Accueil | Maryelle Budry, une soixante-huitarde engagée

Partager l'article

Actu

Maryelle Budry, une soixante-huitarde engagée

Maryelle Budry
<
>
Maryelle Budry

Lorsque j’ai rencontré pour la première fois Maryelle Budry, son humanité et son franc-parler liés à une grande ouverture d’esprit m’ont immédiatement conquise. J’étais loin de me douter que la belle chevelure blanche et la douce voix de ma collègue de Signé Genève cachait une ardente féministe et une ancienne des Kommunes, ces communautés nées de mai 68. Portrait d’une soixante-huitarde engagée.

Ainsi qu’elle me le raconte, sa famille franco–genevoise arrive à Genève dans le quartier populaire de Châtelaine en 1947. Elle a alors cinq ans. Son père ayant des problèmes de santé, c’est sa mère qui fait vivre la famille. Après l’Ecole supérieure de jeunes filles au Collège Voltaire, la jeune Maryelle entreprend des études de psychologie à l’université de Genève. Elle se rêve journaliste à une époque où il est plus courant pour une jeune femme de penser mariage et famille que profession.

Engagée en tant que rédactrice au journal Construire, elle part s’installer en Suisse alémanique en 69. « Je n’ai pas directement vécu les événements de mai 68, me dit-elle, C’est lors d’un reportage sur des communautés zurichoises que j’ai découvert les nouvelles valeurs qui étaient à leur base. » En effet ces communautés inspirées de la Kommune 1 de Berlin, vivaient selon des principes anti-autoritaristes, rejetant les valeurs traditionnelles de la propriété personnelle, du mariage et de la cellule familiale. Sortant elle-même d’un mariage malheureux, Maryelle trouve dans cette manière de vivre la liberté à laquelle elle aspirait. Elle s’installe donc avec sa fille dans une petite communauté qui se crée dans la campagne argovienne : « nous y essayions de mettre en pratique l’abolition de la propriété, la liberté sexuelle, et une éducation non autoritariste de nos enfants. Evidemment c’était en forte contradiction avec ce que je vivais dans mon univers professionnel où je me heurtais à la muflerie et au mobbing du fait de mes idées féministes. »

De retour à Genève au milieu des années 70, elle intègre une communauté de femmes appartenant au MLF (Mouvement de libération des femmes) à la rue de Lyon. « Les hommes –explique-t-elle en souriant– y étaient bienvenus mais ils ne pouvaient pas y habiter. » Cette vie en communauté lui permet de s’engager plus intensément dans la lutte féministe et syndicaliste. « J’ai quitté cette communauté après trois ans : j’étais à nouveau enceinte et mon compagnon souhaitait vivre avec moi. Dans mon esprit pourtant, cet abandon de la vie communautariste était provisoire. Je pensais retourner vivre dans une communauté dans le futur… En fait, ce sera ma fille qui reprendra le flambeau en allant vivre dans les squats. »

Les années qui ont suivi ont vu Maryelle Budry prendre part à bien de nombreux combats féministes et syndicalistes. Aujourd’hui à 75 ans, elle se réjouit de son prochain déménagement dans l’écoquartier de la jonction, dans un immmeuble de la CODHA, où elle retrouvera des amies qui, elles aussi, ont vécu dans des communautés dans les années 68 et suivantes.

Partager l'article

J'écris un article
Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription