Nous voici en novembre et pour la majorité d’entre nous, il n’y a pas de quoi se réjouir des fêtes qui approchent. Les activités diverses partagées sont remises à plus tard… mais à quand ? Avant d’aborder un article un peu pessimiste, une note plus positive toutefois avec une balade dans les rues de Carouge : certaines sont déjà parées des illuminations de Noël. Une initiative bien sympathique des autorités de la Cité Sarde. En effet, l’installation des lumières a été avancée d’un mois, pour apporter un peu de magie et de chaleur à cette fin d’automne plutôt tristounette.
Il est vrai que la plupart des manifestations et réjouissances publiques et de fin d’année sont annulées en raison de l’évolution inquiétante de la pandémie : pas de Marché de Noël à Carouge, ni de magnifique grand Marché de Noël des Bastions (ou du Jardin Anglais…), pas de cortège de l’Escalade avec la société historique genevoise, la fameuse Compagnie de 1602. Par ailleurs, les personnes démunies ou isolées ne pourront pas assister au Noël solidaire du CARÉ, cependant des repas gratuits seront distribués à l’emporter et aussi à Nouvel An. Pas de Réveillon de la Solidarité du 31 décembre à Plainpalais non plus, mais une solution alternative est en préparation, afin de ne pas oublier les personnes esseulées qui ont particulièrement besoin de soutien à cette période.
Dans les familles aussi il y a de l’inquiétude : quel sera le sort de chacun d’entre nous dès le 30 novembre ? Pourrons-nous nous retrouver à plus de 5 personnes à l’heure des traditionnelles verrées, rencontres festives avec nos proches, voisins, amis et parenté ?
Même seul, à deux, ou en (tout) petit groupe, il est important toutefois de ne pas « zapper » les festivités, sous prétexte que la pandémie a tout bousculé dans nos existences. La vie continue, même si le cÅ“ur n’y est pas complètement ; il faut aussi continuer de prendre soin de soi, de son(sa) conjoint(e), de ses (quelques) proches, partager et perpétuer certaines pratiques et valeurs communes et d’essayer de vivre malgré tout le plus normalement possible. Le méchant virus a déjà fait suffisamment de dégâts jusqu’à présent, il ne manquerait plus qu’il nous plombe définitivement le moral !
Nos enfants, nos ainés et les personnes fragiles de notre entourage n’y peuvent rien face à cette « chape de plomb » qui nous menace : il est indispensable de leur démontrer davantage notre affection (même sans bisous ni embrassades), notre bienveillance et notre soutien durant cette période. Encourager et soulager nos proches qui sont particulièrement affectés par le contexte actuel n’est pas anodin : cela les entoure, les rassure, leur apporte de la douceur et leur donne de la force. Pensons aussi à nos chers disparus qui n’aimeraient pas nous savoir tristes et dépités par une épidémie qui a chamboulé notre quotidien.
Cette année, pour une fois, crise du Covid oblige, pas de course contre la montre pour acheter les cadeaux (et le risque de se retrouver parmi la foule dès la réouverture de certains commerces), des dépenses plus mesurées et un retour aux choses élémentaires ; pas de dispute familiale autour de la table du réveillon, pas de questions dérangeantes sur notre vie personnelle.
Alors dès le début de l’Avent, même si vous êtes seul(e), rien ne vous empêche d’égayer les lieux de la magie des fêtes et décorer – même simplement – son intérieur : quelques bougies à allumer tous les soirs, une couronne sur la table ou sur la porte d’entrée, confectionnée peut-être juste avec quelques branchettes et pommes de pin ramassées dans le parc voisin, rehaussées de quelques boules de Noël !
Quitte à être alors peut-être seul le soir de Noël, autant en profiter pour faire ce qu’on aime et se chouchouter. Savourer pleinement ce moment de tranquillité est tout ce dont on a besoin, même si le courage vous a manqué pour décorer un vrai sapin : musique de Noël, bougies scintillantes ou guirlande lumineuse, et pourquoi pas, vaisselle des grands jours, vêtements de fête plutôt qu’un survêtement (ou pire, un pyjama… !) et menu festif. Si vous n’avez pas l’âme de cuisiner, un traiteur fera très bien l’affaire : pensez à la Halle de Rive et ses divins pâtés en croûte… Un bon verre de vin, ou de champagne pour accompagner le tout, la bouteille peut servir pour plusieurs jours. Et n’oubliez pas vos petits cadeaux « de votre part » car se gâter ça fait toujours du bien. On relativisera aussi sur le fait que certaines personnes passent de nombreux Noëls seules, ou qu’elles n’ont peut-être pas les moyens de le célébrer tout court.
Enfin, ne laissons pas cette maladie nous tirer vers le néant, ce n’est pas le moment de lâcher prise, surtout à la veille des fêtes et d’une nouvelle année qui pointe à l’horizon. Même sans le Covid, la vie est en effet pleine de défis : il va falloir tenir bon, faire les efforts nécessaires et respecter encore et encore toutes les mesures sanitaires édictées. Ne perdons pas courage car nous allons effectivement nous relever de cette crise le moment venu, nous remettre de cet événement et nous tourner vers l’avenir. Aimez-vous, aimez vos proches, dites-leur surtout.
Evelyne Lyner
Merci Jean-Pierre pour ce bel article et pour votre optimisme : on en a besoin ! Si la fête de Noël en famille semble essentielle dans nos relations sociales, d’autres grandes célébrations peuvent être évitées. Même en petit groupe, il faut penser à protéger les plus vulnérables : se laver les mains fréquemment, ne pas partager son verre, ses couverts, garder son masque surtout si l’on a peut-être pris un risque, aérer la pièce régulièrement. Joyeuses Fêtes à tous, avec cependant un peu de bon sens ; on pourra quand même partager de bons moments avec ses proches, dans le respect des recommandations…
Stefan Delmas
Oui, forcément ces fêtes ne ressembleront à rien de ce qu’on a connu jusqu’à présent. Mais ce n’est pas le moment de se relâcher, il faut continuer à poursuivre les gestes barrière afin de freiner l’évolution et la dispersion du virus. Protégeons nos ainés : on peut se réunir à Noël en petit comité, pour une fois. Un réveillon sans grande réunion de famille est sans doute la meilleure option en ces temps de pandémie. On aura bien l’occasion de se rattraper plus tard, lorsque tout sera revenu à la « normale », par exemple lorsqu’un vaccin sûr sera à disposition. Mais ce n’est pas une raison pour oublier nos proches : un coup de fil, une petite carte, des mots gentils, pour démontrer qu’on pense à tous ceux qu’on aime. Merci Jean-Pierre pour votre article plein de bienveillance.