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Son amour des vieux papiers le mène au Grand Palais à Paris

Saint Saphorin sur Morges ©Eric Ruffino Saint Saphorin sur Morges ©Eric Ruffino ©Alain Pittet Saint Saphorin sur Morges ©Eric Ruffino
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Saint Saphorin sur Morges ©Eric Ruffino

Allure juvénile et regard intense, Alain Pittet m’accueille chez lui alors qu’il met la dernière main à ses préparatifs d’exposition. En effet, ce natif de La Croix-de-Rozon a été convié à exposer au prochain salon du livre rare et de l’objet d’art qui se tiendra au Grand Palais à Paris les 13, 14 et 15 avril prochain. Une invitation qui prend pleinement son sens lorsqu’on s’attarde sur les œuvres élégamment disposées dans son salon et son atelier : grande plume de papier comme figée dans l’attente d’un souffle, fines oriflammes côtoyant des sculptures élancées faites de petits cubes encollés de papiers anciens. Plus loin, des installations lumineuses donnent à voir par effet de transparence des textes manuscrits et imprimés aux arabesques élégantes. Alain Pittet crée un univers onirique et subtil où le papier ancien est à la fois support et sujet, surface et matière, voile léger traversé par la lumière ou objet tridimensionnel sur lequel l’écrit –sorti de son contexte– n’existe plus que pour lui-même.

Alain Pittet me raconte comment l’enfant peu scolaire qu’il était est devenu un artiste amoureux des beaux-arts et des livres, au fil d’un parcours semé de belles rencontres. « Je suis venu à l’art sur le tard, me dit-il. C’est en 1994 que j’ai eu le déclic. Auparavant, il m’arrivait de dessiner mais le goût m’est véritablement venu durant un voyage au Mexique. Une connaissance a réalisé devant moi une petite aquarelle du paysage que nous contemplions. Cette esquisse reflétait tellement mieux mon émotion que les photos que je pouvais faire que je me suis dit qu’il fallait que je m’y essaie. » De retour en Suisse, Alain Pittet fait ses premières expériences en autodidacte. Puis, il rencontre l’ancien curé de Compesières, Pierre Pascal. Personnalité exceptionnelle, ce prêtre lui enseigne les bases de la peinture. Alain Pittet qui habite alors à Cartigny se prend au jeu, peint au grand air et s’essaie aux grands formats. Puis c’est avec le graphiste carougeois Joseph Stojan, qu’il s’initie à l’art moderne lors d’innombrables visites d’exposition.

Entre 2011 et 2015, de nouvelles rencontres –tout d’abord celles de Jean-Marc Brachard et Pascal Vuarnier puis celle de l’architecte d’intérieur Jorge Cañete– vont l’amener à exposer à plusieurs reprises : d’abord dans la célèbre papeterie genevoise, puis au château de Saint Saphorin sur Morges et finalement au centre culturel du Manoir de Cologny. « Pour ma première exposition chez Brachard, l’idée consistait à présenter un peintre du dimanche » me confie-t-il, tout sourire. « De cette première expérience est née ma curiosité pour le matériau papier et particulièrement pour les papiers anciens, livres et feuilles manuscrites de toutes sortes. Petit à petit, je me suis à chercher des vieux papiers, des livres, des lettres et d’autres manuscrits anciens que j’utilise dans mes créations. La première fois que j’ai trouvé une lettre de 1750, j’étais sûr d’avoir un véritable trésor dans les mains ; en fait, il y a des milliers et des milliers de livres et de manuscrits de ce genre. Les documents que j’utilise ont bien souvent subi des détériorations dues à la vermine et à l’humidité. Personne n’en veut plus alors que pour moi ces marques du temps, loin d’ôter à leur valeur de témoin, contribuent bien au contraire, à intensifier l’émotion ressentie à leur contemplation. » C’est une émotion semblable que l’un des fournisseurs d’Alain Pittet, le libraire parisien Philippe Bézamat, a dû ressentir puisqu’après avoir vu les travaux du Genevois, il en a immédiatement parlé au comité d’organisation de l’exposition du Grand Palais qui lui a proposé un espace pour exposer.

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Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

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