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Visite au Centre de médecine du sommeil

Lit bardé d'électrodes mesurant la qualité du sommeil. © DR La doctoresse Katerina Espa Cervena. © DR
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Lit bardé d'électrodes mesurant la qualité du sommeil. © DR

Bien dormir et un repos réparateur sont souvent les clés d’une santé de fer. À Genève, un centre est consacré au sommeil. Rencontre avec Katerina Espa Cervena, membre de la direction.

Dormir est essentiel pour notre organisme! C’est grâce à ces périodes de repos que nous consolidons notre mémoire et gardons notre cerveau au meilleur de sa forme. Et cela permet à notre corps de recharger ses batteries! Un manque de sommeil chronique conduit à la production d’hormones et de molécules qui augmentent le risque cardiaque mais aussi d’autres risques, comme l’hypertension artérielle et le cholestérol, le diabète et l’obésité. Après une courte nuit ou une insomnie, votre corps sera forcément fatigué. Le Centre de médecine du sommeil CENAS, à Genève, existe depuis trente ans. C’est le premier centre genevois à s’équiper notamment d’un appareil de polysomnographie. J’ai voulu en savoir plus et ai questionné la doctoresse Katerina Espa Cervena, membre de la direction médicale du Centre de médecine du sommeil, spécialiste des troubles du sommeil, psychiatre et psychothérapeute.

Quel est votre parcours professionnel et qu’est-ce qui vous a motivée à vous intéresser aux traitements des troubles du sommeil?

J’ai fait mes études de médecin à l’Université Charles à Prague. Déjà durant mes études, je me suis intéressée à la psychiatrie, j’ai même travaillé comme infirmière dans un hôpital psychiatrique: à l’époque, il s’appelait «Centre psychiatrique Prague». C’était un hôpital assez unique réunissant des spécialistes de différents horizons, un endroit fort stimulant, avec une équipe fantastique. Je voulais travailler dans le laboratoire du sommeil – qui venait d’être créé J’ai découvert un univers passionnant, et, par la suite, la médecine du sommeil ne m’a jamais quittée, ou plutôt je ne l’ai plus quittée J’ai eu également l’occasion de me former en France, à Montpellier, dans le laboratoire du professeur Billiard.

Il existe malheureusement plusieurs troubles du sommeil, quels sont ceux que vous traitez le plus fréquemment?

Les deux problématiques les plus fréquentes sont les insomnies et les troubles respiratoires du sommeil – notamment celui qu’on appelle «le syndrome d’apnées du sommeil».

Quels en sont les symptômes, à quoi est-il dû?

Sans vouloir rentrer dans les détails, il faut faire une petite parenthèse. Le syndrome d’apnées du sommeil dont on entend parler le plus fréquemment est le syndrome d’apnées obstructives. Cependant, il existe également un trouble du sommeil qu’on nomme «syndrome d’apnées centrales», qui est, lui, beaucoup moins fréquent.

Comme le terme «obstructif» le fait présager, le problème principal est une «obstruction» au niveau des voies aériennes supérieures. On peut l’imaginer comme un rétrécissement intermittent qui se produit au niveau de la gorge durant le sommeil. La personne qui présente ce rétrécissement (ou une fermeture complète – une apnée) «lutte inconsciemment» pour lever cet obstacle et rétablir une respiration normale. Cette situation peut durer plusieurs dizaines de secondes et l’événement se termine par un petit réveil (qu’on appelle micro- éveil) qui permet de «reprendre son souffle».

Les symptômes qu’on peut observer durant la nuit sont par exemple le ronflement, des pauses dans la respiration et/ou des reprises de la respiration bruyantes, des sueurs nocturnes, le besoin de se lever pour aller uriner, une sécheresse buccale, la soif Le matin, au réveil, la personne peut noter des maux de tête et une fatigue «comme si elle ne s’était pas couchée». Durant la journée, elle note la présence d’une fatigue, d’une somnolence (envie de dormir), difficultés de concentration, et parfois aussi une irritabilité ou une déprime

Votre centre est équipé d’un appareil de polysomnographie, qu’est-ce? Et dans quel but est-il utilisé?

Notre centre de médecine du sommeil dispose de cinq chambres de polysomnographie. La polysomnographie est un moyen diagnostique, un examen qui est effectué dans ce qu’on appelle «le laboratoire du sommeil». Il s’agit d’un endroit où il y a des chambres (un peu comme à l’hôtel) qui sont équipées d’appareils spéciaux, «des polysomnographes». Ces appareils nous permettent d’enregistrer les différents paramètres physiologiques durant le sommeil. Et les modifications de ces paramètres physiologiques nous disent «ce qui ne va pas» dans le sommeil de notre patient.

Une fois l’examen du sommeil réalisé, quelle est la suite des soins proposés?

C’est le médecin qui fait par la suite la proposition du traitement, et elle dépend du diagnostic posé. Il existe plus de 70 différents diagnostics dans la médecine du sommeil, et chaque trouble nécessite une prise en charge spécifique. À titre d’exemple, nous pouvons noter la mise en place de certains médicaments ou, en fonction des cas, un traitement non pharmacologique comme la thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie.

Vous proposez également la luminothérapie, la chromothérapie et la mélatonine. Dans quels cas?

Ce type de traitement est proposé dans les troubles du rythme circadien, c’est-à-dire quand le sommeil est dans son ensemble «physiologique», mais déphasé, décalé, par rapport au rythme de la société. On arrive à l’aide de ces outils thérapeutiques à resynchroniser le rythme. Mais, il faut noter que dans ces cas, la motivation du patient est primordiale. Sans elle, il n’y a aucune possibilité de résoudre le problème.

Quels sont les conseils d’hygiène de vie et de sommeil en général que vous recommandez pour passer une nuit reposante?

Enlever tout obstacle qui peut nuire au sommeil: arrêter la consommation des boissons contenant de la caféine ou de la théine avant 16h, ne pas faire de sport à la fin de la journée et durant la soirée, ne pas manger trop tard et trop lourd, éviter tout écran à partir de 21h, ne pas s’énerver ou trop se stimuler durant la soirée, garder des rituels avant d’aller au lit, dormir dans un environnement calme, garder la chambre bien rangée et bien aérée, garder un rythme du sommeil régulier Et, probablement plus que tout, garder une bonne hygiène mentale durant la journée, apprendre à gérer les tensions, le stress, garder un bon équilibre entre le travail et nos différentes obligations et les activités qui nous font plaisir. Tout un programme 24h/24.

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Photo du profil de Dominique Wyss
Journaliste, productrice et animatrice d'émissions durant quelques années auprès d'une radio locale genevoise, Dominique est actuellement rédactrice free-lance auprès de divers magasines. Elle a décidé de l'investir également pour Signé Genève.

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