine. On a échangé des regards et on est rentré main dans la main», raconte Fernand 92 ans. Les visiteurs n’ont pas caché leur satisfaction devant toutes ces déclarations d’amour. « On ne pouvait jamais penser qu’il pouvait se passer tant de belles choses en EMS», déclare une spectatrice. «C’est vraiment joli, ça nous rassure, ils peuvent aussi sortir de leur solitude habituelle», ajoute une autre.

Travail d’enquête difficile

«Ce n’est plus le même amour qu’à 20 ans, mais là ils sont plus attachés», précise Nathalie Tille. L’animatrice en EMS et sa collègue Carla ont voulu rester pudiques. Leurs  objectifs n’ont pas été fixés sous la couette de ces séniors. Pour certains observateurs, ces photos peuvent laisser penser à une intrusion dans la vie privée, pourtant le travail a été fait dans les règles de l’art. «Certains directeurs ne voulaient pas nous donner d’autorisation. On passait alors par les femmes de ménages. Mais c’est surtout les animatrices qui nous ont le plus aidé, en plaidant auprès des directeurs.» Et le droit à l’image ? «Pour ceux qui sont sous tutelle, on demandait les autorisations auprès de leurs tuteurs, mais vis à vis des parents, certains disaient qu’ils étaient autonomes, personne ne pouvaient décider à leur place. Ils se prêtaient volontiers à nos questions», poursuit Nathalie.

Selon l’animatrice, cette exposition rencontre beaucoup de succès. «On a fait des écoles sociales, de santé, des gymnases, à Genève, Fribourg, dans le Jura, et dans le canton de Vaud. Je suis touchée qu’elle soit utilisée comme un outil didactique», conclut-elle.

 

Infos:

COUP DE FOUDRE EN EMS

Du 3 avril au 25 avril 2014

Café Communautaire – Maison Onésienne 

Rue des Evaux 2, 1213 Onex

022 879 89 11

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Photo du profil de Anderson Makedi
Onésien depuis peu et père de trois enfants, Anderson Makedi a plein d’histoires à raconter. Né au Congo Brazzaville, diplômé en journalisme, il est le correspondant de la radio Africa N°1 après avoir travaillé pour la télévision nationale. Aujourd’hui, il anime un site destiné à la communauté congolaise, s’engage au sein de la paroisse protestante d’Onex et se passionne de tout. «L’information de proximité a une vraie valeur», affirme-t-il avec conviction.

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