Au bout du chemin de la Montagne à Chêne-Bougeries, le projet de surélévation des trois immeubles bordant la Seymaz prend l’eau. Les habitants s’opposent, la Commune est plus que réticente, et les propriétaires SwissLife et Crédit Suisse lâchent au compte-goutte des informations à géométrie variable, tout en refusant de transmettre les documents techniques, et notamment les plans.
C’est une simple lettre envoyée juste avant Noël dernier aux locataires des 550 appartements des immeubles situés aux alentours du centre commercial qui a déclenché les hostilités, annonçant sans préavis et sans aucuns détails des augmentations de loyers, dues à un important projet de transformation immobilière.
Les habitants, constitués en association (le Groupe Montagne) et assistés d’un avocat, ont découvert avec inquiétude l’ampleur du projet: surélévations de deux étages pour créer des duplex haut de gamme, transformations intérieures majeures des appartements existants (et suppression pure et simple de certains), aménagement de deux nouveaux parkings souterrains et abattage d’une quarantaine d’arbres.
Mais les travaux n’ont pas commencé comme prévu cet automne. Les observations sur le projet de changement de zone sont encore à l’examen au sein du Département de l’urbanisme et n’ont pas encore été transmises à la Ville de Chêne-Bougeries, et la demande d’autorisation de construire n’a pas été publiée dans la Feuille d’avis officiel. De leur côté, les locataires continuent de se battre contre la construction de duplex peu adaptés aux besoins de la classe moyenne, contre l’abattage des arbres du quartier (11 ont déjà pu être sauvés via une pétition), et contre les hausses massives des loyers.
La rénovation des immeubles, comprise dans le concept global et à laquelle les locataires ne s’opposent pas formellement, semble pourtant inévitable tant ils commencent à tomber en ruine. La régie Livit avoue des interventions de plus en plus nombreuses, notamment au niveau des tuyauteries et des installations électriques vétustes.
Mais depuis la dernière rencontre entre les propriétaires et les représentants du comité du Groupe Montagne en juillet dernier, c’est le silence. Le site internet de référence du projet, http://www.montagne2016.ch, n’est plus actualisé (il annonce d’ailleurs toujours le début des travaux à l’automne 2012 sur sa page d’accueil), et aucune information directe n’a plus été transmise aux habitants, qui restent dans l’expectative. Leur ténacité aura-t-elle raison du projet?
Sebastien Frisco
Bonjour,
Je viens de lire cet article. La surélévation est déjà à mon avis une idée burlesque et peu esthétique, sauf si la ligne architecturale est respectée (ce qui n’est pas le cas lorsqu’on voit les réalisations faites à Genève).
De plus ce type de construction est hors de prix, long et très difficile à supporter pour les habitants (bruits, poussière, sécurité). Je vous assure que c’est très difficile à vivre, j’en ai fait les frais une fois : des habitants sont partis en dépression (retraités, femmes ou hommes au foyer, etc.).
Des rénovations de façade et des changements de tuyauterie et d’installations électriques sont rapides et économiques, ce genre de travaux sont juste de la maintenance standard, rien de compliqué. Je ne comprends pas pourquoi des propriétaires ne maintiennent pas leurs immeubles, où passe l’argent?
La solution pour créer des logements n’est pas la surélévation, mais la construction d’immeubles.
Mais voilà , pas de terrains, pas de maisons, le problème sans fin du logement qui pourtant est capital pour vivre normalement.
A Genève le logement est secondaire, il se déplace sur France et Vaud sans penser à des transports pratiques. Dur dur de se loger et de se déplacer à Genève.