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Les jeunes du PAV

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J’ai reçu récemment une invitation surprenante. Dans la zone industrielle, sur le terrain du futur grand quartier PAV (Praille-Acacias-Vernets) vivent depuis janvier, dans des « constructions modulaires », des requérant-e-s d’asile arrivés en Suisse, âgés de moins de 18 ans et dits « non accompagnés », c’est.-à-dire sans parents adultes. Ces jeunes vont à l’école, dans des classes d’accueil, mais l’encadrement de l’Hospice Général est minime, alors des bénévoles essaient de leur procurer soutien et loisirs. Notamment l’Association des médiatrices culturelles, qui dans la langue maternelle de ces jeunes assument le rôle de « ponts culturels » avec les réseaux institutionnels.
Mais leur présence est encore peu reconnue par la population. C’est pourquoi un promoteur immobilier engagé dans le PAV, Monsieur Yann Borgstedt, cadre chez Previgest, a eu l’idée extraordinaire de convier la population et surtout les entreprises carougeoises à rencontrer ces jeunes lors d’une soirée. Dans le projet de les aider à trouver des places de travail ou mieux d’apprentissage, car ces jeunes vont rester et auront un jour la nationalité suisse. Ils viennent principalement de l’Afghanistan et de l’Erythrée et le cocktail dînatoire qu’on nous propose est composé de plats de ces régions meurtries du Moyen-Orient et d’Afrique.
Je m’approche d’un groupe de jeunes filles africaines. Coiffées et maquillées avec grand soin, mais aux grands yeux tristes, aux traits encore enfantins. Elles me comprennent et communiquent avec moi. Elles me racontent un peu de leur vie ici, elles apprennent le français à l’école, c’est dur, disent-elles, bien qu’elles se débrouillent déjà après quelques mois de présence, elles partagent des chambres à plusieurs dans le container. Sauf elle, disent-elles en me présentant une nouvelle venue. Je demande pourquoi cette faveur ? C’est qu’elle a un enfant. Un beau bébé de 4 mois, né à Genève, qui passe de bras en bras et qui sourit.
La jeune femme a donc probablement traversé les déserts, dont le terrible désert du Sinaï où les réfugiés sont kidnappés et rançonnés, puis traversé la Méditerranée, dans quel rafiot ? au prix de quels périls ? enceinte ! Le père est-il un amour abandonné ou un violeur ?
J’avoue que je reste sans voix, n’osant imaginer ce qu’a vécu cette adolescente de 17 ans…
Puisse-t-elle trouver la paix, le réconfort, l’affection, une situation stable et épanouissante ! Le petit deviendra notre concitoyen. Mère et enfant vont faire leur vie ici.
Pour en savoir plus : Association des médiatrices interculturelles: www.amicge.ch contact@amicge.ch Tel 076 753 54 88

 

Photos: Filipe Anjos/Maryelle Budry

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