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Thromboses dans les artères routières au Sud de Genève

Thromboses dans les artères routières au Sud de Genève

Dans la région au sud de Genève, un nombre croissant de routes sont engorgées voire complètement bouchées aux heures de pointe. Les routes secondaires et la route de Saint-Julien entre le pied du Salève et Carouge sont particulièrement touchées par cette situation. En cause : les travaux du CEVA à la hauteur du Bachet de Pesay et la fermeture de la Route de la Chapelle pour raison de construction du nouveau quartier la Chapelle/les Sciers.

Depuis le début de l’automne, de longues files de voitures se trouvent piégées chaque jour dans des bouchons qui n’en finissent plus. Dès les petites heures du matin en direction de la ville, on avance au pas. En fin de journée, la circulation s’inverse mais les bouchons restent. Certains pendulaires tentent leur chance en traversant des quartiers d’habitation ou en prenant les petites routes de campagnes créant nuisances et risques accrus d’accidents.

Un pétition pour des radars fixes

A Saconnex-d’Arve par exemple, les habitants s’inquiètent de l’augmentation de la circulation et des incivilités qui y sont associées. Vitesses non respectées et agressivité sont devenus une réalité sur cette route étroite où bus, camions, voitures et piétons doivent se croiser serré, serré. Soucieux de la situation, des habitants ont fait circuler une pétition dans laquelle ils demandent la pose de radars fixes ou de feux intelligents. Cette pétition reflète une réalité rencontrée dans de nombreux villages et zones d’habitation entre la Ville et le Salève. Mis sous pression par une circulation toujours plus intensive, certains villages se protègent en fermant chemins et ruelles à la circulation ou en la limitant sévèrement.

Paradoxe

Le canton a annoncé le 30 janvier dans son point presse qu’un projet de loi avait été déposé au Grand Conseil pour un crédit devant permettre la construction de cinq nouveaux parcs relais – P+R – d’intérêt transfrontalier au Sud de Genève. Or la création de ces 830 places de parc n’interviendra qu’en 2015. On peut se demander raisonnablement pourquoi ces P+R n’ont pas été planifiés plus tôt. C’est d’autant plus regrettable que la fermeture de la Route de la Chapelle et celle du P+R du Bachet de Pesay ont eu pour conséquence la disparition de plus d’une centaine de places de parc et cela sans aucune alternative.

Parallèlement en 2010 et 2012, plusieurs communes suivant l’exemple de la Ville de Genève, ont fait disparaître leurs zones blanches en faveur de zones bleues. Si localement, ces nouvelles réglementations ont permis de régler le problème des voitures ventouses et rendu les places de parcs aux habitants, elles n’ont par contre pas contribué à améliorer la situation actuelle d’engorgement.

L’ambolie pulmonaire pour bientôt ?

Les nuisances dues à la circulation pendulaire ne sont pas nouvelles ni spécifiques au Sud de Genève mais avec les travaux du CEVA au Bachet de Pesay et la construction du quartier de la Chapelle/les Sciers, elles ont atteint des proportions difficilement supportables.

Pourtant, ces travaux étaient prévus de longue date. On pourrait se demander s’il ne serait pas aujourd’hui encore possible de trouver des solutions pour alléger ces problèmes de circulation prévisibles. Un recensement des parkings en périphérie et un service de navettes jusqu’aux arrêt de transports publics pourraient-ils être envisagés ? Un renforcement des transports publics existants ne serait-il pas justifié – pour rappel, un tram 12 sur deux s’arrête au rondeau de Carouge ? Des itinéraires de contournement – notamment pour éviter le double giratoire à l’entrée de Plan-les-Ouates, cause de nombreux bouchons – ne pourraient-ils pas être mis en place avant que toute la région au sud de Genève ne succombe à une ambolie circulatoire ?

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Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

19 commentaires

  1. Photo du profil de Anne-Laure Roudaut

    Il me semble que s’en prendre encore une fois aux frontaliers n’est vraiment pas la bonne solution. Ils sont responsables de tous les maux, aux yeux de nombreux genevois.
    La question à se poser est pourquoi tant de personne habitent en France et travaillent en Suisse : 100 000 entre l’Ain et la Haute-Savoie, dont 40 000 ressortissants suisses.
    La réponse est simple, car le Canton de Genève ne construit pas suffisamment de logements. Les gens doivent habiter toujours plus loin de leur lieu de travail pour pouvoir se loger décemment.
    Dans le projet d’agglomération franco-valdo-genevois toutes les parties se sont engagées à construire un certain nombre de logements pour faire face à l’augmentation de la population. Les départements français ont respecté leurs engagements, mais absolument pas Genève. Alors, si on commençait par loger les gens sur le Canton, on aurait forcément beaucoup moins de pendulaires. Non ?

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    • ne parlez pas avec le « nous » quand vous n’habitez pas sur le canton et que vous faites partie du mouvement transfrontalier

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      • Photo du profil de Anne-Laure Roudaut

        Bonjour,
        Je réside sur le canton de Genève depuis de nombreuses années. Je connais donc bien les problèmes de transports et les problématiques genevoises. Cordialement.

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  2. La majorité des agglomérations européennes a été construite sur le schéma suivant: centre-ville, banlieue puis campagne. A Genève, nous avons été très originaux, puisque nous avons le schéma centre-ville, campagne, puis, enfin, banlieue. Ce sont des raisons diverses et variées qui nous ont mis dans cette situation: raisons historiques, présence d’une frontière nationale fantaisiste, surprotection de certaines communes rurales ou l’on pourrait construire plus de petits logement collectifs (bons élèves: Chancy, Veigy-Foncenex, Satigny, Mies, Gy, Copppet, Avully, Puplinge, Valleiry, Meinier plus celles que j’oublie!), esprit de clocher qui fait penser à beaucoup de communiers ruraux qu’ils sont tous seuls entre Salève, Vuache et Jura. L’augmentation de la circulation pendulaire est un mal qui ne sera réduit que par la généralisation des parkings P&R et l’amélioration des transports publics. Si la construction des P&R, du CEVA et d’autres infrastructures a du retard, c’est la faute aux opposants de tout bord, au peuple qui vote sans avoir de vue d’ensemble, c’est la faute aux autorités qui planifient…trop tard, c’est la faute aux égoïstes du style « construisez une route, mais pas devant chez moi, construisez des tours mais ailleurs, etc. » et c’est la faute aux finances publiques qui ne permettent pas de tout faire en même temps… Il ne faut pas forcément lier, comme le fait l’article, augmentation de la circulation et augmentation des incivilités (vitesse inadaptée, utilisation abusive des couloirs de bus, passage au vert alors que manifestement on ne pourra pas traverser le carrefour, motos qui dépassent à droite alors que dans beaucoup de pays européens, elles dépassent logiquement à gauche, etc, etc. Oui à des feux intelligents qui ralentissent les ardeurs des automobilistes, oui aux radars fixes devant les écoles, par exemple. Non à la fermeture des petits chemins, des raccourcis. Bref, les nuisances doivent être partagées et assumées par tous les habitants de la région. La fermeture de certaines routes ou petites douanes ne va pas dans le bon sens. Bref, ouvrons tout, mais soyons très répressifs pour ceux qui ne respectent pas les règles. Il y a de l’argent à faire, l’Etat en a bien besoin. L’habitant de la région est souvent un franco-suisse, genevois et vaudois de surcroît qui n’a que faire des raisonnements étriqués . Arrêtons ces stupides guerres de clochers. Le respect, le sens civique, le fair-play ne connaissent pas de frontières, si ce n’est dans la tête de certains.

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  3. Une solution à long terme serait également de construire – enfin – des logements dans le canton de Genève. Peut-être aussi dans ces communes si touchées par les pendulaires.

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  4. Je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire payer une taxe aux frontaliers. Depuis qu’ils peuvent déduire les frais de transports effectifs lors de leur déclaration d’impôts, nombre d’entre eux prennent la voiture et habitent toujours plus loin de leur lieu de travail. Il faut donc instaurer une taxe d’empreinte écologique pour tous les transports privés supérieurs à 30km par jour. De cette façon, les frontaliers ne peuvent pas crier à la discrimination car chaque personne qui déclare plus de 30 km passe à la caisse.

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  5. Il est temps que Genève ralentisse son développement démesuré. Elle ne peut continuer à vouloir donner du travail à autant de gens venus d’ailleurs, notamment des frontaliers qui engendrent un traffic de transit toujours plus important. Il est urgent de repenser le modèle de développement genevois et en arriver à un niveau plus humain et plus raisonnable. Des P+R, p.ex., ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois. Il faut s’en prendre à la racine du mal, soit un surdéveloppement démesuré à ralentir absolument.

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    • Oui bien sûr il faut se prendre aux frontaliers (ce n’est pas leur faute! je suis suisse habitant en france!) surtout si on n’est pas touché on ne dit rien, et encore dans les prochaines années les voitures seront bannies de la ville avec but de mettre le trafic sur les transports publics qui quant a eux ne suivront pas (à part le prix) mais rien de gagné, car trams et bus remplis du monde déjà après 3 arrêts, ceux de la ville seront encore plus malheureux, car plus de place ni dans trams et bus, ni places de parc si on peut encore se permettre d’avoir une voiture, donc encore plus des querelles et tout ça! ça ne va rien arranger, ni pour une entente frontalier, ni pour les conducteurs des voitures et encore moins pour des habitants en ville de Genève qui bientôt peuvent garer leur voiture a 3 km en dehors de la ville. Bravo la prévoyance pour une future grande Geneve I

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    • « Il est temps que Genève ralentisse son développement démesuré » Vous êtes pavé de bonnes intentions et vote saine naïveté vous honore. Soyons heureux du développement accéléré de Genève. Si vous voulez voir des villes en décroissance, allez en Allemagne, plus particulièrement dans le Land de Brandebourg (entre Berlin et la frontières polonaise). Il y a trop de logements. On démolit des immeubles. On « raccourcit » des immeubles sans ascenseur (DDR!) de cinq à trois étages. Des rues entières de villas mitoyennes abandonnées avec des dispositifs anti-squat (fenêtres murées ou recouvertes de planches). Usines à l’abandon,etc, etc. De nombreux Allemands au chômage de cette région ont émigré en Suisse allemande où ils sont très appréciés. Ils sont remplacés à leur ancien poste de travail par des frontaliers polonais, eux aussi appréciés! Est-ce que c’est cette décroissance-là que vous voulez pour Genève?

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