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L’AJAR entre cadavres exquis et lectures

L’AJAR entre cadavres exquis et lectures

Qu’est-ce que l’AJAR? Une nouvelle section de la police genevoise ? Que non ! Une oie mâle de catégorie A ? Non plus.  Un émule d’Emile Ajar (seul écrivain à avoir reçu deux fois le prix Goncourt)? » Ah ! là, on se rapproche.

AJAR, c’est l’acronyme dAssociation des jeunes auteurs romands, une association créée il y a un peu plus d’un an et qui fait preuve d’une belle énergie et de nombreuses activités, dont une lecture ouverte au public à l’Institut National Genevois, le 29 avril prochain.

Entretien avec Nicolas Lambert, membre de l’AJAR, auteur et musicien, et Guy Chevalley, président de l’AJAR, habitant de Plan-les-Ouates, auteur et collaborateur d’une maison d’édition pour la jeunesse.

Comment est née l’idée de créer une association des jeunes auteurs romands ?

Guy Chevalley : Nous avons été trois Romands – Noémi Schaub, Bruno Pellegrino et moi – à obtenir le Prix du Jeune Ecrivain de Langue Française entre 2009 et 2012. L’idée de créer l’association est venue du constat que nous avions de nombreux intérêts communs mais que nous travaillions chacun dans notre coin et que c’était dommage. Par ailleurs, les associations d’auteurs exigent en général de leurs membres d’être publié, ce qui est rarement le cas d’un jeune auteur. C’est comme ça qu’est née l’idée de nous réunir en association.

Nicolas Lambert : Noémi Schaub que Guy a croisée au prix du Jeune Ecrivain de langue française fréquentait un groupe de jeunes auteurs dont je faisais partie et qui s’était rencontré à l’occasion d’un autre prix, le Prix Interrégional Jeunes Auteurs (PIJA). Nous nous retrouvions autour de jeux littéraires du genre « cadavres exquis » (textes collectifs où chacun des participants écrit à tour de rôle une partie d’une phrase sans savoir ce que le précédent a écrit). La proposition de Guy nous a plu car elle mettait un cadre à nos réunions. La mise sur pied de l’association a été très rapide grâce au terreau relationnel déjà existant. L’écriture collective s’est révélée une caractéristique importante de nos activités. L’association nous permet de partager et d’échanger sur notre activité d’écriture, de travailler de manière collaborative sur des textes et de nous montrer actif sur la scène littéraire, principalement lors de lectures publiques.

Justement, parlez-nous des activités de l’AJAR.

Guy Chevalley : En 2012, nous avons fait une dizaine de lectures publiques et cette année, 6 sont au programme du premier semestre. Ces lectures qui ont lieu dans presque tous les cantons romands sont à vrai dire des performances dans lesquelles les textes sont mis en scène et présentés à plusieurs voix. Les textes lus sont le résultat d’exercices d’écriture plus ou moins collaborative. Comme nos membres sont répartis sur toute la Suisse romande, nous écrivons principalement en passant par le web. Les exercices sont postés sur une Dropbox et chaque membre peut y travailler à sa convenance. Au départ, je pensais que nous ferions plutôt des échanges de textes, des critiques mutuelles de nos productions, mais comme nous avons de nombreuses opportunités pour faire des lectures, nous avons rapidement embrayé sur l’écriture.

Nicolas Lambert : Nos activités incluent également des publications. Cette année, nous avons prévu de publier un leporello (livre se dépliant comme un accordéon) pour célébrer les 100 ans du poème de Blaise Cendrars, « la Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France ». En 2012 à l’Atelier typographique du Cadratin, nous avons imprimé des « cadavres exquis » sur cartes postales.

Guy Chevalley : Nous avons également organisé une nuit d’écriture où nous nous sommes retrouvés chez l’un de nos membres et après une mise en condition lors d’une promenade nocturne, nous nous sommes mis à écrire pour une lecture sur le thème de la peur. Ce projet a également été l’occasion d’une rencontre avec l’écrivain et poète vaudois Marius Popescu. Daniel Rothenbühler est également venu parler d’une recherche qu’il avait faite sur l’histoire de la lecture de textes par leurs auteurs et des mises en scène de ces textes. Cette année, nous aimerions avoir un éditeur pour parler de la littérature policière. Ces activités nous permettent de rencontrer des personnalités mais également de nous faire connaître en tant qu’association et en tant qu’auteurs.

Quand auront lieu vos prochaines lectures et à quoi faut-il s’attendre?

Nicolas Lambert : Notre prochaine lecture aura lieu à l’Institut National Genevois le 29 avril prochain. Elle aura pour thème le savoir-vivre. Les règles de bonne conduite en société y seront passées au crible de la fantaisie et du détournement par le biais de textes écrits collectivement par les membres de l’AJAR. Il y aura notamment un orgue humain ; c’est un exercice d’écriture qui est devenu un de nos classiques. Il s’agit du détournement d’un texte. Une première personne modifie quelques mots d’un texte donné puis passe la version modifiée à un autre membre qui à son tour va apporter des changements jusqu’à créer un nouveau texte. La lecture de ces versions se fait à plusieurs voix, d’où le nom d’orgue humain. Au cours de cette lecture, il sera également question d’ustensiles de dégustation, de noms de grands crus, de manières à table, et de gendre idéal. Le tout présenté de manière décalée, satirique et fantaisiste.

Nous aurons également une lecture au Salon du livre; et là il s’agira de fêter de la manière la plus absurde possible et avec humour le centenaire d’Albert Camus.

Leçons de savoir-vivre – performance satirique de l’AJAR
29 avril 2013, à 20h00 (entrée libre)
Institut National Genevois – Promenade du Pin 1, 1204 Genève

 

Salon du livre, Cercle de la librairie et de l’édition Genève
5 mai 2013, à 14h00 (entrée libre)
Palexpo – Route François-Peyrot 30,  1218 Grand-Saconnex

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Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

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