Une étudiante se lance dans le détournement d’objets

S’inspirer de gravures anciennes pour dépeindre le quotidien : tel est le créneau artistique d’Alice, jeune étudiante habitant la commune de Chêne-Bourg. Présentation d’un parcours particulier.

Le pragmatisme d’un cursus universitaire en sciences sociales nuirait-il à tout esprit artistique ? Alice Izzo, 23 ans, nous témoigne du contraire. Une jeune femme passionnée de sculpture, arrivant au bout de sa 3ème année en géographie. «Les œuvres sculptées m’ont toujours fascinée. En même temps, les cours nous apprennent à développer une pensée critique face aux réalités du monde actuel. C’est ce qui m’a amené au détournement d’objet» confie-t-elle. Le procédé consiste à s’inspirer de gravures du XVIIIe afin de réaliser des dessins calqués sur l’actualité. «J’aime faire allusion avec ironie à la société contemporaine, en associant des éléments incongrus, qui interpellent le regard.»

Une expérience révélatrice

Le périple d’Alice débute à la galerie « Clin d’œil », située dans le village de Corsier. Une proche lui propose d’exposer quelques-unes de ces sculptures réalisées durant sa scolarité au Collège Calvin. Elle relève alors le défi de se laisser évaluer par des amateurs d’art. L’expérience se solde sur une note positive permettant à l’oiseau de faire son nid, petit à petit. S’en suit une deuxième exposition à l’« Espace Nouveau Vallon » (Chêne-Bourg) avec Marie Van Berchem, son amie d’enfance et étudiante à l’école d’art londonienne St Martins. Les deux artistes en herbes se lancent dans un projet d’exposition avec 4 autres artistes. « Cette exposition a été révélatrice pour moi. A ma grande surprise, j’ai réussi à vendre 27 sculptures et dessins sur les 32 que j’avais présentés! » Envisagerait-on un autre épisode suite à ce succès encourageant… ?

« Izzotop » : un concept promut par le gérant d’un bar

Malgré les bruits qui courent, la rue de l’Ecole-De-Médecine n’est pas qu’un lieu de débauche! Des rencontres tangibles peuvent y avoir lieu. La dernière exposition prévue par Alice tire d’ailleurs ses origines d’une rencontre imprévue en cet endroit-même. « J’ai rencontré Alice un soir par hasard. Les dessins qu’elle m’a montré m’ont tout de suite plu. On en a reparlé par la suite et le récit de ses expériences précédentes m’a convaincu d’organiser un vernissage sur mon lieu de travail» raconte Eduardo Rebetez, gérant du bar Le Sablier. Les dessins ironiques de l’étudiante y seront exposer ce vendredi soir, sous l’appellation d’un concept artistique nommé « Izzotop ». L’enjeu consistera cette fois-ci à promouvoir exclusivement sa collection d’objets détournés.