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La renaturation de l’Aire suit son cours

La renaturation de l’Aire suit son cours

Presque achevée, la troisième étape de revitalisation du cours d’eau genevois verra, en juin, la remise en eau de la rivière dans son cours naturel, son espace propre.

Lancé en 1998, le programme de renaturation de l’Aire touche à sa fin. Cette rivière majoritairement genevoise prend sa source au pied du Salève et termine sa course dans l’Arve, au niveau du pont de Saint-Georges. Moribonde durant des décennies, l’Aire, qui était canalisée depuis les années 30, du fait de ses coûteuses crues, retrouvera son cours naturel en juin de cette année. La fin des travaux est prévue pour mi 2015.

A bout touchant

A l’heure actuelle, la troisième étape des travaux touche à sa fin. Un important dispositif de retenue des eaux a été mis en place afin de protéger le futur secteur du PAV (Praille-Acacias-Vernets). En cas de crue rare (crue centennale), la digue permettra la création d’un lac temporaire pouvant retenir environ 300 000 m3 d’eau. Plus de risque d’inondation sur le bassin genevois, donc! De même, un concept inédit de restauration de l’Aire permettra à la rivière de choisir elle-même son lit.

«C’est un projet exemplaire de développement durable», dit Alexandre Wisard, directeur du service de renaturation des cours d’eau au DETA. «Nous avons spectaculairement amélioré la qualité de l’eau.»

D’un coût global de 70 millions de francs pour 4 km de renaturation, financé à 50% par la Confédération, le projet de revitalisation de l’Aire attend encore la création de nombreuses aires de loisirs le long du cours d’eau. De même, le canal, créé dans les années 30, devra encore être en partie remblayé et intégré aux différentes promenades. «Une forme de respect du travail des anciens», souligne Francis Delavy, chef de projet. Ces travaux seront réalisés à l’hiver 2015, de concert avec la plantation d’arbres indigènes en remplacement des cinq hectares de forêt abattus pendant les travaux, principalement de l’Acacia. «Il reste environ une année de travail, avec les finitions: parcs, bancs, fontaines. A la fin de l’été 2014, nous mettrons à disposition de la population la balade en aval de l’autoroute. Actuellement on reboise déjà en plantant des petits arbres et de l’herbe de prairie, une cinquantaine d’espèces en tout», précise Francis Delavy.

Alexandre Wisard se félicite d’ailleurs de la concertation dans laquelle s’est déroulé le projet: «Les paysans ont été nickel, assure-t-il, même si on les a quand même beaucoup impactés. Il n’y a pas eu de recours au final. De même, lorsque nous avons abattu les arbres, en expliquant que nous allions replanter avec des bois plus intéressants, il n’y a pas eu de problèmes.»

Des riverains fâchés

Mais du côté des riverains, tout n’est pas si rose. Elisabeth Hausermann, ancienne députée au Grand Conseil, habite dans le quartier de Belle Cour, à Onex. Depuis la création de la digue de rétention des crues, l’été dernier, ses voisins ont subi des inondations à moult reprises cet hiver. Dans une lettre d’information aux riverains, elle résume la situation: «Depuis 1987, la galerie de décharge qui dévie les excès d’eau, lors de crues, directement dans le Rhône, nous avait évité toute inondation et débordement de l’Aire. Lors des travaux récents de renaturation (troisième étape) l’été dernier, le mur d’écrêtement a été surélevé de plus d’un mètre. Les conséquences: un grand nombre de crues dont certaines très impressionnantes ont causé d’importants dégâts – arbres déracinés, rives qui s’effritent et s’effondrent, falaise (nidification du martin-pêcheur) détruite, etc.»

Si elle ne remet nullement en cause le projet global de revitalisation de la rivière, Elisabeth Hausermann s’inquiète de cette nouvelle donne. «Lors de pluies continues, le niveau d’eau remonte de façon impressionnante, ce qui cause des dégâts irréversibles sur les berges. De plus, les habitants riverains ne dorment plus quand il commence à pleuvoir.» Un problème mal pris en compte par les ingénieurs? Elle espère du moins qu’ils puissent faire des adaptations de l’œuvre avant la fin des travaux, afin d’éviter une dégradation de la situation.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

4 commentaires

  1. En fait de renaturation, on assiste à un bétonnage intensif de tout ce bord de rivière! Avec des constructions hors échelles, des gradins qui ne donnent sur rien, des murs inutiles, des passerelles surdimentionées, un vrai massacre écologique, avec la complicité de la gauche et des verts précisément! Voir en amont la réalisation française, ultra minimaliste et modeste financièrement, un exemple pas du tout suivit chez nous! quand on se prend pour Boulée on se prend aussi les pieds dans le tapis! Rappelez nous le budget de départ de ce projet?

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    • Il faut rester objectif quand même, le cours d’eau était complètement bétonné et tout à été retiré !!!
      Les gradins ont certes inutile (trop de paysagiste a mon avis), mais ils restent également très marginaux.
      Les problématique d’inondations sont probablement moins importantes qu,elles ne l,étaient avant, mais elles ont peut être été déplacées par contre…
      On est quand même a des années lumière d’un massacre écologique, ce serait intéressant d’éviter la démagogie politique. Ce projet reste une référence dans le domaine.
      Ce n,est pas certain que le minimalisme ne amont (partie française) était applicable à cet endroit.

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  2. malheureusement, comme souvent, le problème de la montée des eaux après le pont du centenaire n’a pas été appréciée à sa juste valeur… le jardin de notre voisin a été inondé à plusieurs reprise et l’eau s’est arrêtée au seuil de sa maison 2 x cet hiver…
    plusieurs arbres sont aussi tombés… certains obstruent la rivière ce qui n’arrange pas la situation!
    sans compter les risques d’accident et de noyade en cas de forte crue…-
    DH

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  3. Qu’en sera-t-il des bords de l’Aire renaturée après l’urbanisation des Cherpines juste à côté ? A mon avis ; bonjour les dégâts. Quid de ces mêmes bords si une route en surface est construite le long de l’autoroute pour relier les Cherpines au nord ? A mon avis : bonjour les dégâts aussi. Les bords de l’Aire renaturée devraient aller de pair avec la protection de toute cette zone. Sinon à quoi bon dépenser des dizaines de millions pour redonner place à la nature dans cette région si ensuite elle sera détruite par les à-côtés des Cherpines ?

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