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Des patrouilleurs pour les grenouilles

Des patrouilleurs pour les grenouilles

Lundi 24 janvier, le soleil se lève à peine, j’ai rendez-vous, à Meinier, avec deux bénévoles un peu particulières. Olga Beguin et Laurence Naef travaillent pour l’association KARCH GE et se lèvent souvent à l‘aube pour aider des amphibiens à traverser la route.

Une association pour la sauvegarde des amphibiens

« Les amphibiens et les reptiles font partie des groupes les plus menacés au monde, y compris en Suisse et à Genève. Une association suisse, le KARCH s’occupe de leur sauvegarde depuis 1979. En 2012, une section genevoise est née, le KARCH GE”, me précise Lise Barbu, une des responsables de cette association.

Les mois de février et mars sont particulièrement critiques pour les grenouilles, tritons et autres crapauds. C’est en effet à cette période qu’ils quittent les sous–bois, où ils ont hiberné tout l’hiver. Direction le point d’eau le plus proche, où ils vont se reproduire et pondre leurs œufs. Mais le chemin vers la reproduction est semé d’embuches, particulièrement au chemin des combes, à Meinier, ou dans les bois de Jussy, car une route sépare les amphibiens des étangs. « Avec des températures plus douces et de petites pluies, ce sont des centaines, voir des milliers d’amphibiens selon les sites, qui se déplacent à la tombée de la nuit. Certains comme les crapauds communs sont très lents à traverser une route (10 à 20 minutes) et ils ont tendance à s’immobiliser à l’approche d’un véhicule. De plus, le trafic routier tend à augmenter à cette heure de la journée.  Selon les endroits les amphibiens n’ont aucune chance ! Sur la commune de Meinier, le long du chemin des Combes, 94 amphibiens ont ainsi été retrouvés écrasés lors de la nuit du 17 mars 2012 », explique Lise Barbu.

Des barrières, des seaux et des bénévoles

Face à ce funeste constat, l’association Pro Natura, puis KARCH GE, a pris les choses en main et installé, avec l’aide de la protection civile, des barrières le long des routes dangereuses. Il s’agit de filets très épais, tout au long duquel des seaux ont été enterrés. Les animaux arrivent contre la barrière et en cherchant une sortie à droite ou à gauche tombent dans un seau. Ils n’ont ensuite plus qu’à attendre la prochaine équipe de bénévoles qui les sortira de là et les déposera sains et saufs de l’autre côté de la route.

« Certains matins, nous pouvons récolter plusieurs dizaines, voir une centaine d’amphibiens. Nous ramassons chaque animal, déterminons son espèce et son sexe et consignons le tout sur un document. Une fois que le seau est plein au quart, nous déposons ces petites bêtes de l’autre côté de la route. Nous prenons soin de les recouvrir de feuilles et de branchages, pour qu’elles soient protégées des prédateurs et puissent continuer tranquillement leur route », précisent Olga Beguin et Laurence Naef. Depuis début février, ce sont déjà 330 grenouilles rousses, crapauds communs et tritons alpestres qui ont ainsi été sauvés.

« Ce système de barrière est  une mesure provisoire en attente de la mise en place d’un passage sous route pour la faune. En Suisse, 60 % des amphibiens ont disparu en 20 ans. L’extinction de ces animaux engendre des conséquences dramatiques sur plusieurs écosystèmes. La participation à petite échelle à la sauvegarde d’une population d’amphibiens a donc un rôle très important», termine Lise Barbu.

L’association recherche encore actuellement quelques bénévoles pour le mois de mars. Si vous êtes intéressé et disponible tôt le matin, la semaine et/ou le week-end, contactez Lise Barbu, par email : lise@karch-ge.ch ou par téléphone : 0041 (0) 44 586 94 35. Vous deviendrez ainsi des patrouilleurs pour grenouilles !

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Photo du profil de Anne-Laure Roudaut
Habitant en Suisse depuis 16 ans, j'apprécie la vie au bord du lac et particulièrement à Corsier.
A travers mes articles, je tente de faire découvrir les beautés de la campagne et des bords du lac et de mettre en valeur des gens extraordinaires, rencontrés grace aux hasards de la vie.

Aucun commentaire

  1. Vers loex ….

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