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Le renouveau printanier du théâtre de campagne

Le Choeur théâtral d’Avully répète dans un hangar.

Les beaux jours venant,  les pièces de théâtre amateur se multiplient dans la campagne genevoise. Reportage.

Le printemps fait souvent renaître les appétits théâtraux. Entre les mois de mars et de juin, une foule de pièces de théâtre se jouent dans des salles communales ou des hangars réaménagés. De Vernier à Avully en passant par Plan-les-Ouates, Chancy ou encore Collonge-Bellerive, actrices et acteurs montent sur les planches sans retenue pour livrer des spectacles souvent haut en couleur. Au moins six pièces se donnent ces temps dans la campagne genevoise.

Souvent amateur, ce théâtre rencontre un franc succès en périphérie du canton. Et une chose est sûre, on y rigole. A gorge déployée même. Car sur les planches de la campagne genevoise, point de répertoire classique ou dramatique. Bannis les Racine et autres Corneille; exclus les Shakespeare et Goethe. Ici, on fait plutôt dans la comédie, voire le vaudeville. Du café-théâtre aussi. Aux noms de troupes les plus farfelus répondent des titres de pièces tout aussi extravagants. A Plan-les-Ouates, par exemple, la Boîte à sel présente Pas toutes à la fois, à Chancy, la Chancylienne joue A qui perd dur. Pour Bernard Carrel, acteur dans cette dernière pièce, «c’est du théâtre amateur, on s’y amuse! Pour autant, notre troupe a plus de 60 ans, une tradition à Chancy. Tous les acteurs viennent de la région.»

Des pièces de théâtre légères

«On laisse le répertoire classique aux professionnels», ajoute Maurice Perrelet, coauteur, avec Véronique Moret, de La ruelle, une création du Chœur théâtral d’Avully qui se donne entre le 9 et le 24 mai. «Il s’agit d’une pièce légère et marrante, c’est pour cela que le public vient. Et aussi pour les chansons que j’ai écrites. Le chant fait partie de l’histoire de notre spectacle.»

Fait particulier dans le champ théâtral et rural genevois, le spectacle de ce chœur est réalisé de A à Z par les membres du comité d’organisation. L’écriture des dialogues, la construction des décors, et surtout le réaménagement d’un hangar agricole prêté par un paysan du coin. «Cela fait deux ans que nous préparons notre spectacle, dit Francis Galley, président. Tout est fait avec du matériel de récupération. Une entreprise nous a prêté des échafaudages, le matériel de régie nous est prêté par le comité des festivités de la ville de Saint-Julien, son président est un ami proche. C’est notre manière à nous de créer le Grand Genève. Une belle collaboration, en tout cas!» Car à Avully, le Chœur théâtral compose un grand spectacle tous les trois ans. Et c’est du sérieux, à entendre Marie-Anne Perrelet, coordinatrice artistique: «Notre pièce, La ruelle, comporte du chant et du théâtre. Nous ne sommes pas des professionnels, sauf certains musiciens. Mais tous les participants au chœur ont leur place dans la pièce.»

Une magnifique synergie

Ce qui la motive? «On aime chanter, et puis l’organisation de cet événement, c’est génial. Il y a une magnifique synergie entre nous. On s’entend bien et cela se sent. La spécialité de notre chœur, c’est de ne pas faire dans le simple, on ne veut pas rentrer dans le rang, faire comme les autres.»

Le public est là

Et le public répond présent, avec enthousiasme. Le Cendrillon revisité , une comédie grinçante de Joël Pommerat qui s’est jouée à l’épicentre de Collonge-Bellerive, à la fin de mars, a fait salle comble tous les soirs. Soit une centaine des spectateurs entre le 25 et le 30 mars. Pas mal pour une pièce de près de deux heures jouée par des adolescents. «Le succès était au rendez-vous, les six représentations ont très bien marché, explique Tamara Recasens, directrice du Centre artistique du lac, à l’origine du spectacle. Les neuf comédiens sont des ados. La plus jeune a 13 ans et le plus âgé 17. Quant aux spectateurs, la plupart viennent de la commune: des parents, des familles et aussi un public scolaire qui vient du Cycle d’orientation.»

A Avully, les débuts sont moins faciles. «On a un peu de peine à remplir les 220 places pour la première, explique Francis Galley, mais dès la deuxième ou troisième représentation, ça marche du tonnerre. Le public de ce type de pièces est un public fidèle. Souvent, il va voir toutes les pièces de la campagne genevoise. Et par ici le bouche à oreille fonctionne très bien.» Au final, le Chœur théâtral d’Avully a dû organiser des soirées supplémentaires lors des événements précédents. Une chose est sûre, le théâtre amateur a encore de beaux jours devant lui dans la campagne genevoise.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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