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Un festival de campagne différent à Landecy

Concert au hangar. © Nathalie Rendu Luc Barthassat. © Jacques Apothéloz La bénédiction des motards. © Jacques Apothéloz Le hangar de Landecy de l'extérieur. © Nathalie Rendu
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Le hangar de Landecy de l'extérieur. © Nathalie Rendu

L’ancien conseiller d’État Luc Barthassat lance un concept inédit de festival agri-culturel. Un succès, à ce jour.

Depuis quelque temps, le village de Landecy s’est mué en incontournable des concerts du dimanche. Se trouve à la source de ce nouveau concept agri-culturel, l’ancien Conseiller d’Etat, Luc Barthassat. Homme de terrain, il regorge d’idées et de ressources. Au fil des ans, fort du succès de Festiverbant, Luc Barthassat a acquis un certain savoir-faire dans l’organisation de festivals de musique. Pour mémoire, Festiverbant est né il y a 24 ans de l’enthousiasme de quatre amis : Jean-Claude Boussinot, Luc Angeloz et Thierry Anet. Si la première édition s’est faite de façon confidentielle sur les Côteaux de Verbant, le Beau Lac de Bâle, un groupe genevois, avait tout de même réuni plus de 400 personnes. L’année suivante les quatre amis réitèrent l’expérience sur un week-end complet. Mais pour des raisons logistiques et pratiques l’événement se passe au Hangar de Landecy. Depuis ce festival rock tant attendu a pris ses quartiers à Compesières. Les animations de cette année dans le Hangar à Luc, comme le surnomment les habitués, regroupent de nombreuses activités artistiques dans un lieu champêtre.
Mais d’où est née cette idée de créer un hangar à musique? Luc Barthassat répond: « Depuis très longtemps j’avais envie de créer une association avec un espace agri-culturel qui ferait se rencontrer des artistes, des citadins et les produits du terroir. Pour faire découvrir les produits du terroir il faut aussi savoir évoluer et s’adapter en allant directement à la rencontre des consommateurs. L’élément déclencheur de ce projet fut évidemment la fermeture des bars durant la pandémie. En ironisant, je me suis dis que j’allais ouvrir un bar à la ferme. Peu de temps avant j’avais récupéré le bar de M.Wanner de la distillerie de Saconnex d’Arve où il faisait sa «Bleue». Sans le vouloir, j’avais créé mon bar durant ce moment bizarre.”

La chance de Luc Barthassat a été d’avoir un lieu ouvert qui lui a permis de lancer le projet dans une période où tout était fermé. Afin de respecter les quotas, seuls quelques privilégiés pouvaient venir sur invitation. Au fil des semaines, les demandes affluaient mais les restrictions elles, restaient les mêmes. Loin de décourager l’ancien Conseiller d’Etat, cela lui a donné davantage d’idées pour agrandir le bar et s’organiser. Mais qui dit lieu convivial, de concert de repas dit également contrôle d’hygiène. Ainsi, pour respecter le budget de chacun, le concept est resté le même que durant les confinements à savoir que chacun amène sa nourriture et des grills sont mis à disposition pour cuisiner. Cela permet ainsi à tout le monde, y compris aux familles à faible revenu de venir passer une journée en campagne afin de profiter des concerts sans faire de dépenses excessives. Si chacun apporte son repas, l’association vend quand même quelques boissons sur place. Les bénéfices servent à acheter du matériel divers que ce soit une machine à glace, des tables, des bancs ou de la sono. A la fin du concert, les musiciens sont payés au chapeau et chaque convive donne en son âme et conscience.
Luc Barthassat voulait depuis longtemps créer un caveau-réception avec une petite scène pour des artistes plus intimistes que ce soit un auteur pour présenter un livre, un musicien ou des jeunes voulant faire leur première scène. « Évidemment c’est aussi l’occasion de vendre des produits de la ferme ou nos vins car mon cousin exploite toujours le domaine. Comme les bars ont longtemps été fermés, il ne vendait plus grand-chose et il est difficile de faire changer les habitudes des gens » précise Luc Barthassat qui ajoute, « Il faut amener la culture en campagne car les gens qui y habitent descendent de moins en moins en ville pour des raisons de trafic ou autre et les citadins ont souvent envie de s’échapper de temps en temps. Il faut faire en sorte que ces deux populations se rencontrent. Nous vivons dans une société cloisonnée entre les générations et c’est dommage. Il est temps de les réconcilier.”
Afin d’améliorer les structures d’accueil ou pour les musiciens, un permis de construire a été déposé pour construire une chambre froide, une petite cuisine ou un lieu mieux insonorisé. Pour l’organisateur, les concerts s’adressent à tous les publics. “Évidemment lors des soirées rock le public est davantage composé de motards que lors des concerts d’opéra. Le 14 mai dernier, nous avons eu la bénédiction des motards suivie d’une après-midi musicale. Et en juillet nous aurons même une soirée punk ! On pense souvent à faire connaître des jeunes ce qui est bien, mais on oublie souvent qu’il y a des quarantenaires voire davantage qui sont pleins de talent et qui méritent aussi d’être mis en lumière. Il est certain qu’il y a un public à la campagne et ce public est assidu et ravi de voir que quelque chose se fait dans leur village ou le village voisin. Avec toutes les nouvelles constructions sur Carouge ou Plan-les-Ouates, le public découvre ce que nous faisons sans oublier les habitants de France voisine, d’Archamps ou de Saint-Julien. Concernant « Voix de folie », nous travaillons avec André Schmidt, que beaucoup de Genevois connaissent. Il a notamment été coach vocal à la RTS pour de nombreuses émissions musicales. Et nous sommes en pourparlers avec Antoine Maulini pour monter un festival du rire. Avec toujours l’idée de base de lancer de jeunes talents. Sur place, c’est un vrai plaisir que de voir des gens avec le sourire et des artistes qui prennent du plaisir à se produire. Genève regorge de talents mais il y a peu d’endroits où ils peuvent se produire.”

Venir au Hangar c’est venir dans une ambiance intimiste, familiale. Les gens commencent à se connaître et lient des amitiés. Certains viennent seuls, d’autres entre amis, mais au final, tout le monde se parle. Le public est vraiment de tous âges et les rencontres sont intergénérationnelles. “La semaine dernière une tablée comportant des jeunes de 25 ans était côte à côté avec des retraités. Ils ont fini par s’offrir des tournées les uns les autres. Mais rassurez-vous, les gens sont assez raisonnables pour boire modérément car ils savent qu’ils doivent reprendre la voiture pour rentrer.”

Avec la levée des restrictions, les gens revivent et sont vraiment heureux de rencontrer du monde. Le site est au pied du Salève et certains parapentistes sont même venus atterrir dans le champs pour venir boire l’apéro. Ils avaient vu l’événement sur la page Facebook. Chacun vient pour y trouver ce qu’il cherche: des rencontres, des amitiés ou simplement manger dehors. “Nous avons par exemple eu la visite de Dorian Grey qui a rencontré le chanteur lyrique Frédéric Billharz et ils envisagent de créer quelque chose ensemble, dit Luc Barthassat. Et fin septembre, nous allons faire une soirée de soutien pour un jeune artiste qui va partir faire des études musicales à Los Angeles. Qui sait, quand il sera connu il reviendra peut-être jouer au hangar ! »
Pour postuler, les artistes peuvent contacter l’association « Le hangar de Luc à Landecy » par sa page Facebook (le hangar de Luc à Landecy). A la fin de leur prestation, ils peuvent avoir une table pour vendre leur CD.

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Photo du profil de Nathalie Rendu Rendu
Photographe installée à Genève. Si je suis photographe généraliste, je suis plutôt orientée portrait, immobilier, produits (montres et bijoux), la nourriture sans oublier les événements.
Studio photo, Ecole photo, stage photo à l'étranger (Nashville, Venise, New York, safari photo en Afrique, etc...).

www.peintresdelumieres.com

J'anime également une émission de Country Music sur Radio Cité Genève 92.2 "Country in the City".

http://radiocite.ch/chart/country-in-the-city/

J'ai fait le choix d'essentiellement parler de la musique country moderne, celle qu'on entend sur les ondes américaines. Rien à voir avec celle qu'on nous présente en Europe. Evidemment je n'oublie pas de temps à autre de diffuser quelques titres de la country classique des westerns de notre enfance.

J'écris principalement des articles sur les artistes ou l'artisanat genevois (musiciens, comédiens, créateurs).

Comme je ne connais pas tout le monde, les artistes peuvent aussi me contacter pour un coup de projecteur....

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