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Un Collongeois part à la conquête du grand nord

Andrew Cassels en mer. © DR Un Iceberg.  © DR Glaces en vue.  © DR À bord du navire Draco.  © DR Andrew Cassels en mer. © DR
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À bord du navire Draco. © DR

Andrew Cassels est en passe de devenir un des premiers navigateurs genevois à relier l’océan Atlantique au Pacifique par le nord.

C’est le Graal de tout navigateur et le probable avenir du commerce maritime mondial. Le passage du nord-ouest permet aux navires de relier l’océan Atlantique au Pacifique en passant par le nord et vice versa. Praticable seulement quelques mois par an, durant l’été arctique, il est pris par les glaces le reste du temps. Mais avec le réchauffement climatique, ce passage naguère inaccessible s’ouvre peu à peu à la navigation commerciale et de plaisance. C’est le marin et explorateur Roald Amundsen qui a ouvert la voie entre 1903 et 1906. Depuis cette date, seulement 300 bateaux privés ont réussi à traverser le passage, car l’entreprise reste périlleuse. Le risque principal étant que les glaces bloquent voire coulent le bateau. Et c’est compter sans les cartes qui sont plus qu’approximatives.

Mettre le bateau à l’abri
Il se trouve qu’un navigateur genevois de 36 ans, Andrew Cassels, s’est décidé avec son équipage (Marc Houlman, Pedro Duisberg et Guillaume Tacchini) à se lancer dans cette expédition peu commune. Le marin a pris la mer à bord de «Draco», un voilier en aluminium de 14 mètres, à Concarneau, début avril. À la fin août il lui restait encore 1200 milles marins pour rejoindre Nomé puis Kodiak, en Alaska, afin de mettre son bateau à l’abri. À écouter son père, Robert Cassels, le navigateur n’en est pas à son coup d’essai. «Mon fils a commencé à naviguer à 6 ans, il a passé son permis lac à 14 ans et le droit de naviguer en mer à 16 ans. Il a notamment navigué en Patagonie et des Malouines à l’Antarctique aller-retour. La voile est une vraie passion pour lui.»

Les communications de Genève au bateau se faisant par satellite, elles sont brèves et coûteuses. Mais Andrew Cassels est tout de même parvenu à envoyer un courrier électronique à ses parents depuis un port à mi-chemin du passage. Il raconte en quelques mots son périple: «6700 kilomètres à parcourir des contrées de plus en plus sauvages avec des rotations d’équipage. Depuis la Bretagne avec ses marées de dix mètres et plus, direction le nord pour traverser les îles écossaises, leurs côtes découpées et les nuées de macareux. Entre brume, nuages et rayons de soleil, l’ambiance est magique. Puis les îles Féroé et leurs populations d’anciens vikings et moutons. Ensuite l’Islande, pays qui se visite rarement depuis la mer, avec ses paysages, baleines et oiseaux. Dernier arrêt, et pas des moindres, le Groenland en passant par le mythique cap Farvel, au croisement de tous les courants et vents du nord atlantique. Et finalement, la traversée début août depuis le Groenland vers le Canada en évitant les zones encore gelées. Le point de départ du passage du nord ouest se fait à Pond Inlet tout au nord-est du Canada»

En mer de Beaufort
Aux dernières nouvelles, le navigateur et son équipage se trouvent à Tuktoyaktuk dans les territoires du nord-ouest canadien, en mer de Beaufort. Leur bateau, «Draco», est le premier voilier à tenter le passage, fermé depuis trois ans, dont deux pour cause de Covid. Les deux premiers obstacles ont été franchis sans trop d’encombres. Ils doivent à présent aller vite avant que les glaces ne referment le passage. Selon son père, Andrew et son équipage sont passés entre les gouttes, deux bateaux partis deux jours après eux ont été bloqués dans la glace pendant plus de dix jours.
Un voyage au long cours
«Baleines, phoques, éléphants de mer et divers oiseaux sont nos compagnons de route et on visite au passage quelques villages inuits. Les montagnes initiales sont progressivement remplacées par des paysages plats.» écrit Andrew Cassels. Les marins à bord de «Draco» comptent bien avoir terminé le passage d’ici octobre. Mais c’est sans compter qu’Andrew Cassels n’en restera pas là. «Arrivé à Nomé, il devra repartir immédiatement pour Kodiak sinon son bateau restera bloqué à Nomé. Il laissera son «Draco» là-bas à Kodiak jusqu’au mois de mars. Puis à son retour en Alaska, il reprendra le large en descendant la côte américaine, centrale, puis les Caraïbes, Galápagos, la Patagonie et retour en Europe. Un voyage durera trois ans.» dit Robert Cassels, son père, qui le suit de près.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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